samedi 26 octobre 2013

Marché et dégustation

24/10/2013

Ce matin, on est allés au marché. C'est toujours agréable de déambuler entre les étals. Là, on ne cherchait pas de légumes ni de fruits : on trouve du très très bon dans notre ville, pas besoin d'aller au marché pour cela. On cherchait du foie gras, ou du fromage ou du saucisson, ou du pain de seigle tout noir. Moi, je cherchais des churros. J'avais très très envie de churros, et j'avais commencé à avoir faim sur la route. Raté : il n'y en avait pas.

Par contre, il y avait un fromager basque à qui on avait déjà acheté du très très bon fromage. Je m'en souvenais très bien, parce qu'il nous avait fait goûter du fromage affiné, pas affiné, brebis, chèvre, vache, mixte... Je n'avais rien goûté, vu que j'étais au régime, à ce moment-là, que ce n'était pas le temps du repas, et que le fromage n'est pas un légume vert. J'avais juste sniffé tout ce que mon mari avait goûté, et regretté son choix : il n'aime pas le fromage affiné, qui est mon préféré.

Du coup, aujourd'hui, je me suis fait plaisir : j'ai acheté du fromage affiné (et il est délicieux !). Le fromager nous en a fait goûter. J'ai hésité à prendre le (pas si) petit morceau qu'il nous a tendu. Les habitudes ont la vie dure. J'ai fait un petit retour sur moi-même. J'avais faim. J'avais envie de manger ce morceau de fromage... Hop ! Je me suis lancée, et il a enchaîné les morceaux : d'abord du pas affiné, puis de l'affiné... Un véritable régal. Je l'ai dégusté en pleine conscience, sur mon petit nuage de plaisir !

Ensuite, on est allé acheter du foie gras. Le vendeur était sûr de lui : il faisait goûter. Du coup, j'ai mangé mon morceau, en dégustation, pleine conscience, petit nuage. Un délice. Mon mari voulait en prendre trois pots moyens, mais j'ai préféré un petit pot, avec un petit pot de gésiers confits. Comme ça, quand il n'y en aura plus, on pourra en acheter un autre, qui aura un autre goût.

Puis on est passé à l'étal de saucissons, et on a goûté. C'était bon, mais après le foie gras, ça n'était pas un vrai plaisir.

Après, je suis allée voir l'étal de gâteaux. La dame discutait avec une habituée, et elle disait qu'en ce moment, elle n'avait le temps de rien, qu'hier, la préparation de la pâte feuilletée lui avait pris tout son temps. Miam ! De la vraie pâte feuilletée ! J'ai pris un paquet de "tortillons" (je n'ai pas osé demander si je ne pouvais pas ouvrir le sachet du lot pour en acheter juste 2). Là aussi, dégustation, pleine conscience, petit nuage. Un nouveau plaisir, aussi : manger sur un marché, en public (ça me pose un problème, de manger des trucs caloriques en public, surtout hors des heures de repas - encore que là, on s'approchait de midi).

Et pour finir, on a fait un arrêt devant l'étal des pistaches délicieuses, et j'ai acheté des noix de cajou, des noix de macadamia, du gingembre confit (pour une recette) et deux tranches d'ananas, parce que la couleur était magnifique. Arrivée à la voiture, j'avais terminé mon tortillon, j'ai pris un morceau de gingembre. Tout ça, ça m'a fait mon repas, et ça m'a remplie de plaisir !

Cet après-midi, j'ai eu faim. Ca m'a étonnée, parce qu'en principe, je n'ai plus faim l'après-midi, sauf si je saute le repas de midi. Du coup, pour être sûre que ça n'était pas une envie de manger, j'ai fait une séance de 10 minutes de respiration de pleine conscience. Et ensuite, j'ai attendu 15 minutes. Et en fait, la faim a disparu, puis est revenue, plus perceptible. Là, j'ai bien reconnu que c'était de la vraie faim. Faut dire que mon "repas" de marché était petit. J'ai mangé prudemment : une noix de cajou, une de macadamia, et un petit morceau d'ananas confit. La faim a disparu.
Plus tard, elle est revenue. J'avais envie de salé, alors j'ai mangé (toujours prudemment) un morceau de fromage basque.

