lundi 16 juin 2014

J'habite chez moi !

Ca y est, on a déménagé, rendu les clefs de l'appart, on a même réussi à passer une journée entière à flemmarder, ce qui ne nous était pas arrivé depuis des lustres !

Je n'ai pas encore trop de repères, c'est à la fois agréable et déstabilisant.
Pas mal d'EME du soir bien carabinées dues au relâchement post-déménagement, au bonheur d'habiter ici et à l'approche des règles, tout mélangé.

Il me tarde très fort la fin de l'année scolaire. Mes CM2 vont énormément me manquer, c'est une classe comme on en a peu, avec un fonctionnement d'équipe, de la solidarité, de l'écoute, de la serviabilité, de l'humour, le sens de l'effort, l'enthousiasme, bref, un vrai bonheur (assez pénibles à leurs heures, mais très agréables la plupart du temps). Mais tant pis ! Je veux pouvoir profiter de ma maison, sortir de la spirale de fin d'année scolaire.

J'ai quand même l'impression d'être en vacances dans ma maison, du coup j'ai l'envie de cuisiner, et je ne me prive pas : tarte aux cerises de notre arbre, biscuits, salades de fèves du marché, et plein plein de crumbles aux pommes (j'apprends à doser le sucre et les fruits, pour trouver le goût qui me va !). Du coup, je joue avec mon nouveau four et ma nouvelle plaque à induction, un oeil sur les recettes, un oeil sur le mode d'emploi !

On joue aussi beaucoup avec le machin de commande des volets roulants. Il y a un programmateur, donc Pascal s'est programmé l'ouverture de tous les volets sauf la chambre à son heure de réveil, et moi l'ouverture à moitié de la chambre deux minutes après le radio-réveil. (A moitié parce que comme ça, j'ai la vue sur les buissons de la butte en face, sans que les voisins du dessus de la colline ait vue sur moi, et puis sinon, le ciel fait mal aux yeux !).

On a planté des tomates, une courgette, deux plants de piment d'espelette, du persil, du thym, de la sauge, un romarin qui ne semble pas avoir survécu (je place mes espoirs sur sa grosse racine enfouie, mais au cas où, j'ai vu un gigantesque romarin magnifique sur le terrain d'à côté, qui appartient à une dame qui n'y habite pas, il n'y a pas de maison. J'irai voir s'il n'y a pas un petit plant quelque part), un origan qui risque d'avoir du mal à se remettre de la décapitation par le brise-mottes de la lumière de ma vie. J'ai semé des graines de je ne sais trop quoi que j'avais gardées. Des oeillets du poète, je crois, et je ne sais quoi d'autres. Et puis un cactus, qui, après un temps de surprise, semble très bien s'adapter. J'ai encore du mal avec mon hortensia, cadeau d'une élève. Je le garde en pot depuis trois ans, et là, j'ai très envie de le planter, mais le terrain n'est pas tel qu'on le souhaite, donc si je le mets à l'ombre près de la maison, il y aura un jour des cailloux dessus. J'ai envie d'avoir une haie d'hortensias, comme j'ai vu en Bretagne quand on est allé chez mon beau-frère et ma belle-soeur, mais le climat n'est pas le même. Je n'ai pas envie de perdre l'hortensia de mon élève. Peut-être un pot plus grand, en attendant ?

On a un peu de mal à se faire à la connexion internet, très aléatoire (soit ça marche normalement, soit ça raaaaaaaaaaaaaaaaaaaaame). Du coup, j'ai laissé quelques commentaires non publiés, parce que je n'avais pas le temps d'y répondre ou pas l'énergie d'attendre que la connexion soit bonne. Je vais essayer ce soir.

Dans les inconforts, je note aussi le début très difficile dans notre maison, avec un problème d'eau que notre ami plombier est venu régler. On n'avait pas voulu le déranger avant (un ami plombier, c'est compliqué. On a énormément besoin de ses compétences, mais j'ai toujours peur d'abuser, je le préfère le garder comme ami que l'utiliser à tort et à travers comme plombier), et on a finalement été obligé de le faire venir à un moment pas cool pour lui. Il a été super, mais on n'en pouvait plus ! Le lendemain, mon mari et lui sont allés acheter une nouvelle douche et il l'a installée, ouf !

On a eu aussi un souci d'eau chaude. Une histoire de règlements d'usine qui n'avait pas été changé, que mon mari a réussi à solutionner avec les conseils téléphoniques du conducteur de travaux (sur l'échelle, par la trappe du plafond, le téléphone dans une main !).

Et puis le premier soir, on a eu froid (on n'osait pas allumer la pompe à chaleur, parce que le carrelage n'était pas posé depuis très longtemps). Le lendemain matin, on a appelé, et on nous a dit que si si, on pouvait !


On a aussi changé des trucs de place, par rapport à ce qu'on avait prévu, et les prises qui devaient être cachées par la télé sont apparentes, du coup.

La cuisine est équipée seulement par les caissons et les tiroirs. L'installateur a fini les étagères et les portes, mais en ce moment il a des travaux des champs et ne peut pas venir les poser tout de suite (un jour de pluie, peut-être !). Pour les meubles du haut, ce sera plus tard, en automne ou en hiver.

Il y a des araignées, plein plein, dehors, mais aussi dedans (moins que le premier dimanche, où j'en ai trouvée quatre ou cinq dans la salle de bains, dont une sur mon pied nu, BEURK !), pas mal de moustiques qui piquent, et j'ai vu un énorme frelon, le genre de truc qui inspire un silence respectueux. S'il m'avait dit "Bon, dégage, je prends ta maison", je lui aurais même laissé mon ordi et mon sac à tricot ! Mais visiblement, c'était pas son truc, il est ressorti aussitôt entré, ouf ! D'après le vendeur de barrière à insectes, ça n'était pas un asiatique, juste un gros de par ici. On n'a pas encore pulvérisé la barrière, mais ça ne saurait tarder !
Il y a aussi un grillon qui a élu domicile chez nous quelques temps. Une nuit, réveillée par les ronflements de mon mari, je vais aux toilettes, bien décidée à le secouer à mon retour, pour qu'il change de position (je n'aime pas le secouer, le pauvre !), et soudain, j'entends le grillon dans la cuisine ! Ca m'a fait rire ! Tout se ligue pour m'empêcher de dormir ! Le pauvre visiteur liliputien a fini écrasé, sans faire exprès, probablement sous mon sac à tricot.

L'eau d'arrosage de notre ancien jardin venait d'un puits. Maintenant, on arrose à l'eau potable, payante.

La terre est très vivante, elle est bourrée d'insectes, c'est un plaisir à voir (même les araignées. C'est toujours beurk, même dans le jardin, mais c'est chez elles, je supporte mieux). Mais on va devoir passer du désherbant, ce qui va probablement nettement calmer la vie de notre terrain pendant quelques temps. Il ne pousse pas d'herbe, juste des espèces de machins piquants qui deviennent gigantesques. Donc bon, on se dirige vers une renonciation au terrain bio, naturel, très roots, pour aller vers un truc un peu plus gérable. Sauf mon bout de jardin. Là, pas de désherbant ou je mords !

Le soir, les hirondelles font leur ballet au-dessus de nous, c'est open-bar de moustiques-burgers. C'est vraiment très beau, dans le soir qui tombe, sur fond des collines d'en face.

Bref, on est fous amoureux de notre maison !

vendredi 23 mai 2014

J moins bientôt

Notre déménagement est prévu la semaine prochaine, le 29 mai, un jeudi férié. On a commencé ce soir à transporter des cartons.

Le duo carreleur/faïenceur a terminé, c'est tout beau, mais tout sale. On ne peut pas dire qu'ils sont ordonnés. J'ai regardé le carreleur travailler, et son espace de travail était nickel, limite maniaque. Par contre, autour, c'était le bronx, on dirait mon bureau.

On a passé du temps ce soir à faire du vide dans le cellier. Visiblement, tous les intervenants du chantier l'ont pris pour la pièce à tout faire : entreposer les trucs reçus (que même pas on sait ce que c'est, y a même un carton pas ouvert), déposer les feuilles d'explications et de garanties (en vrac, derrière les cartons de carrelage), poubelle à trucs pointus usés (pour forer ou je ne sais quoi).

J'ai passé une bonne partie du temps à râler, alors que j'étais HEUREUSE de prendre possession de ma maison en décidant d'éjecter ceci, d'entreposer cela à tel endroit. Je ne sais pas pourquoi, je râle ! Les interrupteurs sont trop hauts, et pfff, ras-le-bol de la pluie, et en plus y a du vent, la bâche ne va pas tenir sur le carrelage, et ça, t'es sûr qu'on n'en a pas besoin ? Mon mari a fini par râler aussi, en disant que OK, on allait tout garder, et que dans dix ans ça ressemblerait au grand tas de trucs à garder que mon père a entassé dehors, près de son atelier (ça n'y contient pas, il faudrait une deuxième maison pour y mettre tout ça !). Du coup on a fini en fou rire (ce qui ne m'a pas empêchée de continuer à râler et à être heureuse en même temps).

Demain, le peintre vient continuer à peindre. Comme le duo carreleur/faïenceur a pris du retard, lui aussi en a, il ne pouvait pas peindre avant qu'ils carrèlent/faïencent. Par contre, lui, il travaille nickel propre. Espace de travail, autour : rien à dire. Il ne s'en remettrait pas s'il voyait mon bureau !
Et le cuisiniste vient installer la cuisine.
Et nous, on va transporter tous les cartons qu'on peut, pour que jeudi il ne reste que nos sacs de voyage, un peu de vaisselle et les gros meubles/congélateur/télé(s!), ordis et sac de tricot.

Pas sûre qu'internet fonctionne. Il a fonctionné, puis arrêté de fonctionner, puis fonctionné, et aujourd'hui, il ne fonctionnait pas. L'électricien qui nous l'a installé a dit qu'il reviendrait vendredi, quand on serait dans la maison, pour tout faire bien.

C'est bizarre, comme période. Stressant, heureux, compliqué, fatigant, tout à la fois.

mercredi 21 mai 2014

Biscuits industriels mon amour !

27/04/14

Mon aliment tabou, en ce moment, ce sont les biscuits (industriels. Cigarettes russes, biscuits au chocolat, à la confiture, n'importe. Tout ce qui est dans le rayon !

Ca me fait exactement comme les desserts (toujours industriels) qu'on trouve au rayon frais. Ceux-là ne me font plus envie au point d'en acheter. Si j'en avais en dessert à l'occasion, je le mangerais avec plaisir, mais je n'en ai plus l'envie taraudante d'il y a deux mois. Je les connais, ils ne sont plus tabous !

J'ai l'impression de vivre la même chose, mais en mode plus rapide, avec les biscuits. J'en suis déjà à sélectionner le produit que je souhaite acheter, alors que pour les desserts lactés, il me fallait tout acheter à la fois !

Je ne l'ai pas pris de la même façon non plus. J'en ai acheté moins de variétés au début. J'ai l’expérience des desserts lactés : le fond de goût est toujours le même, le goût industriel, celui que j'apprends à manger, que je n'ai pas appris à manger petite, parce qu'il y en avait peu à la maison, et que j'étais en surpoids, et que je n'ai pas appris plus grande parce qu'il y avait toujours une pensée de jugement en moi qui me coupait des sensations purement gustatives.

Donc j'en ai pris trois. Ensuite, j'ai racheté mes deux préférés, et un inconnu. Ensuite j'ai pris uniquement mon préféré de tous. Et là, j'en ai choisi un seul nouveau, je n'ai plus envie de mon préféré. J'ai l'impression de le connaître, à force de l'avoir mangé, et le plaisir a disparu. Je sais qu'il reviendra, mais plus tard, comme pour les desserts lactés. Les cigarettes russes ne sont plus un tabou ! C'est juste un délice occasionnel.

Je me demande si un aliment "détabouïsé" peut redevenir tabou ? Est-ce qu'un jour j'aurais à nouveau une envie irrépressible de cigarettes russes ou de panna cotta fruits rouges qui me taraudera pendant un mois ? Peut-être aussi qu'un jour, si j'ai cette envie irrépressible, je la satisferai à ma faim, sans plus me poser de questions. Je ne me pose pas de question sur mon envie irrépressible de champignons de Paris au fromage blanc-moutarde, alors que ça fait aussi un mois que je l'ai. C'est une question de régimeuse, peut-être, due à mes années de restriction cognitive, qui ne se posera plus quand j'aurais cessé d'être régimeuse dans ma tête.

mardi 20 mai 2014

Règles et EME

(Ecrit sur le forum Linecoaching)
31/03/14


Moi aussi, l'approche et l'arrivée des règles me donnent envie de manger trop et principalement sucré.
J'ai compris que c'était parce que j'avais besoin de me réconforter. Ce que disent les docteurs sur le fait que l'obésité est un trouble du réconfort alimentaire est revenu à ma mémoire : on mange pour se réconforter, mais comme la nourriture est un problème, elle ne me réconforte pas, donc j'en mange davantage, sans pour autant être réconfortée.

Du coup, j'ai tenté l'expérience de me réconforter avec de la nourriture (ça fait partie des étapes du parcours alimentaire), et ça fonctionne. Avec vraiment très peu de nourriture.

Ca fonctionne notamment parce que j'accepte que ça ne résolve pas tout. Je reste vulnérable, je continue à avoir mal, je suis toujours fatiguée. Ce qui a changé, c'est que j'arrive à retirer de la nourriture le réconfort qu'elle peut me donner, sans en attendre tout le réconfort dont j'ai besoin.

Depuis que j'ai fait cette expérience (il y a deux cycles), je n'ai plus tenté de me réconforter avec de la nourriture, je n'avais plus envie de satisfaire cette EME-là. Sauf que je ne laisse pas de "petite place", je la comble, sans me sentir lourde (hors règle, quand je la comble avec une EME de fin de repas, je me sens lourde une heure après. Là, non). Je mange aussi plus souvent, j'ai remarqué que ça évite l'accumulation d'inconforts et que je ne mange pas davantage pour autant (de même : je vais aux toilettes plus souvent). Sur la balance, je ne sais pas ce que ça donne, je ne l'utilise plus pour le moment. Pour mes pantalons, ça va.

La clef, pour moi, elle est vraiment là : prendre le réconfort que la nourriture peut me donner sans attendre d'elle tout le réconfort dont j'ai besoin.






27/04/14

Il y a aussi le bon côté des régles : comme un bouton "reset".

La semaine dernière, j'ai reconnu les symptômes de la montée vers les règles, ce qui m'a aidée à sortir d'une période difficile où je ne voulais pas voir mes émotions. Celles de la montée des règles, je les avais déjà observées, à un moment où ça allait, elles ne me font plus peur, et je les ai reconnues, malgré mon aveuglement semi-volontaire et mon trop-plein d'émotions. Du coup, je me suis fixée sur elles en me disant : "Après, il y aura un relâchement, à moi de trouver le moyen de passer par la brèche". Et j'y suis.

Depuis hier, je suis en train de passer la brèche, je retrouve ma faim pleine et entière au lieu de défaillir dès que j'en ai une petite, je retrouve le plaisir gustatif et sa fin. Je n'essaie pas encore la petite place, c'est encore fragile, mais j'ai entrevu ma frustration quand je me suis dit "Pour le carré de chocolat, je vais attendre le milieu de la soirée".

Merci à toutes celles qui ont lancé des fils sur le thème des règles. Ca m'a énormément aidée à oser regarder ce qui se passait pour moi.

lundi 19 mai 2014

Questions diverses

(Ecrit en avril 2014 sur le forum de Linecoaching)

Sur le temps nécessaire au changement.

On n'est pas tenu de réussir à accepter nos émotions en quelques jours, ni quelques mois. On peut se laisser le temps de la familiarisation. Tout va trop vite, dans ce monde, sauf la réalité. En vrai, les enfants mettent au moins neuf mois à arriver, les amitiés se tissent dans la longueur du temps, et l'apprentissage de la vie prend une vie. Faire, ça peut être rapide (et défaire aussi rapide). Mais apprendre, ça nécessite de s'installer dans la longueur. Comme à l'école : du temps, le droit à l'erreur, de l'entêtement bien employé, et un bain de bienveillance.



Sur la bienveillance à avoir envers soi-même.

Et le but, c'est d'arriver un jour à se dire "J'aimerais bien ne pas dépasser ma satiété, parce que je me sens mieux quand je ne la dépasse pas". Et puis "Ah tiens, je n'ai pas réussi, cette fois". Et puis "Bon, ben je remets l'essai à la prochaine faim !" Et puis : "Quand même, j'ai progressé, j'ai senti que j'avais dépassé !"
Envisager les choses différemment ne change pas les choses, mais ça change leur faisabilité. Comment réussir à atteindre sans dépasser la satiété si on est une nulle chronique dans sa tête ? Alors que si on est une "essayeuse" déterminée, ça devient faisable (long, mais faisable !).






Sur la rareté des informations chiffrées sur les pertes de poids des forumeuses, et la tentation de voir les EME comme de vilaines choses - ce qu'elles ne sont pas.


La perte de poids est secondaire au sens propre du mot : elle vient après le reste, après le travail sur les sensations alimentaires, des émotions. Ce qui est au premier plan sur LC, c'est ce qui vient en premier dans l'ordre chronologique, et aussi ce qui est le plus difficile.

Pour les EME, c'est vrai qu'il est tentant de les voir de manière négative (pouh ! la vilaine EME pas belle, va-t-en vite, je ne suis pas ce genre de fille !). Mais en vrai, elles sont des indicateurs d'émotion. C'est comme de gourmander une alarme incendie. Elle ne met pas le feu, elle prévient qu'il y en a un. Au début, je le voyais comme une chose négative. Après avoir lu les interventions sur le forum des anciennes, je les vois différemment. Heureusement qu'il y a cet échange à la croisée des différents stades des parcours de chacune, ça permet de voir à peu près vers où on va.


Comment se reconnecter à son corps, dans l'ici et maintenant

Pour y arriver, il faut que je parte à la recherche des effets physiques, un peu comme un body scan rapide, mais pas seulement pour observer ce qui se passe, genre on prend une chaise et on regarde. Plutôt du genre actif, je vais à la recherche de ce qui se passe physiquement en moi.

De là, j'arrive parfois, à partir de ce que j'ai trouvé, de ce que je ressens physiquement, à comprendre que je ressens telle ou telle émotion. La crispation des orteils, par exemple, à moins de la chercher, ce n'est pas un truc qui me perturbe plus que ça, en principe, donc je ne la calculais pas.

Depuis quelques semaines, j'ai du mal, je me suis un peu reblindée face à du stress un peu trop gros pour moi. Quand j'explore mon corps, parfois, c'est comme une porte fermée, ou comme s'il y avait un espace entre lui et moi, un truc sans pont-levis. Parfois, j'arrive à me promener dans mon corps. C'est comme si j'étais dans une pièce obscure, et que j'avançais à tâtons. Avant cette période de stress, j'ai eu une période où j'avais l'impression de pouvoir envoyer des antennes partout dans mon corps, et d'en ramener des informations, c'était génial (Super Tentacule Woman !). Là, nettement moins ! Mais bon, je suis débutante !

dimanche 18 mai 2014

Régime hyperempathique

8/01/14

Sur un fil du forum Linecoaching, dédié aux récits de nos expériences les plus étranges en matière de régimes.



Au lycée, promettre à ma meilleure amie d'essayer de maigrir pendant un mois, "pour voir". Elle avait été sensible à mon mal-être, elle essayait de m'aider.

J'avais fait ça à ma sauce : rien de très nourrissant. Pas de matière grasse, pas de sucre, une quantité extrêmement minime de féculents. Au bout d'un mois, tout allait bien, donc j'ai continué, toujours à ma sauce.

A chaque bout de mois, c'était l'orgie pendant un dimanche entier. Je pouvais manger ce que je voulais autant que je voulais de minuit à minuit : chantilly, chocolat, frites et salade verte avec de la vraie vinaigrette (dans le mois, c'était vinaigre, sel, poivre) et du pain. J'ai perdu du poids, c'était chouette. Pas si difficile, puisque j'avais promis, et que j'avais mon dimanche de bout de mois (enfin, le lundi suivant le dimanche, c'était pas facile, niveau digestion).

Et puis lors de vacances chez eux, les parents de ma meilleure amie (très férus de nutrition, de bio, de naturel, d'équilibre) ont vu comment je m'alimentais. Et ils m'ont parlé de l'utilité des matières grasses, notamment pour le cerveau, surtout pour une ado.

Petit à petit, j'ai arrêté de "faire attention" et j'ai repris le poids perdu, et un peu plus. Avec en prime le sentiment d'avoir trahi la promesse faite à ma meilleure amie (alors que, bon, le "contrat" n'était que sur le premier mois, et que jamais elle n'avait pensé que je renoncerais aux féculents et aux matières grasses).

J'ai très longtemps regretté de ne pas pouvoir refaire le coup du régime-promesse, alors que maintenant, je trouve ça très très choquant, cette idée.

Maintenant, en ayant lu le paragraphe sur le "lieu de la décision" dans le chapitre sur l'hyperempathie ("Maigrir, c'est dans la tête"), du Dr Apfeldorfer), je me rends compte à quel point ce moment de ma vie était symptomatique.

samedi 17 mai 2014

Un seul carré de chocolat, moi ?

8/04/14

Une nouvelle forumeuse se demandait si c'était possible pour elle d'envisager un jour de manger un carré de chocolat sans finir la tablette. Elle demandait des expériences vécues.

Oh que oui, c'est possible ! Je suis aussi fan du sucre. Je suis inscrite depuis fin août, et j'ai appris, au fil des étapes, à ne pas avaler un carré de chocolat en une fois (mon minimum, quand je suis pressée, c'est quatre bouchées). J'ai appris que les deux premières bouchées sont dignes de mes espérances, et que les deux suivantes sont bof, et que le deuxième carré n'est vraiment pas terrible (autant prendre du chocolat bas de gamme sous plastique en bas du rayon). Et que si j'attends ma prochaine faim, le chocolat redevient délicieux (enfin, la moitié du carré). Pareil pour les gâteaux. Au fil des étapes, j'ai appris à les manger, et pourquoi en manger 10 si 9 n'ont pas de goût ?

Le goût est un excellent guide, surtout pour les gourmands, et surtout pour les aliments très sucrés et très caloriques.

A midi, cantine, il y avait du gâteau basque. Il n'était vraiment pas terrible, mais miam, du sucré ! A la moitié, il n'avait pas de goût, même avec la meilleure mauvaise foi du monde. Il y avait énormément de bruit, j'étais fatiguée, j'en avais marre, et mon attention était sollicitée toutes les 5 secondes. Les pires conditions pour écouter les sensations alimentaires qu'on apprend à connaître grâce à Linecoaching. Et pourtant, j'ai laissé un bon quart de mon gâteau. Parce que si le goût n'y est pas, ben le goût n'y est pas. Si j'aime les aliments sucrés, c'est pour le goût. Sans le bruit, la fatigue et les sollicitations, je pense qu'en deux bouchées, j'aurais abandonné le gâteau. Déjà, je ne me serais jamais servie une tranche "classique". Ma tranche aurait été plus fine. Et même... à ce moment-là, j'aurais adoré avoir une orange !

Ca, c'est pour les moments hors EME. Pendant une EME, quand je mange, le goût passe au second plan (mais il reste présent - ou absent !). Mais parfois, je m'arrête, perplexe. Je suis perdue, il n'y a plus le goût, je ne sais plus pourquoi je mange. Parfois, ça me déstabilise un peu, et du coup je continue à manger. Parfois, je m'arrête. Mais c'est un progrès gigantesque : avant, je ne me posais même pas la question. Avant de découvrir cette histoire (vraie !) du goût qui change, je croyais que ma tablette de chocolat était délicieuse d'un bout à l'autre ! Que seul mon estomac me limitait.



Sur un autre fil

Les portions qui ont un vrai goût, elles sont toute petites, et plus on y est attentif, moins on n'a envie de se contenter d'un fantôme de goût.

Vu de l'extérieur, on pourrait croire qu'on est au régime. La différence est purement intérieure, dans le bien-être que procure la petite portion. Au régime, quand je m'autorisais une pincée de chips, c'était un écart, et je regrettais douloureusement de ne pas pouvoir en prendre davantage. Maintenant, avec une pincée de chips, j'ai le bon goût. Avec la deuxième, c'est un goût fade. Sauf que moi, au lieu d'être en manque, je suis sur le petit nuage de ma dégustation, en pleine plénitude ! Une seconde pincée, ça serait comme si on me proposait un truc pas terrible que j'aime nettement moins. L'aliment n'est plus le même.



Encore un autre

Moi aussi, les expériences de rassasiement gustatif, je les ai trouvées spectaculaires, c'est le mot ! Abracadabra, sous vos yeux (enfin, papilles) zébahis, voici - roulement de tambour - la fin du plaisir gustatif d'un aliment adoré !