Là, je sens que la faim n'est pas loin. Je ne sais pas si je pourrais attendre jusqu'à 19h-19h30. J'aimerais bien aller jusque-là, pour goûter le foie gras avec mon mari, et manger un peu de saumon-épinards. J'ai adoré manger en mode grignotage sur le marché, mais j'ai envie de faire un vrai repas, ce soir. Ca brouille un peu les infos, le "repas" de marché. Mais c'était si agréable, si décomplexant ! Ca valait le coup ! Le foie gras attendra ma bonne faim, voilà tout !

vendredi 25 octobre 2013

Pancakes et notion de suffisance

23/10/2013


Hier, j'ai fait des pancakes (ce sont mes premiers pancakes. La recette vient du site cuisine AZ - rien à voir avec Apfeldorfer et Zermati !). Les premiers étaient salés, avec jambon et fromages (gruyère ou chèvre ou roquefort), et trois pancakes non sucrés, mais avec une noix de pécan dedans, à manger avec du sirop d'érable.
Pour le salé, j'en ai mangé des quarts, ce qui m'a fait l'équivalent d'un entier (encore que mes quarts sont plus petits que des vrais quarts).
Pour le sucré, j'en ai pris un entier. Je n'ai pas pu le terminer. J'ai eu énormément de mal à le laisser dans mon assiette. C'était tellement bon !

Les premières bouchées avec le sirop d'érable était un vrai régal. Assez vite, je m'en suis lassée : trop sucré. J'avais envie du goût de la pâte, du un peu craquant et du moelleux un peu ferme en dessous. J'ai donc continué en mangeant les zones moins touchées par le sirop. Le plaisir est revenu, encore plus intense : parce que là, ça correspondait exactement au pancake que mon cerveau avait envie de manger. Et puis paf, la tuile ! Le goût s'est affadi.
J'ai quand même pris une ou deux bouchées, pour voir. Ca n'avait pas de goût.
J'ai reposé ma cuillère, j'ai attendu un peu. J'en ai repris. Un vague goût de bon, mais rien de comparable.
J'ai fini par arrêter, parce que face à ça, il n'y a rien à faire. On ne peut pas obliger le corps ou le cerveau à trouver du goût là où il n'en trouve plus.

Le soir, quand j'ai eu mon EME, j'ai choisi de manger une barre de chocolat. Il était moyen (bon, mais pas de quoi sauter au plafond), alors que c'était le même qui m'avait enchantée en fin de semaine. Du coup, je n'ai même pas essayé de terminer mon quart de pancake sucré. Quand ça veut pas, ça veut pas.

C'est très nouveau, par rapport à "arrêter parce qu'on a terminé la dose qu'on avait prévu de s'octroyer", comme je le faisais quand je faisais le rééquilibrage WW. A ce moment-là, c'était ma tête, ma raison, qui me disait stop. Mon envie, elle, était toujours là, mon plaisir aussi (enfin, ce que je prenais pour du plaisir à ce moment-là, qui n'a rien à voir avec l'intensité que je découvre).

Ca n'a même rien à voir avec "arrêter parce qu'on a mangé suffisamment", parce que notre corps dit stop, que le ventre est tendu, ou tout autre signe qui indique qu'on a assez mangé (les mangeurs régulés ont des signes moins agressifs et plus subtils qui les poussent inconsciemment à arrêter de manger).
La notion de suffisance, pour moi, elle est très très floue.

Ce qui s'est passé, c'est que j'ai arrêté parce que le plaisir s'était arrêté, et que l'aliment devenait désagréable. On ne peut pas dire que j'étais de bonne humeur, d'ailleurs. En deux secondes, le plaisir s'arrête. Les boules. C'était pas du tout un moment de victoire, de lâcher mon pancake. Je m'étais sentie victorieuse en mettant ma crème de marrons sous film, au début de la méthode. Là, non. Ca me faisait l'effet de me heurter à un mur infranchissable : y a pas de plaisir, pas moyen de le déclencher, la seule solution est d'y renoncer. Renoncer au bon plaisir de la crème de marrons, en début de méthode, ça n'a rien à voir avec renoncer au plaisir ultime de la dégustation, en milieu de méthode.

Ensuite, une fois décidée, je me suis concentrée sur le plaisir que je venais d'éprouver, et la bonne humeur est revenue.

Et du coup, finalement, c'est une victoire (enfin, plutôt une découverte : "victoire", c'est quand on se bat, et je ne me bats pas, j'explore) : j'ai découvert les limites du plaisir de la dégustation. Ce que Zermati dit dans son livre "Maigrir sans régime", sur le changement du goût, la baisse du plaisir, c'est vrai. Quand le corps n'en a plus besoin, le cerveau se débrouille pour que la personne ait envie d'arrêter.