La semaine dernière, j'ai vu ma nièce d'un an et quatre mois déguster sa première fraise Tagada. Première bouchée. Les yeux qui s'agrandissent, elle regarde son père, attrape sa main qui tenait le bonbon, au cas où il aurait l'idée saugrenue de la retirer : "Aco !" On a rigolé ! On l'imaginait en train de se dire "Quoi ? Vous m'aviez caché ÇA ??? Un an que vous me donnez des bib', des purées et des compotes alors que ÇA existe !"

Cette surprise, je l'ai eue pendant l'étape du rassasiement gustatif. Quoi ? Vous m'aviez caché ça ??? Trente-cinq ans que je veux perdre du poids et personne n'a eu l'idée de me dire "Déguste, concentre-toi sur ta bouche... Tu sens que le bon goût disparaît ?"

vendredi 16 mai 2014

A quoi sert la RPC ?

(Ecrit en avril 2014 sur le forum de Linecoaching)

En réponse à une question : est-ce que la RPC permet de déclencher la perte de poids ?


Ca ne déclenche pas la prise de poids. Ca permet aux mangeurs émotionnels de mettre petit à petit en place un autre comportement de réponse aux émotions envahissantes. Au début, elles sont difficilement tolérables, c'est pour ça qu'on mange pour les noyer. Ne pas manger, ça semble nous mettre en danger, on stresse à l'avance de devoir lutter contre ces émotions.

Avec la RPC, on apprend peu à peu à laisser une chance à ces émotions de passer en nous, on voit qu'elles ne restent pas pour toujours, on apprend petit à petit, par expérimentations, à ne pas lutter contre elles, et à accepter de les ressentir. On découvre que ce qui est douloureux, c'est davantage la lutte que l'émotion.

Sans la RPC, on ne peut pas prendre ce moment de simple observation des pensées et émotions.

La RPC n'apporte rien au début (à part une pause salutaire, peut-être). C'est la répétition de la RPC qui permet de progresser, petit à petit.

jeudi 15 mai 2014

La (fausse) légende des trois repas

(Ecrit en réponse à des interventions sur le forum de Linecoaching)
12/04/14


Quand on ne fait pas trois repas par jour, ça n'est pas parce qu'on se laisse souffrir de la faim (du moins, je l'espère ! Ce serait une mauvaise interprétation de la méthode de Linecoaching). C'est soit pour expérimenter la faim, pendant l'étape qui y est consacrée (parce qu'on l'a désapprise), soit parce qu'on n'a pas assez faim pour manger, soit parce qu'on préfère faire plus de trois repas par de petites prises alimentaires. L'objectif, c'est le bien-être corporel dans le présent, moment après moment. Pas de souffrir pour le bien-être futur hypothétique.

Si on a faim, on mange. Et on apprend à reconnaître le moment où on n'a plus faim pour s'arrêter. Et si on n'a pas faim, on essaie de ne pas manger.

Les officiels de santé, qui préconisent 3 repas par jour et tout le toutim, n'ont pas la moindre idée de ce qui se passe dans le corps, la tête et la vie des gens qui ont des problèmes de poids ou des problèmes avec la nourriture. J'ai découvert avec étonnement que mon médecin généraliste (qui me suit depuis plus de 7 ans) ne savait pas comment je mangeais. Pour lui, je mangeais quand j'avais faim, "comme tout le monde", mais je mangeais mal (pas équilibré). On a tous les deux été stupéfaits : lui parce que je ne savais pas reconnaître mes sensations corporelles, et moi qu'il n'y ait jamais pensé. Si on avait su, on aurait gagné du temps. Mais j'ai eu besoin de LC pour comprendre ça et pouvoir le verbaliser. Avant que je le lui dise, il ne le savait pas, tout médecin qu'il est. J'ai donc de gros doutes : les officiels de santé préconiseurs, de l'autre côté de l'écran ou de la page de magazine, qui, eux, ne m'ont jamais vue, savent-ils ?

Pour la plupart des gens, les sensations corporelles sont la base. C'est ce qu'ils ressentent, ils n'ont besoin de rien d'autre. Le corps fait très bien son boulot. Ils lisent qu'il faut manger plus de légumes ? Ben leur corps le leur a déjà fait comprendre.

Pour les gens qui ont des problèmes de poids ou de nourriture, ça n'a rien à voir. Surtout si ça a commencé jeune. Mon poids est au-dessus de la courbe depuis l'âge de 6 ans. Du coup, j'ai grandi avec les recommandations officielles : 3 repas par jour, l'équilibre des classes d'aliments, la limitation de "ce qui fait un peu trop plaisir". Bref : la différence par rapport aux autres, à la norme.

Jamais on ne m'a dit que la norme, c'était d'avoir des sensations corporelles et de se sentir bien quand on les respecte. Moi, on m'a justement conseillé de ne pas m'écouter. En clair, on m'a inculqué exactement ce qui m'a fait grossir. Et avec d'autant plus d'insistance que ça ne marchait pas.

Heureusement, au niveau "officiels de santé", les discours changent. Mais ils ont été tellement efficaces qu'au niveau des gens, ça va mettre du temps à changer aussi !

mercredi 14 mai 2014

Linecoaching versus régimes

(Ecrit en avril 2014 sur le forum de Linecoaching. Une forumeuse parlait de la spécificité de cette méthode par rapport aux régimes : patience contre rapidité, lâcher-prise contre contrôle...)

Et surface contre profondeur. J'ai fait un long régime (trois ans) qui m'a donné l'impression que cette fois, ça y était : j'avais changé plein de choses, j'avais compris plein de choses. Après ça, je ne pouvais plus me laisser aller à regrossir. (Ben si !)

Mais c'était de la compréhension de surface.

Un peu comme le stade où j'en suis maintenant : j'en suis à la surface, parfois je plonge entre deux eaux. La différence, par rapport à mon régime, c'est que je sais que j'en suis à la surface, et je sais que c'est la profondeur qui régit les choses sur la durée, et qu'une des clefs, c'est le temps.

En fait, souvent, c'est à ça que je vois si je peux parler de LC à quelqu'un : à sa manière d'envisager le temps. Vouloir maigrir et envisager d'y consacrer beaucoup de temps, notamment à des choses non alimentaires (comme l'acceptation des émotions). Vouloir maigrir et vouloir maigrir tout de suite. Vouloir maigrir et vouloir changer. Selon la manière dont on envisage le temps, la perspective est complètement différente.

Quand je commentais un blog de régime, je disais "Tiens le coup" ! Maintenant, je dirais plutôt "Prends le temps".

mardi 13 mai 2014

83 mètres carrés de carrelage

27/04/14

J'ai fini de publier les posts que je souhaitais garder, pour garder une trace de ce moment de panique, des lâcher-prise que ça m'a amenée à faire et des avancées que ça a permis. Tout ça pour 83 mètres carrés de carrelage ! (Qui, à l'heure qu'il est, ne sont toujours pas posés... mais tant pis ! Ca viendra bien un jour, pendant ou après mes vacances !)

C'est la deuxième fois que je fais ça : rechercher et copier tous mes posts retraçant un moment difficile après m'être rendue compte que ça m'avait permis une avancée. La première fois, c'était la découverte de ma possibilité d'accueillir une émotion. Cette fois, c'est la découverte que je ne peux pas accueillir toutes les émotions. En tous cas, pas encore. Peut-être un jour ? Et que quoi qu'il en soit, je n'ai pas besoin d'être parfaite, il faut au contraire que j'apprenne à être imparfaite sans que ça m'ébranle.

Je pense que sous la panique, il y a un paquet d'émotions. Peut-être qu'une par une, je pourrai les accepter. Pas en bloc, mais une par une, petit à petit. Le docteur Apfeldorfer dit que les progrès, c'est progressif. Je ne sais pas où il le dit, je ne l'ai pas lu, mais c'est ce que répètent les forumeuses, et ça lui ressemble bien.

Maintenant, je vais publier quelques posts, pas vraiment reliés à cette découverte, mais que je souhaite garder.

lundi 12 mai 2014

Juste un cahot, rien de plus

(C'est une réponse à un article d'une forumeuse, sur son blog de Linecoaching - il y a un système de blogs semi-privés sur le site)
27/04/14

C'est un passage, un moment de transition ! Je viens de traverser ça - je ne sais pas si j'en suis sortie, d'ailleurs, mais je commence à réaliser qu'en fait, c'est ça, la vraie vie avec LC : il y a des passages plus difficiles qui semblent tout remettre en question, et puis ça revient au calme. Et plus on va avancer avec LC, plus on apprendra à traverser ces passages en revenant un peu, puis beaucoup au présent, au réel. Ces passages, c'est la vie, avec ses cahots. La différence, c'est qu'avec LC, on apprend à les vivre au même titre que les petits et grands bonheurs. Oui, y a toujours un truc qui va pas. Et aussi, il y a toujours un truc qui va (parfois, il faut bien chercher). C'est parce que les choses vont leur train, elles ne s'immobilisent pas le temps qu'on les accepte, elles passent, reviennent, se succèdent.

Si j'ai bien compris, tu as eu un temps où tu t'ouvrais aux émotions, et là, tu as l'impression de te fermer. C'est ce que je viens de traverser. Je pense d'ailleurs que c'est pour ça que c'est super dur ! On touche le paradis du doigt, et VLAN ! On se prend un coup de vie terrestre en pleine tête ! C'est d'autant plus dur de traverser à nouveau un moment de lutte qu'on a eu juste avant l'expérience d'un moment d'acceptation. On entrouvre la porte pour toucher un flocon de neige, et c'est le blizzard qui s'engouffre dans la maison. Forcément, on referme la porte ! Parfois, quand on réussit à l'ouvrir, c'est le printemps, les oiseaux chantent. Parfois le blizzard revient. Je pense qu'avec LC, on apprend à ouvrir la porte et à voir que le blizzard, c'est pas un vrai, c'est juste un vent froid. Mais de derrière la porte fermée, on ne le voit pas tel qu'il est, on le voit comme un blizzard. C'est un peu comme l'audio sur les sensations physiques inconfortables : on y fixe notre attention, et puis hop, notre attention s'échappe. Finalement, ça n'était pas une sensation si atroce que ça.

En tous cas, ça m'a fait une sacrée douche froide, quand ça m'est arrivée. Un peu avant, j'acceptais sans ciller mon impression d'injustice. Un peu après c'était panique à bord, et va accepter la panique ! C'est ça le problème de s'ouvrir. On s'ouvre à ce qui passe, et parfois, ce qui passe, c'est vraiment puissant, un peu trop pour nous.

A mon avis, la solution, c'est d'accepter que c'est trop puissant pour nous pour le moment. Se refermer en mode huître, et attendre que ça passe. Parce que ça passe. Et après, quand c'est un peu décanté, on peut recommencer à s'exercer à l'acceptation sur des ressentis plus faciles.
Ce qui m'a aidée à traverser ça, c'est ton fil et aussi celui sur la souplesse pour éviter le contrôle, et celui sur "Accueillir un ressenti désagréable". Là, le ressenti désagréable que j'ai eu à accueillir, c'était que je ne pouvais pas accueillir un ressenti trop désagréable. Aïe ma tête ! Le jour où on sera inconsciemment compétentes, les usines à Aspirine feront faillite !

Le but de l'apprentissage de l'acceptation, c'est d'apprendre à être un peu moins, puis beaucoup moins profondément ébranlées par ces cahots de la vie. Pas de réussir paf, d'un coup, abracadabra !

édit : Quand je dis "se refermer en mode huître", non, ça n'est pas ça. Se refermer, oui, mais de temps en temps, regarder ce qui se passe dans le présent, des fois que ça aurait changé et que le vilain monstre serait parti.

dimanche 11 mai 2014

La princesse au petit pois, moi ?

(Ecrit sur le fil "Défusion..." du forum de Linecoaching).
27/04/14

Une expression que j'ai lue dans le chat de mercredi avec le docteur Apfeldorfer : "la princesse au petit pois". C'est tout à fait ce que j'ai eu le sentiment de traverser dernièrement (et je n'en suis pas encore tout à fait sortie). Mon Caliméro proteste que ok, ce n'est qu'un petit pois, mais c'est vraiment trop injuste d'avoir un petit pois sous son matelas. Mais au fond, ça va : ce n'est QUE un petit pois. Tout ce remue-ménage intérieur pour un petit pois que je ne veux pas regarder en face !

Ca m'a parlé parce que j'avais lu un article sur l'addiction au cannabis, il y a quelques années. On y disait que le problème pour les ados (outre les risques neurotrucs), c'était qu'ils étaient en train de vivre des bouleversements émotionnels, et donc de se construire les outils qui leur permettraient, maintenant et dans l'avenir, de répondre de manière adéquate aux émotions, au stress indissociables de la vie. Et que s'ils s'habituaient à y répondre par le cannabis, ils ne construisaient pas ces outils, donc ils prendraient les aléas de la vie pour des agressions contre lesquelles ils seraient démunis.

Le coup de la princesse aux petits pois, ça me parle dans ce cadre-là : je n'ai pas construit complètement les "réponses" aux émotions et au stress, je les recouvrais déjà par de la nourriture.

J'apprends maintenant. Ca me donne un sentiment d'étrangeté, de nouveauté : je découvre que les autres (mettons les mangeurs régulés) vivent la même chose que moi, sans y répondre de la même manière. Et que je peux moi aussi apprendre. Je me suis toujours vue comme différente des autres, à cause de mon poids, et l'inégalité me faisait rager. Là, je découvre qu'en fait, c'est tout pareil. Tout le monde a des petits pois sous son matelas. on est égaux devant les petits pois !

LC dit "La vie, c'est maintenant". Je m'étais rendue compte quelques années avant que c'était vrai. Maintenant, LC m'apprend que "Les autres, c'est pareil". J'avais bien remarqué que les minces avaient aussi leurs problèmes. Je ne me rendais pas compte que les gros avaient aussi leurs compétences : les mêmes, la capacité à vivre une émotion, la capacité à éprouver des sensations alimentaires.

samedi 10 mai 2014

Fin de la lutte - ouf !

(Ecrit sur le fil "Accueillir un ressenti désagréable" du forum de Linecoaching)
25/04/14

Première fois depuis que j'ai commencé à manger uniquement sucré à midi : j'ai ressenti à nouveau le rassasiement gustatif ! Première fois depuis deux semaines que je n'ai pas envie de manger une cigarette russe, et le Toblerone était presque écoeurant. Une semaine et demie que je mange sucré à midi dans la semaine sans ressentir le rassasiement gustatif. Je suppose qu'il y était, mais je ne le sentais pas, l'envie était première.

Ce soir, pendant mon EME de fin de repas, je n'ai pas eu envie de chocolat ni de biscuit. J'ai mangé autre chose, mais je n'en voyais plus la fin de cette envie de chocolat et de biscuits ! Elle reviendra peut-être demain, mais au moins, aujourd'hui, elle a fait une pause.

C'est la première fois que je traverse une période comme ça en écoutant délibérément mon envie de sucré, sans avoir le sentiment de transgression. Hier soir, même, mon EME de fin de soirée était moins virulente que ces derniers jours. Faut dire : biscuits et chocolat à midi, puis fractionnement du plat pour remanger biscuit et chocolat en dessert le soir, puis EME du soir avec biscuits et chocolat, au bout d'un moment, ça donne moins envie de biscuits et de chocolat ! Même mon côté binaire ne peut plus ignorer que c'est bon, j'ai ma dose !

Ce que je découvre, c'est qu'en fait, mon EME du soir, elle n'est pas due à la "privation" de sucre de la journée. Je me disais que comme je n'avais pas forcément envie QUE de sucre dans la journée, elle se réveillait le soir. Là, j'ai eu ma dose (ça n'est peut-être pas le moment de faire une prise de sang !), et elle se réveillait quand même le soir.

Mon EME du soir, c'est vraiment la lutte qui la maintient. Elle était moins virulente quand je faisais de la RPC formelle, qui me permettait de faire aussi de la RPC informelle souvent dans la journée. Là, alors que je suis en apnée émotionnelle, elle a grandi en puissance depuis deux semaines, et elle a réduit un peu hier soir.

C'est quelque chose que je sais, intellectuellement. Mais savoir intellectuellement et savoir dans sa chair, c'est pas pareil. Il a fallu que je passe par l'apnée émotionnelle, le lâcher-prise sur la méthode, pour le percevoir "pour de vrai". Et j'ai comme l'impression que je vais probablement repasser par-là plusieurs fois encore avant de savoir accueillir un ressenti vraiment désagréable.

En tous cas, ce soir, je suis heureuse : ça fait du bien de ne plus tendre vers les biscuits et le chocolat, même si ça n'est que ce soir et si ça recommence demain. Et pour la première fois, ça n'est pas passé par un sevrage drastique. C'est passé par répondre à cette envie encore et encore - en essayant de rester dans les limites de ma faim.

D'ailleurs, ma pauvre faim, elle a été bien durement mise à l'épreuve ! Elle devenait de plus en plus petite (forcément !). Maintenant, je vais essayer d'attendre la prochaine vraie bonne faim. Je verrai bien ce qu'il se passe, si j'y arrive dès demain ou s'il faut que je m'y reprenne à plusieurs fois.



(Ecrit sur un autre fil, en réponse à une forumeuse qui évoquait un passage comme celui que je viens de traverser, qu'elle percevait comme une régression - comme je l'avais perçu, moi aussi, au début)

Pareil pour moi. Mais ce n'est pas forcément une régression. C'est un moment (enfin, j'espère !). Un moment où je préfère être en lutte, parce qu'il y a trop à accepter. La lutte, je connais mieux que l'acceptation. C'est dur, la solution est à l'opposé, mais la solution, elle demande un peu trop par rapport à ce que je sais faire.

Le truc qui me fait dire que ce n'est pas une régression, c'est que je perçois cette lutte. Je la sens dans mon corps, dans ma tête. Et je me dis que c'est déjà une connexion à moi-même. La RPC, pas encore, mais percevoir un peu, entrevoir, ça peut aller. C'est un peu une acceptation : j'accepte de ne pas faire la RPC quand il le faudrait, et surtout j'accepte (à demi) d'entrevoir qu'en ce moment, ce que je vis, c'est le noeud confus de la lutte. J'accepte ma trouille que la RPC me fasse ouvrir en grand la porte que j'entrouvre.
Je me dis que tant que j'arrive à être un peu observatrice, même d'un oeil entre les doigts, c'est déjà infiniment plus qu'avant, où j'avançais (ou pas) les yeux fermés et toute contractée.

Je me dis que c'est un moment à passer. M'enfin, j'avais nettement préféré le moment où je sentais que je m'ouvrais !

vendredi 9 mai 2014

Avant LC / Depuis LC

(Ecrit sur le fil "Accueillir un ressenti désagréable" du forum de Linecoaching).
24/04/14

J'ai eu énormément de mal à revenir au présent par petites touches. Et puis finalement, ça a marché quand je me suis dit que je n'avais pas à y revenir pour-de-bon-entièrement-pour-toujours. Juste y revenir comme ça, clac : quand j'y pense essayer de le faire. C'est ce truc, essayer de faire au mieux, qui me coinçait. Faire au mieux et voir que mon mieux, c'était juste ça, c'était dévalorisant. Du coup, j'ai opté pour "faire".

Et au final, ça ne marche pas si mal. Je n'ai pas la plénitude du contact du présent d'il y a quelques semaines, mais j'entre dans un jean que je ne pouvais pas mettre quand j'ai découvert cette plénitude, alors que ça fait une bonne semaine que mon repas de midi, c'est biscuits et chocolat, que je n'attends pas toujours complètement la bonne faim pour remanger, que je dépasse ma satiété à tous les repas et que j'ai toujours mon EME du soir. Donc je ne dois pas être si loin de mes sensations alimentaires.

La différence, c'est qu'avant, j'aurais mis entre parenthèse toute contrainte alimentaire en attendant la fin de ce moment d'attente. Maintenant, je n'ai pas de contrainte alimentaire, sauf celle de ne pas avoir mal au ventre, contrainte purement interne.
Avant, j'aurais liquidé les paquets de biscuits en une journée. Là, j'en fais la semaine (en partageant avec mon mari - d'après lui, la communauté de biens s'étend aux cigarettes russes...). Avant, j'aurais emmené mes biscuits et mon chocolat EN PLUS de mon pique-nique de midi. Maintenant, non. Tant pis pour le scorbut. J'ai beau regarder les oranges, elles ne me font pas envie (à la limite, confites et plongées dans un bain de chocolat...)

Je ne suis pas spécialement satisfaite de ce que je fais en ce moment. Mais clairement, j'ingère nettement moins de calories que quand je traversais ce genre de période avant LC : je n'ai plus peur de ne pas manger de légumes pendant une semaine (du coup, j'en mange quand même, un peu par-ci par-là, très peu), je n'ai plus peur de partir avec dans mon pique-nique deux biscuits et un morceau de Toblerone, parce que je sais qu'ils seront très rassasiants (et effectivement ! le soir, ma faim arrive tard !). Je prends maintenant plus souvent conscience de mes EME pour ce qu'elles sont : des EME, pas des ordres de  manger (et du coup, je ne mange pas, sauf en fin de repas. Entre les repas, je préfère préserver ma faim fragile).

J'ai un peu lâché prise sur la date du déménagement. Mon mari s'est démené pour que ça ait lieu pendant nos vacances de printemps. Mais si quelque chose coince, ça sera repoussé à après. On aura fait ce qu'on pouvait.
En attendant, j'essaie de vivre ce moment d'attente. Je regarde les pièces où on vit maintenant, pour encore quelques semaines. J'ai hâte de quitter cet appart, mais il y a de bons souvenirs, des moments-clefs de notre vie de couple. Je me dis que je peux vivre cette transition. Que la vie ne commencera pas dans notre nouvelle maison (genre je vais devenir Caroline Ingalls, cuire mon pain et méditer en écoutant le bruissement du vent dans les arbres et sur les épis de je ne sais quoi qui est planté dans les champs en face).

jeudi 8 mai 2014

La pensée magique

(Sur le fil "Accueillir un ressenti désagréable" du forum de Linecoaching. Ce fil m'a énormément aidée).

12/04/14

J'ai eu un moment de panique à la fin du mois dernier, lié aux travaux de ma future maison. Depuis, je n'ai pas refait de RPC formelle. J'essaie la toile de pleine conscience. Mais autant j'arrive à la faire quand je pratique aussi la RPC formelle, autant là, j'ai du mal.

Je suis tendue vers un après : après le déménagement. Mais c'est récurrent, chez moi, je suis souvent tendue vers un après. La RPC m'aide justement à me remettre dans l'ici et maintenant.
En ce moment, je n'ai aucune envie d'être dans l'ici et maintenant, j'ai envie d'être au moment où je pourrais mettre une date de déménagement sur le calendrier.

J'ai l'impression que si je cesse de me tendre vers l'après, il n'arrivera pas. C'est aussi logique que quand les Aztèques, sacrifiaient de jeunes prisonniers pour faire se lever le soleil. Mais j'ai vraiment l'impression que si je lâche prise, je vais affaiblir ma motivation. Je VEUX déménager pendant mes vacances !

Je me dis que je vais essayer la défusion. Mais... après...

Et puis bon, d'un autre côté, je me dis que oui, c'est un de ces sales moments qu'il faut que j'apprenne à traverser sans tendre vers l'après. Mais que hé, ho, je débute ! Sur ce coup-ci, je peux attendre un peu avant d'accepter un truc aussi effroyable que de déménager sans être en vacances. (Argh ! Quelle horreur ! Je suis presque en train de commencer à défusionner un peu ! Autant défaire les cartons, le déménagement est fichu !broken heart)

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Les forumeuses ont bien identifié le côté "pensée magique" qui me gênait. Elles m'ont dit que c'était bien normal, vu l'importance de l'événement, que j'ai envie d'avoir un contrôle dessus, même si c'était un faux contrôle (un contrôle magique !). Et de me reconnecter le plus possible au présent, même à la va-comme-je-te-pousse.
Ca m'a fait énormément de bien qu'on me dise que c'était normal d'avoir cette envie de contrôler par la "magie". Tout d'un coup, c'est passé de "pensée ridicule, bien digne d'une illogique comme moi" à "événement de la vie normale que tout le monde traverse et que tout le monde a envie de contrôler sans le pouvoir". Au lieu d'être "spéciale", victime d'une injustice qui m'empêche de vivre comme il faut, j'étais comme tout le monde, en plein dans la vie qu'on vit comme on peut, comme on le sent, pas "comme il faut". Ca change tout ! Pour moi, dans ma vision, ça change tout ! Si tout le monde traverse ça, alors moi aussi je peux le traverser. Si tout le monde le traverse comme il peut, alors je n'ai pas à le traverser de manière irréprochable.

mercredi 7 mai 2014

Reculer pour avancer ?