Donc je me suis arrêtée parce que j'avais mangé suffisamment, finalement. La suffisance est une notion très floue pour moi. J'ai la chance d'être soutenue dans ma démarche par deux amis que j'apprends à connaître : le corps, qui ne parle pas du tout ma langue, et le cerveau, qui est un excellent traducteur, mais qui parle tout bas tout bas. Et pour eux, la suffisance est une notion très claire.

Je sais que si je veux, je peux continuer à manger au-delà de ma suffisance. Que parfois, la pauvreté du plaisir, ou même son absence, ne me dérangera pas. (Je parle du plaisir de manger, pas du plaisir de se remplir. Ils ne sont pas pareils. Le plaisir de manger est bien plus intense. Le plaisir de se remplir était quand même un plaisir aussi, et je sais que je peux le retrouver, simplement en mangeant trop, si un jour je décide de faire un pied-de-nez à mon copain traducteur qui parle tout bas tout bas.)
Mais si les régimes ne fonctionnent pas pour moi, pas plus que les rééquilibrages alimentaires, c'est parce qu'il n'y a pas de plaisir (régime) ou un plaisir très pauvre qui diminue (rééquilibrage). Je pense qu'une méthode où le plaisir est le centre, le langage parlé par le corps pour me faire comprendre ses besoins, c'est une méthode à laquelle j'aurais envie de revenir, après m'être bien auto-flagellée en mangeant sans plaisir intense. Je comprends pourquoi la stabilisation peut se faire avec cette méthode. Parce qu'on n'a pas envie de l'arrêter, ou parce que la recherche du plaisir pousse à y revenir.

C'est un peu ce que dit Olga, dans son blog : c'est la première méthode où il ne lui tardait pas d'arriver au bout, la première fois qu'elle envisageait de faire ça jusqu'à la fin de sa vie. (J'ai lu tout son parcours le week-end dernier, en commençant par la fin pour avoir l'ordre chronologique).

jeudi 24 octobre 2013

Régimes, la vérité qui dérange

23/10/2013

Hier, j'ai regardé un documentaire d'Infrarouge, qui est passé sur France 2 au printemps dernier. Il s'intitule "Régimes, la vérité qui dérange". Dedans, il y a Caro, du blog "Pensées by Caro", Zermati, et le professeur Lecerf, de l'association "GROS" et un autre médecin que je ne connaissais pas, le docteur Cocaul.
C'est la première fois que je vois un documentaire qui dit que les régimes font prendre du poids. Ingrid, une des femmes suivies par le documentaire, dit même qu'elle prend conscience qu'elle a pris dans sa vie 10 kg à cause des régimes.

J'ai beaucoup aimé le passage où Sandra apprend la dégustation avec le docteur Zermati, notamment le large sourire à la fin. C'est un moment intense, la dégustation. C'est extrêmement sensuel, on a l'impression que ça envahit le corps entier.
C'est une des raisons qui font que maintenant, en tous cas pour le moment, j'attends toujours d'avoir faim avant de manger. Le plaisir est si intense quand on a faim, même sans aller jusqu'au bout du bout de la dégustation de pleine conscience, que manger avec une petite faim ou manger sans faim paraît fade. Un peu comme lire un mauvais livre : certes, on lit. Mais on n'y prend qu'un plaisir très très modéré.
C'est la première fois que c'est le plaisir qui calme mes EME. Avant, c'était la raison, la prise de conscience du risque lié à l'écart.

Maintenant, c'est le plaisir : quand je mange en mode EME, les aliments ne procurent pas du tout le même plaisir. Le gâteau au chocolat est fade, alors qu'il était délicieux en dessert. Le chocolat qui tue est moyen. Les pistaches grillées sont sympas, alors que je n'avais jamais mangé d'aussi bonnes pistaches au déjeuner. Le gâteau chinois (espèce de brioche industrielle avec de la crème pâtissière dedans et un glaçage au sucre blanc), qui a fait mes délices il y a deux semaines, a une mauvaise odeur (oui, carrément ! ce matin, je lui ai trouvé une odeur trop sucrée).