27/04/14

J'interromps le fil des publications des posts que j'ai écrit pour raconter "en direct" ce qui s'est passé entre ma découverte (publiée hier) et aujourd'hui. Je n'ai pas écrit sur le forum au fur et à mesure, parce que j'expérimentais. Ce n'est pas toujours facile d'expérimenter et de rendre compte en même temps (d'où l'inintérêt des chaînes d'information en continu !!!)

Donc j'ai découvert, au détour d'un fil du forum et au croisement d'un chat du mercredi, que j'appliquais mal l'EME-zen, même carrément à contresens, et que du coup, forcément, elle était difficile à appliquer. En principe, tout ce que je trouve difficile sur LC, c'est que je l'applique mal, pour des raisons diverses.

Pour découvrir ça, il a fallu que j'en passe par différentes étapes :
- ressentir un inconfort complet qui m'a fait regresser au niveau de l'acceptation des émotions (en gros, je m'ouvrais, et la panique m'a fait me refermer comme une huître).
- sentir du tiraillement du côté de mes sensations alimentaires. Tout devenait plus difficile.
- accepter de voir que j'étais encore dans le contrôle, que j'étais perfectionniste (première nouvelle ! Moi, perfectionniste !!!)
- tomber sur le fil d'une forumeuse qui était déjà passée par-là ET sur le message de Gérard Afpfeldorfer qui répondait à une autre Linecoachée.

Du coup, j'y suis allée à tâtons, à l'instinct : j'ai arrêté de lutter pour appliquer parfaitement la méthode (ou ce que je croyais être la méthode), et j'ai accepté de régresser : j'ai acheté des biscuits, et je les ai mangés en guise de repas de midi.

En clair, mon menu de midi, pendant plus d'une semaine, ça a été : une cigarette russe, un biscuit à l'avoine, un rocher Suchard. Le soir, en dessert, je prenais encore des biscuits, et du chocolat noir. Et pendant mon EME du soir, à nouveau des biscuits et du chocolat ou un rocher Suchard. Ensuite, j'ai remplacé les rochers par du Toblerone.
 Au passage, je mangeais une bouchée de légumes, si vraiment j'en avais envie (très rarement).

Je n'étais pas très à l'aise. J'avais l'impression de renier un peu de ce que j'avais appris : je n'écoutais aucun appétit spécifique, je ne les percevais plus, je ne percevais que l'envie de biscuit et de chocolat.

Je mangeais très peu du plat du soir pour garder plein de place pour mes desserts. Mais forcément, ma faim s'amenuisait : ce sont des aliments très rassasiants, donc même mangés avec faim, l'appétit met du temps à revenir. Je ne me sentais pas lassée de ces aliments-là, alors qu'en principe, l'envie aurait dû me passer.

Ensuite, je me suis mise à manger pendant une petite faim, au lieu d'attendre "la bonne faim". Puis j'ai mangé sans faim, à midi, au boulot. Un à un, tous mes repères de LC n'étaient plus respectés, et pourtant, j'étais encore dans le programme, je savais à peu près ce que je faisais et pourquoi je le faisais, mais je n'étais pas sûre du tout d'avoir raison.

Une forumeuse m'a conseillé de me reconnecter au présent quand je le pouvais, comme je le pouvais. J'ai essayé, mais c'était difficile, j'étais encore sous le coup de l'attaque de panique, je n'avais pas envie de me confronter à des émotions de ce calibre, donc j'évitais de ressentir.

Et puis soudain, un jour, j'ai reconnu une sensation familière : les émotions du syndrome prémenstruel. Ca, c'est familier, je connais, j'ai déjà exploré, ça ne me fait plus peur. Je me suis rattachée à ça. Quand je me reconnectais au présent, j'explorais ça. Et peu à peu, tout s'est mis en place : j'ai accepté les émotions et les sensations liées à l'approche des règles, et quand elles sont arrivées, je me suis reconnectée à mon corps et à ses sensations.

Soudain, ma cigarette russe est devenue moins bonne. J'ai su que je n'en aurais pas envie à nouveau le soir. Le toblerone est devenu écoeurant. Et le soir, j'ai eu une intense envie de quinoa et de ratatouille. Pas de chocolat du tout. (Enfin, si, pendant mon EME du soir, mais elle a été très soft).

Depuis, ça va mieux. Je n'ai pas refait de séance de RPC formelle, avec l'audio et tout, mais je me reconnecte davantage et mieux à mon corps et à mon ici et maintenant.

En fait, j'ai fait une grosse crise d'EME. Mais c'est la première que j'observe si attentivement, en ne cherchant pas à l'éviter, en ne cherchant pas à faire mieux, juste en la laissant prendre la place qu'elle veut prendre, sans la laisser prendre complètement les commandes.

Je ne sais pas encore ce que ça va donner. Sur la balance, je sais : deux kilos de moins, je peux mettre un jean que j'ai acheté il y a un an, dans lequel je n'avais jamais réussi à rentrer, mes os du cou sont devenus un peu plus saillants (les salières, je crois ?), j'ai une forte envie de légumes et de fruits. Comme quoi, le contrôle, les régimes, c'est bel et bien un ramassis de "fichaises" !

C'est au niveau émotionnel que je me demande ce que ça va donner. Est-ce que cet épisode va m'aider à lâcher-prise plus facilement ? Est-ce que c'est un premier point vers la sortie du comportement binaire ? Est-ce que ça va m'aider à mieux accepter le prochain moment de panique quand il se présentera dans ma vie ?

Je vais reprendre le fil des publications de mes anciens posts. Ils ont été écrits entre le moment de lâcher-prise et aujourd'hui, où je me sens mieux connectée à moi-même.

mardi 6 mai 2014

L'EME-zen, remix

(Sur le fil du forum de Linecoaching "De la souplesse pour éviter le contrôle". J'y cite une réponse donnée par le docteur Apfeldorfer lors d'un des chats du mercredi)
10/04/14

Ca me parle beaucoup, ce que vous dites. Sur l'EME-zen, par exemple. Au début, je l'avais comprise comme ça aussi. Peu à peu, je l'ai utilisée différemment (comme un retardateur). Puis encore différemment (me laisser le temps de voir, et prendre le temps de contempler l'émotion si je mets le doigt dessus). Et au début, ça n'était pas si facile, parce que ça implique de renoncer. En fait, dans le principe, ça n'est pas renoncer, c'est différer pour laisser une place, un temps d'observation. Je l'avais prise comme ça, mais intellectuellement, pas corporellement. Du coup, je repoussais le réconfort alimentaire aux calendes grecques. Ou plutôt : à mon EME du soir, celle à laquelle je cède toujours, et qui me montre que je suis toujours en mode binaire, parfois moins, parfois autant (et qui ne me réconforte pas).

En fait, c'est une mauvaise lecture, au prisme "régimeur" : différer ? ok, je supprime ! (Pas grave, j'ai mon mode binaire sur moi, il me permettra de manger sans faim en fin de soirée !)

En vrai, différer, ça veut bien dire "différer". Je crois que je devrais apprendre à céder à l'EME (sans attendre mon EME du soir). Apprendre à céder dans le sens : écouter cette envie, sans la laisser me dévorer plus tard, le soir. Peut-être que si j'apprends à céder à mon EME en mode réconfort (un temps d'observation, et puis un temps d'acceptation si j'y arrive, et puis un temps de dégustation d'une toute petite portion de l'aliment, comme dans l'exercice de dégustation), si j'arrive à faire ça plus souvent dans la journée, ça m'aiderait à sortir du mode binaire ? Au lieu de ne pas manger, apprendre, par l'expérience (et pas juste par la compréhension intellectuelle), que j'ai besoin de moins manger pendant une EME. Le but final étant de ne plus avoir besoin de manger. Je crois que j'ai voulu aller un peu vite. Ou simplement je n'étais pas prête à ce moment-là à avoir cette lecture.

Je ne sais pas trop si ce que je dis est compréhensible, arf, parce que c'est encore flou pour moi, mais en tous cas, ce fil de forum m'apporte énormément. Bon, après, je ne dis pas que je vais tenter l'expérience dès maintenant, hein, parce que ça veut dire qu'il faut que j'accepte de peut-être décaler mes faims, donc perturber mon appétit prévisionnel encore vacillant. Mais en tous cas, ça me permet d'envisager un chemin à explorer pour approcher mon EME du soir, celle qui me protège de trop changer, qui préserve mon mode binaire, le seul mode que je connaisse pour le moment. (J'essaie depuis quelque temps de la voir comme ça, et non pas comme "cette saleté d'EME du soir"smiley)

Ce fil me fait un bon écho à ce que j'ai lu dans le chat d'hier, avec le docteur Apfeldorfer, en réponse à une question :


"Je crois que vous rencontrez un problème assez courant: vous cherchez à remplacer votre prise alimentaire émotionnelle par un espace de respiration, dans une optique de contrôle. Ce n'est pas la logique proposée dans l'exercice de ll'EME-zen et c'est bien pourquoi cela ne fonctionne pas.
Dans l'EME-zen, nous vous proposons, tout d'abord, de prendre conscience de votre EME et de l'impulsion qui vous dirige vers la nourriture. Nous vous demandons de ne pas suivre votre impulsion et de faire alors un espace de respiration de quelques minutes. Cet espace de respiration n'est pas destiné à remplacer la prise alimentaire, mais à vous donner le temps de voir ce qui se passe en vous (pensées, émotions).

Ceci fait, vous mangez alors un aliment, en petite quantité, qui vous paraît réconfortant, et cela, sur un mode de dégustation, pas sur un mode dévorateur. Il est nécessaire que vous ayez alors le sentiment de répondre à votre besoin émotionnel de la bonne façon, en l'occurrence en vous réconfortant avec un aliment aimé. Ressentir de la culpabilité à manger annulerait le bénéfice de cette consommation.

Vous prenez bien votre temps pour vous réconforter en mangeant une quantité minime, puis ceci fait, vous refaites un espace de respiration et voyez où vous en êtes. Si vos émotions ne sont pas suffisamment calmées, vous réitérez la manoeuvre.

Vous pouvez aussi, plutôt que de manger, ne pas manger et rester avec votre inconfort émotionnel, en attendant simplement que cet inconfort s'estompe de lui-même. Là encore, après 10 à 15 mn, vous refaites un espace de respiration et voyez comment vous poursuivez, si nécessaire.
Si vous avez déjà commencé à manger au moment où vous prenez conscience de votre EME, ce n'est pas grave: vous pouvez à ce moment-là faire un espace de respiration et repasser sur le mode EME-zen."


Ce qu'il y a de bien, avec les chats, c'est que ça répond à des questions qu'on ne savait même pas devoir se poser. En lisant ça, j'ai ouvert de grands yeux : "Ah bon ? On peut manger pendant l'EME-zen ???"

Je pense que j'ai sauté la phase de cette étape où je m'autorisais à manger en mode réconfort pour passer directement dans la phase "Je suis un moine zen, je ne mange plus pour calmer une EME, je respire, moâ". Ben autant pour le moine zen qui habite en moi. Lui et moi, on va apprendre à céder à une EME sans que tout soit fichu.

lundi 5 mai 2014

Observer un souvenir désagréable

10/04/14

J'utilise aussi ta technique [celle d'une forumeuse], en partie au moins, pour le moment. Quand tu écrivais tes inconforts, à un moment, tu détaillais les effets physiques, les pensées, les émotions. Ca m'avait marquée. Je m'inspire de ça pour réussir à me confronter à une émotion.

Au lieu de vite penser à autre chose, je vais à la recherche des traces physiques qu'elle me donne, style body scan rapide, en répertoriant les endroits du corps qui se sentent mal et en mettant des mots sur les malaises physiques (oppression, joues qui brûlent, sinus qui piquent). C'est comme plonger dans de l'eau qu'on sait froide et qui, effectivement, est froide. Très très désagréable. Et puis tout d'un coup, ça devient pas si grave que ça. C'est toujours désagréable, mais je m'aperçois que c'est supportable, et puis un moment après, que les traces physiques s'estompent, se mettent en arrière-fond, même si je continue à les observer vraiment attentivement, et puis qu'elles disparaissent (et réapparaissent, mais redisparaissent).

Hier, je l'ai appliqué à un souvenir que je n'aime pas, que je repousse toujours quand il me vient. Cette fois, je ne l'ai pas repoussé. J'ai commencé à le fuir, et puis c'est comme si tout d'un coup je faisais demi-tour pour aller à sa rencontre, sans me battre, juste pour le voir, voir s'il est si terrible que ça. Ca a duré assez longtemps, mais j'ai observé chaque trace physique que ça me laissait, en pleine conscience, sans me laisser emporter par les détails du souvenir, juste sur les traces présentes, les effets du souvenir sur moi, maintenant, à sa simple évocation. A la fin, quand ça a commencé à s'estomper, j'étais fatiguée. Et plus tard, je me suis dit "Wow... j'y suis arrivée ! J'ai réussi à me confronter à ça."

Pour le moment, j'ai encore du mal à nommer les émotions pénibles, à part quelques-unes. Mais réussir à ne pas les repousser, et même à les observer au niveau manifestations physiques, c'est déjà énorme dans ma manière de fonctionner (j'ai longtemps fonctionné comme une autruche, face aux émotions difficiles, et je n'ai pas encore tout à fait sorti la tête du sable pour le moment).

dimanche 4 mai 2014

Colère !

8/04/14

Ma victoire du jour : je me suis mise en colère pour une semi-broutille contre un collègue, et je ne me suis pas excusée après !

JE NE ME SUIS PAS EXCUSEE APRES !!!

Même pas un peu, même pas quand j'ai réussi à relativiser, même pas quand il s'est assis à côté de moi pour voir à quel point je lui en voulais.

J'ai juste regretté intérieurement (mais SANS M'EXCUSER) d'avoir manifesté ma colère sous une forme puérile. En gros, c'est comme si j'avais trépigné en public. Par contre, mes mots ont été bien choisis. Je ne m'en rappelle pas, mais j'ai vite vu qu'il avait saisi le message dans sa totalité, pas seulement la broutille qui l'avait déclenchée, mais la raison profonde qui avait fait que la broutille était la goutte d'eau de trop. Donc j'ai été claire. Mon geste était celui d'une gamine de 5 ans, mais mes mots ont dû être ceux d'une adulte, c'est déjà ça ! C'est dommage que ma mémoire n'ait retenu que le geste, pas les mots !

Je me rends compte aussi maintenant que je ne me suis pas demandé s'il allait me pardonner ma colère. Je me suis demandée si moi j'arriverai à lui pardonner ! Et en fait, oui : puisqu'il a saisi le message. Et je me rends compte que s'il l'a saisi, c'est que je l'ai exprimé. Il n'est pas télépathe du tout. Et moi, la colère, je ne l'exprime jamais, je la mange, par crainte de m'isoler des autres et de ne pas retrouver le contact avec eux. Au final, c'est quand je l'exprime que je trouve le contact.

J'ai encore besoin de travailler sur l'expression de ma colère. J'ai réussi trois fois à l'exprimer en presque un mois. Une fois trop tard, trop fort. Une fois de manière trop insistante. Une fois de manière trop puérile. Je suppose que quand j'aurais appris à l'exprimer, ça ne sera pas de la colère (pour moi, c'est du négatif, du destructeur, un truc de gamine, des gestes), ça sera de l'indignation (pour moi, c'est du positif, du constructif, un truc d'adulte, des mots). Mais le chemin est encore long !

samedi 3 mai 2014

Moi, régimeuse dans ma tête ?

(Ecrit au retour d'une classe découverte, sur le fil "De la souplesse pour éviter le contrôle". C'est un fil qui m'a fait faire une énorme découverte : j'utilisais Linecoaching comme un régime, je recherchais la perfection dans l'application de ses principes, j'étais toujours une régimeuse dans ma tête.)
8/04/14

Je reviens de deux jours et une nuit où j'ai partagé le quotidien d'une trentaine d'enfants, dans le bruit (que c'est doux, le frottement du vent dans les branches, à 23h30, à peine perturbé par quelques ronflements !), avec horaires des repas imposés, menus imposés et surtout inconnus... donc va savoir si je garde de l'appétit pour le dessert... et est-ce que j'ai faim, d'abord ? et est-ce que j'ai une minute pour savoir si j'ai faim ? ils parlent tous, ils veulent tous mon attention, ils sont trop bruyants, ils vont déranger les autres, ils ont soif, ils se jettent sur le pain, au secouuuuuuuurs !

Avant, je m'étais dit "Allez, je teste : je respecte ma faim, si je n'ai pas faim, je ne mange pas". J'avais emmené des barres de céréales que j'aime. Au final, eh ben rien du tout ! Mes barres de céréales, je les ai mangées sans faim, dans une belle EME de fin de soirée. Toutes ! (Ou s'il y a une survivante, elle s'est vraiment bien cachée dans un recoin du sac !)

J'ai eu un petit moment de panique, quand j'ai vu que rien ne tournait comme j'aurais voulu (alimentairement parlant), et je me suis raccrochée au souvenir de ce fil : souplesse, ne pas être rigide, c'est comme ça, c'est la vie, il y a des moments qui ne ressemblent pas à d'habitude, et pour en profiter, il faut l'accepter. Le "d'habitude" reviendra bien un jour !

J'ai eu deux fois une bonne faim, et zéro fois la sensation d'être arrivée juste à satiété. J'ai eu un moment d'inquiétude, aussi, où j'ai essayé de calculer dans combien de temps je devais aller chez le médecin (c'est là que je me pèse), à me demander si mon corps aurait eu le temps de réguler tout ça ou pas. Et puis je me suis dit ZUT ! On s'en fiche, du médecin, de sa balance, de la faim, de la satiété.

Mon phare, en cas d'urgence, c'est : limiter l'inconfort. Ne pas manger à en avoir mal au ventre. Pour cela, j'ai réussi à laisser une partie ou la totalité de certains aliments qui n'avaient plus de goût (ou carrément pas du tout en commençant). C'est déjà pas mal, un bon progrès par rapport à la dernière fois que j'ai été immergée dans un groupe d'enfants plus d'une journée !

Tout ce fil me parle énormément plus qu'il y a deux jours, notamment ce que vous dites sur la tyrannie de la faim et de la satiété. Y a des fois, on ne peut pas rester dans les clous de toutes les découvertes de cette méthode ET rester dans les clous de la vie. D'ailleurs, Linecoaching ne dit pas autre chose, au final.

Au début, je le percevais comme la tyrannie de la cantine (pauvre de moi, qu'on persécute à coups de menus secrets, de portions trop grandes et de bruits !) Petit à petit, je l'ai perçu comme un moment où il fallait lâcher prise. Puis comme un moment où je pouvais lâcher sur quelques points pour sauvegarder les points que je voulais sauvegarder (en gros, je suis sortie du "tout ou rien" vers la fin).

vendredi 2 mai 2014

Moi, perfectionniste ?

(Sur un fil du forum de Linecoaching consacré à un défi : apprendre à réaliser des tâches imparfaites)
31/03/14

Une loooongue liste d'idées sur un blog que je viens de croiser sur le net : http://www.lesimparfaites.com/2013/12/2014-lannee-du-lacher-prise.html
 
Je commence à voir, à quelques détails, que je suis un peu perfectionniste, et je comprends que ma tendance à ne pas oser me lancer dans certaines tâches est une forme de perfectionnisme, en mode tout ou rien.

Par exemple, le tricot, j'ai mis du temps à oser demander qu'on me réapprenne à tricoter. Maintenant, c'est mon loisir le plus important. J'ai appris plein de choses, j'en apprends encore, j'arrive à comprendre comment c'est emmêlé, défaire, récupérer une maille (sauf sur les points ajourés, là, c'est le gros mystère), j'arrive à lire la plupart des patrons. Et je me régale. Par contre, j'ai du mal à me résoudre à coudre ensemble ce que j'ai tricoté. Je couds nettement moins bien que je ne tricote, les morceaux sont jolis, l'ensemble est bizarroïde. J'ai de quoi m'entraîner à réaliser des tâches imparfaites !

La cuisine, aussi. Le jour où j'ai décidé de faire des îles flottantes à la crème anglaise à l'amande amère (un des desserts préférés de mon mari), j'ai passé plus de temps à lui expliquer qu'il ne fallait pas qu'il s'attende à des merveilles, que ça allait être raté. Bon, ça l'était. Mais je me suis beaucoup amusée, et je compte bien recommencer un de ces jours. En essayant de faire soft sur les excuses préalables ! Ca ne pourra pas être pire que mes espèces de blancs d'oeufs sur le plat accompagnés de crème avec trop d'amande amère ! (J'avais quand même réussi le caramel !)

jeudi 1 mai 2014

Tirer sur un fil

28/03/14

Un truc qui m'a aidée à me lancer dans les expériences d'acceptation, c'est de me dire "je vais me l'organiser". Je comptais attendre un moment neutre pour me mettre en situation de frustration et voir ce que ça donnait. Au final, rien que de projeter ça, ça m'a fait me sentir prête, et je me suis lancée à un moment non prévu (et paf pour la part "contrôleuse" que je découvre en moi !).

Depuis, j'ai l'impression d'avoir tiré sur un fil, et que le tricot se détricote. Et clairement : tous les moments difficiles que j'ai vécu cette semaine, c'est parce que je luttais beaucoup. Accepter les émotions au compte-goutte, ça peut aller, mais là, en vrac, style cascade, ça faisait un peu trop (hey, tout doux ! je débute !).

Quand je lis la description [d'une forumeuse] d'un moment d'acceptation, ça ressemble presque à une fiche technique, ça rend les choses abordables, on se dit qu'on peut, donc, on essaie, et comme c'est à force d'essayer que ça fonctionne, ben ça finit par fonctionner. Bien sûr, pour le moment, ça fonctionne à toute petite échelle. Mais j'ai le temps. Je me dis que j'ai eu une vraie chance de m'inscrire sur LC au moment où tu avais déjà eu tout ce parcours derrière toi sans être tout à fait au bout.

Le parcours alimentaire de LC est une vraie révélation, pour moi. Pour le parcours émotionnel, c'est le forum qui m'a permis d'en prendre conscience et d'oser l'entamer. Voir les moments-clefs qu'ont eu les marraines, notamment, et assister à quelques-uns, ça montre que ça n'est pas inaccessible. C'est juste long, et ça, ça n'est pas un problème.

Je voulais juste maigrir sans faire de régime (et sans y croire vraiment, au début, avant de m'inscrire et de voir l'autre côté). Je me retrouve à bénéficier d'une qualité de vie que je ne pensais pas pouvoir avoir un jour. Et à entrevoir qu'elle peut encore être meilleure.

Aujourd'hui, j'ai accepté que parfois, j'allais me remettre en lutte sans pouvoir y faire grand-chose, quand la dose d'émotions fortes dépasserait mon niveau de tolérance. Que ce niveau n'allait certes pas changer si vite. Et au final, ça n'est pas si grave. C'est bien plus confortable que de me dire "Ca va mal, et en plus, je n'arrive plus à accepter mes émotions, je n'y arriverai jamais, tout est fichu" ! Maintenant, je me dis "Ok, y a des fois, je rentre la tête dans les épaules en évitant de ressentir quoi que ce soit, en mode disjoncteur, mais les orages, ça passe. Ca revient, mais ça passe".

En attendant, je me rends compte que, pendant cette crise d'émotion de la semaine, je n'ai pas mangé pour éviter les émotions que j'avais déjà acceptées plusieurs fois (frustration, sentiment d'injustice). J'ai mangé pour un tas d'autres émotions, mais au moins pas pour celles-ci, je les ai reconnues, elles me deviennent familières et inoffensives, on peut cohabiter (enfin, le sentiment d'injustice, il est pas facile, quand même ! Mais il devient familier). Il y a un mois, je ne savais même pas que je pouvais le faire.

mercredi 30 avril 2014

Accueillir la panique ???

27/04/14

Les articles qui vont suivre sont reliés, de près ou de loin, à un gros moment difficile qu'on a traversé, mon mari et moi, au sujet de la construction de notre maison, et qui a eu de sacrées répercussions dans mon avancée sur Linecoaching. Ca m'a nettement abattue, mais j'ai fait des progrès énormes. A la base, ça n'est pas si grave : une histoire de carrelage. Mais ça nous a paru une montagne !

On avait demandé à mon beau-frère de venir carreler notre maison. Mais il montait sa boîte, et soudain les commandes se sont mises à affluer. Donc on lui a dit de s'occuper de son travail, et qu'on se débrouillait. Ca nous a mis dans le flou : comment faire pour le carrelage ? Un ami qui était chez nous à ce moment-là nous a dit qu'entre lui, mes frères et nous, on devrait bien réussir à s'en sortir. On avait bien dit dès le départ qu'on voulait se charger du moins de travaux possible, parce qu'on n'est pas doués pour ça, et qu'on n'aime pas. Mais là, on s'est retrouvé pris dans la tourmente, à commencer à organiser des week-ends de corvée, et à devoir tout replanifier : si notre ami carrèle d'une main, il ne peut pas installer la douche et le meuble de salle de bains de l'autre main pendant qu'il fait les placards avec la troisième main. Du coup, la date du déménagement était largement repoussée, et notre emploi du temps méga chargé, bourré de trucs qu'on déteste faire.

Là, on a craqué, on a dit STOP ! On est revenus à nous, à nos basiques, à ce qu'on souhaitait : ne pas travailler nous-mêmes à la maison. Donc on a cherché et trouvé un carreleur. Au final, le constructeur a pris du retard, donc on a dû repousser la date du déménagement (sinon, aujourd'hui, je me serais réveillée dans ma maison pour la première fois !). Mais au moins, on n'a pas passé un mois à s'épuiser à carreler en épuisant au passage nos amis et notre famille. Ca a été vraiment une période difficile. Je commence juste à m'en remettre. Il y avait des pressions négatives (c'était pour nous aider, mais c'était négatif : on ne voulait pas d'aide pour le carrelage. On ne voulait simplement pas s'occuper du carrelage), des interrogations, c'était vraiment un moment dur, le plus dur depuis mon début de Linecoaching. Et ça a duré un mois ! Pas la panique proprement dite, mais les effets secondaires de la panique (dévastation, épuisement moral et physique, déprime).

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25/03/14

En ce moment, j'apprends à accueillir la panique. C'est le premier moment comme ça que je vis depuis le début de LC. Un moment où tout semble aller mal, et tout doit aller vite. Ce sont des problèmes liés à la construction de ma future maison.

Premier soir de panique dimanche : j'avais devancé l'EME en me faisant un repas brioche-chocolat chaud en guise de repas, à un moment où j'avais une bonne faim. Pour la première fois depuis des mois, je ne me suis pas arrêtée avant d'avoir trop mangé (sensation dans le ventre, la brioche n'avait plus de goût depuis belle lurette, et pour le chocolat, je n'avais plus que la sensation de chaleur). Ensuite, je me suis installée pour tricoter devant un dvd, mais je n'arrivais pas à me fixer dessus. Je l'ai arrêté, j'ai pris ma tablette, direction la chambre pour dix minutes de pleine conscience centrée sur les pensées, puis 10 autres de la première séance, puis 3 minutes. Là, j'ai eu l'impression que la panique était toujours là, mais que ces crocs étaient limés. J'ai eu le ventre inconfortable toute la soirée, et j'ai mis du temps à m'endormir, trop de secousse, mon cerveau était comme traumatisé par l'attaque de panique, il n'arrivait plus à percevoir la fatigue, je ne la sentais plus dans le corps (alors que justement, j'avais progressé sur cette sensation). Le point positif non négligeable, c'est que je n'ai pas remangé lors de mon EME habituelle du soir. Je ne suis même pas sûre de l'avoir eue, j'étais passé de la panique à la dévastation sereine.

Deuxième soir de panique lundi : cette fois, pas question d'avoir mal au ventre. Par contre, impossible de me fixer sur mes sensations gustatives. Pas le temps non plus pour une RPC : j'avais dû prendre plein de temps pour tenter de régler des problèmes insolubles, puis pour désespérer, et quand ça a été fini, j'avais trop faim pour attendre. Là, j'ai utilisé le fractionnement, pour me servir les portions qui d'habitude me suffisent. J'ai mangé un carré de chocolat, mais je n'ai pas réussi à le déguster comme d'habitude. Mes sensations gustatives sont comme engourdies. EME du soir classique, j'ai choisi de céder. J'ai dormi plus rapidement.

Ce soir, ça va un peu mieux, on entrevoit des solutions potentielles. Je ne sais pas si tout se passera comme souhaité, mais en tous cas, il y a de fortes chances que ça se passe. Mais mes sensations gustatives sont toujours amoindries, je me fie au fractionnement. Toujours pas de RPC, pour le moment, mais là, j'aurais le temps. C'est un choix, motivé un peu par la crainte de me replonger dans les pensées, un peu par flemme et un peu par désir d'observation. J'essaie de revenir sur moi sans l'audio, pour voir comment ça fonctionne quand je suis en sortie de crise intérieure. C'est un peu un test : est-ce que la RPC est assez intégrée à mes nouveaux acquis pour que j'y revienne formellement comme un instinct, ou est-ce que je devrais faire appel à un peu de discipline (relever un défi, par exemple) pour y revenir formellement ? (Je n'en suis pas encore au stade de pouvoir me passer de RPC formelle durablement !)

Les points très positifs de cette expérience (dont je me serais volontiers passée, mais qui du coup, m'apprend énormément) :

- j'ai repris une piqûre de rappel de ce qu'est une sensation alimentaire très inconfortable (avoir trop mangé), et ça m'a paru plus désagréable que la panique, ce qui m'a ôté pour le moment l'envie de recouvrir une grosse émotion par de la nourriture. Il en faut trop. J'ai bien entendu les appels de mon corps, cette fois. Il y a quelques mois, je ne l'entendais pas du tout. J'ai déjà bien plus mangé que ça, vraiment bien plus, et sans entendre de protestation vive. J'ai même eu bien plus mal au ventre que ça, et ça ne m'a jamais autant été désagréable. Je l'ai vraiment vu comme une marque d'irrespect, pas seulement une sensation physique. Un truc à ne plus me refaire (sans pour autant me fustiger, parce que c'est quand même agréable de sentir que mon corps pose certaines limites, et que je les accueille avec attention et respect)

- j'ai eu le réflexe RPC le premier soir (le pire de ce moment de panique). Ca m'a fait un bien fou de voir que ce que la nourriture ne pouvait plus recouvrir, la RPC m'aide à lui faire une place.

- j'ai pris de presque vraies pauses à midi, au boulot, au lieu de manger en continuant à travailler. Pas sans distraction, mais sans travail. Ca ne m'arrive jamais (le travail que je ne fais pas à midi, je l'ai à faire le soir, en pleine redescente d'énergie), sauf quand j'avais un exercice spécifique à faire pour le parcours alimentaire.

- j'ai vu un effet d'une trop grande émotion : les sensations gustatives sont moins puissantes. J'étais trop à l'ouest pour pouvoir envisager de me réconforter avec de la nourriture pour de vrai (avec une vraie concentration sur les sensations, tout ça tout ça). Je ne sais pas si ça aurait été possible.

- j'ai posé des limites à mon entourage, qui, en voulant m'aider, n'a fait qu'ajouter involontairement à ma panique. Le problème, c'est que comme je suis débutante dans le dépôt de limites, je le fais de manière brouillonne, parce que je découvre mes limites, et que je découvre que je peux les poser. Comme mon entourage ne comprend absolument pas en quoi cette histoire me panique, parce que eux, ça ne les paniquerait pas, je dois compter sur leur acceptation de mon caractère, de ma personnalité. C'est assez rare pour moi : en bonne hyperempathique, j'évite de faire peser mon individualité aux autres. Ce que j'aime chez eux, c'est leur différence par rapport à moi. Je n'ai jamais trop pris le risque de les laisser aimer mes différences par rapport à eux, au cas où justement, ils n'aimeraient pas.

- j'ai fait confiance à mon mari, au lieu de le voir comme un prolongement de moi (genre : si je ne sais pas comment sortir de là, il ne saura pas non plus). Au final, lui, il a trouvé l'énergie que je n'avais pas pour se démener, régler les problèmes réglables et trouver des solutions potentielles. On a vu au passage qu'on avait la même manière d'envisager les choses, même en mode panique, qu'on paniquait pour les mêmes choses. Qu'on n'était pas seul, on était deux. Y a eu des fois où c'est moi qui ai eu cette énergie. Je ne sais pas pourquoi je n'envisageais pas que si moi, je ne l'avais pas, lui pouvait quand même l'avoir. Une vision trop fusionnelle de notre couple ? Ou la crainte de trop reposer sur quelqu'un, même lui ?

Tout cet épisode m'a un peu désespérée : un écueil, et paf, tout va à vau l'eau. Ca m'a un peu inquiétée. Mais ce soir, j'arrive à voir que tout ne va pas tant à vau l'eau que ça. Je ne sais pas combien de temps j'aurais pu tenir en mode panique aiguë en me raccrochant à quelques acquis, mais j'ai au moins tenu deux jours, c'est toujours ça de pris. Je n'ai pas non plus eu l'impression d'être au régime. Au contraire, j'ai eu l'impression d'avoir des outils, et des outils de remplacement des outils abîmés (le fractionnement pour remplacer les sensations alimentaires amoindries). En période régime, soit j'aurais craqué pour de bon et arrêté le régime, soit la restriction aurait été ma prise de contrôle sur la panique, ça m'aurait aidée à serrer les dents pour me battre contre l'envahissement des émotions. Et après la crise, j'aurais craqué.

Enfin, je ne sais pas si je pourrais un jour accueillir simplement la panique. Peut-être aussi que la panique, ça n'est pas une émotion ? Que ça cache plusieurs autres émotions (la peur d'avoir fait une erreur, de n'être pas à la hauteur, le sentiment d'échec, d'être moins douée que les autres, de révolte, de désir d'être acceptée comme je suis sans réussir à me montrer complètement comme je suis, la crainte de dépendre d'éléments extérieurs, et d'autres encore) auxquelles je ne prêtais pas attention et qui n'attendaient qu'un caillou sur le chemin pour exploser. Peut-être que quand ça va se décanter, je pourrai identifier d'autres émotions plus faciles à accueillir que la panique.

mardi 29 avril 2014

Accepter la peur du manque

(Sur les aliments tabous)
13/03/14

D'avoir lu les posts sur le chocolat au lait, ça m'a donné envie d'en acheter, pour changer. Et ça m'a permis de me confronter à ma peur de manquer, parce que du coup, ça me faisait 3 plaques dans les mains : noir aux zestes de citron vert, qui fait mes délices en ce moment, noir noix de coco, parce que j'ai envie de noix de coco, et chocolat au lait. Je me suis dit que ça faisait un peu beaucoup, quand même... j'ai réussi à reposer celui au citron vert (il me reste deux carrés de l'ancienne tablette !).

Ensuite, je me suis retrouvée dans le rayon frais, celui de mes desserts industriels. Et devant l'étendue du choix, j'ai commencé à prendre ce qui me faisait envie : un truc au chocolat que je ne connaissais pas, et puis le cheesecake au citron qui n'y était pas la dernière fois, et puis... Et puis j'ai décidé de choisir, comme pour le chocolat, juste un, et les autres, je les aurai toujours là la semaine prochaine.

Ca m'a fait plaisir d'arriver à choisir un aliment, à me déclarer une préférence au milieu de toute la profusion, et d'arriver à comprendre pour de vrai que la semaine prochaine, je pourrai choisir un autre aliment, que la profusion sera encore là.


(Et quelques jours plus tard, une autre victoire, en pleine conscience !)
16/03/14

Victoire due à mon travail de la semaine sur les deux émotions qui me posaient des problèmes : la frustration et le sentiment d'injustice. Et un peu aussi de la troisième émotion (la peur du manque), mais j'ai à peine commencé à en prendre conscience, de celle-ci.

Aujourd'hui, pour la première fois de ma vie, je n'ai pas ressenti de manque sur le dessert. C'était l'anniversaire de mon père, donc Saint-Honoré. Je l'aime presque autant que lui. Là, j'ai pris sans aucune difficulté une petite part (en acceptant de ne pas en vouloir une plus grosse). Je l'ai dégustée, sans me presser pour la finir avant que la faim disparaisse (la faim n'était plus trop là, je le savais), j'ai fait une petite pause au milieu, juste pour éprouver ce plaisir : être capable d'arrêter, de discuter, et de retrouver l'aliment. Et à la fin, j'ai accepté de ne pas avoir envie d'en reprendre, que l'aliment allait disparaître sans que je puisse y retoucher à nouveau.

C'est la première fois de ma vie que je n'ai pas l'envie d'en reprendre. Quand j'étais au régime, je ressentais le manque de l'aliment tout le reste de la journée. Hors régime, j'en reprenais et je me sentais quand même en manque tout le reste de la journée. Cette envie taraudante d'en reprendre, ça m'a toujours rendue l'après-repas chez mes parents difficile, émotionnellement et digestivement. Là, non. J'étais comblée tout le reste de la journée.

C'est comme si j'avais ouvert une porte, et que du coup, le sentiment d'injustice, la frustration et moi, on avait assez de place au lieu d'être à l'étroit. J'espère pouvoir la garder ouverte le plus souvent possible, que ça devienne une habitude.

lundi 28 avril 2014

Ressentir une émotion

(Sur le fil "Défusion..." du forum de Linecoaching. J'y reprends l'article de mon blog sur Caliméro, ma première expérience de défusion.)
9/03/14

J'ai tenté la défusion, aujourd'hui.

La première émotion négative que j'ai pu voir en face, c'est la frustration, il y a quelques jours. Depuis, je n'en ai plus peur, je la reconnais presque tout le temps et assez rapidement. Je n'irai pas jusqu'à dire que je l'accepte, mais en tous cas, en ce moment, je ne mange plus pour la recouvrir. Je mange pour me réconforter, parfois, mais plus pour recouvrir la frustration. Vu de loin, ça semble revenir au même, sauf qu'en terme de réconfort effectif et de quantité de nourriture, ça n'a rien à voir ! Un carré de chocolat suffit à me réconforter, alors que pour recouvrir ma frustration, j'avais besoin d'une bonne EME de fin de repas avec dessert ET chocolat, par exemple, et que ça ne me réconfortait pas, il fallait que je me recentre sur ma respiration, puis sur mes sensations, pour choisir consciemment de me laisser guider par ma non-faim. Accepter la frustration est beaucoup plus simple et beaucoup moins... frustrant ! Du moins, en ce moment, peut-être parce que c'est tout frais, donc j'y suis attentive. En tous cas, clairement, ça consomme moins d'énergie nerveuse !

La deuxième émotion, (c'est cet après-midi que tout d'un coup, j'ai pu mettre un mot dessus) c'est le sentiment d'injustice. Depuis quelques jours, ma faim est toute petite, encore plus qu'avant. J'ai l'impression d'être revenue à il y a quelques mois, quand j'ai découvert que j'avais un petit appétit. J'ai dû faire le deuil de mon gros appétit imaginaire. Depuis une semaine, il est encore plus petit. Bon, donc je me sers des outils de Linecoaching pour déguster les aliments, repérer le rassasiement spécifique, et déclencher ma faim aux heures des repas.

Mais... ça m'éneeeeeeerve ! Et je ne savais pas pourquoi. Ce n'était pas la frustration, je commence à la connaître un peu. Je pense maintenant que c'est le sentiment d'injustice.

Mais autant la rencontre avec ma frustration m'avait étonnée et amusée (j'avais l'impression d'une expérience mystique, d'une rencontre du troisième type !), et depuis, je la vois avec bienveillance, autant la découverte de mon sentiment d'injustice ne m'a pas amusée du tout. Parce que, hein, c'est pas juste ! Pourquoi moi ???

Alors du coup, j'ai défusionné (j'ai relu le fil il y a peu, c'était encore frais dans ma tête). J'ai identifié l'émotion, je l'ai étiquetée « Sentiment d'injustice », et j'ai exprimé tout ce que ça me déclenchait et que je laissais inexprimé : c'est vraiment trop injuste que je fractionne autant, alors que d'autres mangent avec faim des quantités bien supérieures, c'est vraiment trop injuste que je doive galérer autant pour identifier mes émotions alors que d'autres les reconnaissent les doigts dans le nez, c'est vraiment trop injuste que mon appétit prévisionnel soit moins facile que la semaine dernière, c'est vraiment trop injuste que peut-être je vais être un « tout petit appétit » qui aura besoin de compléments alimentaires pour ne pas être en carence... Ensuite, j'ai surnommé l'état qu'elle génère chez moi (l'énervement, la bouderie) « La complainte de Caliméro » (j'aimais beaucoup Caliméro), et ça m'a détendue.

Pour le moment, ça a marché : j'ai moins peur de mon sentiment d'injustice, et ça m'a amusée, donc rendue disponible pour une autre rencontre avec Caliméro. Je ne sais pas encore si ça va m'aider à mieux vivre le moment où ça reviendra mais c'est la première fois que j'ai un outil pour traverser ça. Le sentiment d'injustice, maintenant que je l'ai identifié, je me souviens l'avoir ressenti (comme un énervement nébuleux sans cible précise) pendant des régimes ou des arrêts de régimes ou dans plein d'autres situations non liées à l'alimentation. Mais jamais je ne l'avais exprimé clairement à fond, jamais nommé, et jamais je n'avais pensé qu'il y avait un outil pour m'aider.

Je me rends compte qu'il y a peut-être beaucoup d'autres « énervements nébuleux » qui sont en réalité des émotions, et que je peux m'autoriser à ressentir au lieu de les laisser dans leur nébulosité.

Mais parfois, j'ai l'impression de ne pas savoir mettre des mots dessus. Soit je ne sais pas, soit j'ai tellement pris l'habitude de ne pas les prendre en compte que j'ai atrophié cette capacité. Parce que là, quand même, j'ai l'impression d'avoir découvert une mine d'or alors que j'ai juste identifié le sentiment d'injustice. Maintenant, ça ne me semble pas si compliqué. Mais avant d'avoir mis un nom dessus, ça l'était ! C'était un énervement insurmontable et sans fin, qui me faisait hésiter à manger parce que je ne savais plus si j'avais faim ou pas (vive le Dr Zermati qui a dit que si on n'était pas sûr, ça n'était pas de la faim ! Ca a été mon phare, ces derniers jours !) Maintenant que ça a un nom, ça semble tout banal. Peut-être qu'en fait, je sais les nommer, mes émotions, mais que le mot me semble tout petit par rapport à l'effet gigantesque que ça a sur moi. Alors que peut-être, l'effet gigantesque, ça n'est pas celui des émotions, c'est surtout celui de les rejeter.

Je me rends compte maintenant pour de vrai, dans mon expérience, pas seulement parce que j'ai été convaincue après l'avoir lu, que le parcours du poids repose sur le parcours du comportement alimentaire qui lui-même repose sur le parcours de l'acceptation des émotions, qui lui-même repose sur le parcours de l'identification des émotions. C'est des poupées russes ! (C'est vraiment trop injuste d'être obligée de décortiquer des poupées russes au lieu d'être d'emblée une mangeuse régulée ! Bon, après, si j'étais une mangeuse régulée, je ne découvrirais pas tout ça, et quand même, c'est passionnant !)


(Un échange m'a permis de voir que si c'était si difficile, c'est parce que je le prenais par le mauvais bout. Je trouvais vraiment difficile de devoir d'abord nommer l'émotion pour la ressentir. En fait, c'est l'inverse : on ressent, ce qui permet de nommer, puis on reconnaît l'émotion.)


D'accord, oui, je comprends. En fait, j'ai accepté de ressentir l'émotion, quelle qu'elle soit, et ça n'est qu'après avoir accepté de la ressentir que j'ai pu l'identifier.
Du coup, ça me semble moins difficile, parce qu'identifier une émotion, c'est pas de la tarte ! Ca me semblait un travail purement intellectuel. Alors que l'acceptation, ça n'est pas aussi compliqué. Enfin, si, c'est compliqué (sinon, on ne serait pas là à tourner autour !). Mais une fois qu'on est prêt à essayer, c'est nettement moins compliqué que de "se raisonner" ou de temporiser pour ne pas manger lors d'une EME.

L'EME-zen me semble plus logique, vu comme ça, et plus faisable. Mais c'est vraiment un outil compliqué. Il sert à se laisser le temps d'accepter l'émotion pour l'identifier au lieu de penser qu'elle est si puissante qu'on ne peut pas ne pas manger. J'ai eu de la chance de commencer ce parcours en toute confiance. J'ai utilisé l'EME-zen comme j'ai pu, comme un outil de temporisation, pour "me raisonner" purement intellectuellement, et c'est le fait de l'utiliser qui a permis que je me laisse du temps pour voir ce qui se passait à l'intérieur au lieu de le recouvrir par de la nourriture, et qui fait que maintenant, je comprends à quoi il sert et que je ne m'en servais pas trop bien. Si je n'avais pas eu confiance dans ce parcours, je l'aurais laissé de côté et je serais passée à côté de tout ça, qui est quand même une clef importante pour une mangeuse émotionnelle.

Je suppose que c'est une question de temps, de moment ? En ce moment, je suis dispo pour ce travail sur moi, mais d'ici quelque temps, je ne le serais plus (boulot, soucis divers). Je profite de cette "fenêtre de disponibilité", où j'ai beaucoup de temps pour moi, pour bien ressentir tout le bien que ça apporte, cette espèce de libération, comme un poids qui s'en va, et quand il revient (la frustration, par exemple), je le reconnais, il ne m'emprisonne plus parce que je ne l'emprisonne plus. Si ce bien-être me devient familier, je le rechercherai peut-être plus facilement quand je serai dans la tourmente, au lieu d'entasser mes ressentis comme un tas de bouquins à lire quand j'aurai le temps.
En tous cas, merci pour ce fil. Ca met des mots simples sur des notions complexes, ça traduit en actes des idées, ça donne des exemples concrets de comment on peut faire avec nous-mêmes et l'enfant en nous.

dimanche 27 avril 2014

Evolution

Me revoici sur le blog pour une série d'articles reprenant certains de mes posts dans le forum de Linecoaching. Je les publierai petit à petit, un par jour. Ca me sert à marquer où j'en suis. J'évolue, lentement, par à-coups, régression/progression. C'est difficile et passionnant à la fois.

Je suis plus que jamais convaincue par cette approche. Par contre, je me rends compte à quel point ça peut être difficile. La nuance entre la lutte et l'acceptation est parfois subtile, je ne suis jamais sûre d'être sur le bon chemin. Je commence même à comprendre que s'il y a des mauvais chemins, il n'y a pas à proprement parler de "bon(s)" chemin(s). C'est la manière de parcourir le chemin qui fait la différence. Le forum m'est indispensable, au stade où j'en suis. Le parcours alimentaire m'a été indispensable (et recommence à l'être parfois, quand j'ai passé un cap, pour renouer avec les bases). Mais là, c'est le forum qui me permet d'avancer. Le croisement entre mon parcours et celui d'anciennes, de nouvelles, de "revenues après un arrêt", de personnes qui en sont plus ou moins au même stade que moi. C'est vraiment foisonnant, et j'ai énormément besoin de ce foisonnement pour me créer mon propre parcours émotionnel personnel.

Parfois, je recommence des exercices du parcours alimentaires, que j'ai déjà faits, mais que je comprends différemment. Ca me permet d'avancer au niveau apprentissages corporels, alimentaires. Plus j'avance, plus ce qui me semblait difficile au début devient plus simple, parce que je le comprends différemment, je le place dans un autre contexte. Les exercices permettent d'apprendre ce qu'on est prêt à apprendre, mais ce qu'on n'est pas prêt, c'est impossible. Avec l'évolution, on est prêt, et l'exercice prend une autre résonance. Parfois aussi on dévie un exercice de son objectif, et en évoluant un peu, ou à l'occasion d'un échange en forum, on le redécouvre tel qu'il est. En refaisant, j'apprends mieux.

Mes 7 mois "payés d'avance" sont terminés depuis deux mois. Maintenant, je paie tous les mois, 19 euros. Le parcours alimentaire ne les vaut plus : je l'ai terminé. Je suis dans une boucle, maintenant : je remplis un carnet d'observation, ça me donne un bilan et des exercices que j'ai déjà faits, à approfondir. A l'issue des exercices (ça peut prendre du temps, je ne suis plus pressée), j'ai un autre carnet d'observation, un autre bilan, etc. Le prix de l'abonnement était largement mérité. Pendant 7 mois, j'ai appris énormément, des choses dont je ne soupçonnais pas l'existence (j'en veux encore au soit-disant professionnels de santé qui n'ont jamais pris la peine de m'en parler). Maintenant, ce qui mérite mes 19 euros, c'est l'accès au forum. J'ai besoin d'y participer, d'y lire les participations. Pour voir, je suis allée sur un autre forum, gratuit, créé par une pionnière du "zermatage", comme elle dit. Il est vraiment très bien fait. Mais sur le parcours émotionnel, il ne peut pas faire aussi bien que Linecoaching, avec ce croisement d'anciennes et de nouvelles, en plein dans l'étude de la RPC et des sensations alimentaires.

Bref, je suis pleinement rassurée sur ma crainte de payer pour rien. J'obtiens bien plus que ce que j'espérais !

Je vais bientôt déménager ! Ma maison est presque prête. D'ailleurs, ce "presque"-là m'a causé bien du souci, et m'a permis de faire d'énormes progrès dans mon parcours émotionnel et alimentaire !