Ca ne veut pas dire que je ne cède pas à mes EME du soir. J'y cède la plupart du temps (à noter qu'il y a eu deux soirs où j'ai choisi de ne pas manger pendant une EME cette semaine, ce qui est extrêmement nouveau pour moi). C'est bien pour ça que je perçois la différence de plaisir. Du coup, c'est vrai que je mange moins pendant mes EME (en tous cas en ce moment).
Même quand le repas n'est pas tardif, que j'ai un long temps pour céder à mon EME, je décide de ne pas manger, ou d'en manger très peu, et la baisse très nette du plaisir que j'en retire y est pour beaucoup.

lundi 21 octobre 2013

Des huîtres !

19/10/2013

Ce matin, premier jour des vacances. Mon mari dit qu'elle ne commence que lundi : il n'aura pas à se lever pour faire le transport scolaire. Mais pour moi, elle commence dès que j'ai franchi le seuil de ma classe (bon, quelques pas plus loin, le temps de vider mes pensées) : j'arrête de penser à ce que je vais faire avec mes élèves dans la semaine, à me préoccuper de Machine qui a baissé en orthographe, à me féliciter de ma trouvaille qui a fait que Bidule a réussi à titrer, dater, corriger soigneusement son cahier du jour... Les vacances commencent juste après la classe !

Pour fêter ça, on est allé au marché. On aime bien aller au marché, mais la flemme nous en empêche souvent. Et puis aussi le fait qu'on trouve des fruits et des légumes délicieux à deux pas de chez nous. Mais pour le fromage vraiment bon, le vrai saucisson, le vrai pain, le marché reste le mieux (dans notre ville, le pain de toutes les boulangeries n'est pas terrible quand on l'achète frais, et il ne tient pas la journée).

Je suis tombée en arrêt devant un étal d'huîtres. Ce n'était pas donné, mais on n'en prend qu'une douzaine. Ensuite, on a acheté un citron, et puis un pain de seigle à une dame bio (un pain noir allemand). On a aussi acheté du fromage de chèvre, et puis je ne sais pas trop quoi. J'étais obnubilée par les huîtres ! Et aussi le plaisir économique : en mangeant moins, on peut manger plus cher sans que ça coûte plus cher ! Beaucoup de ceux qui parlent sur le forum de A/Z sont passés au bio, au fait maison, au plus haut de gamme. Tant qu'à manger peu, autant manger excellent ! Zermati conseille de devenir des mangeurs difficiles !

J'avais un peu peur de ne pas avoir faim avant l'après-midi, vu qu'à 10h30, j'avais pris une demi-tranche de brioche. Et en fait, à 13h, j'ai eu la bonne faim !
Les huîtres étaient un pur délice ! Avec du citron, du pain de seigle, du vrai beurre... Je me suis régalée, j'en ai mangé 5. J'ai croqué deux radis, et puis un peu de chaque fromage de chèvre. Ensuite, comme j'avais encore faim, j'ai pris le reste du gâteau de la maman d'élève. Mmmmm ! Et en rangeant, j'ai repris deux grains de raisins, pour voir. Et ils n'étaient pas aussi bons qu'hier. (J'adore expérimenter les trucs de A/Z sur le goût !).

Dans l'après-midi, j'ai eu envie de chocolat. J'ai fait un petit retour sur moi, et j'ai décidé d'attendre, parce que je n'avais pas faim. Et l'envie a disparu (plus exactement, je me suis imaginée en train de manger mon chocolat qui tue, et l'absence de faim m'a fait grimacer : je savais que ça serait moins bon). J'ai beaucoup moins d'EME dans la journée, depuis quelques semaines. Faut dire que la plupart du temps, je me fais très plaisir quand j'ai faim.

Il est 20h, je commence à avoir faim de manière persistante, la bonne faim n'est pas loin, c'est chouette ! Il y a des endives-jambon-béchamel en gratin, ce soir. Plus de gâteau (mais je n'en ai plus envie). Il y a de la faisselle de chèvre, miam !

Du coup, ça laissera plein de temps pour que l'EME se manifeste. Mais on verra bien ! Cette méthode n'est pas destinée à fonctionner d'un coup très vite. L'angoisse est l'ennemie de cette méthode.

dimanche 20 octobre 2013

Etape 5 - Volet 2 : Mieux gérer les fins de journées

19/10/2013

J'ai terminé la phase d'observation des fins de journées. Je suis maintenant dans la phase : Apprendre à les gérer.
Ca consiste à ne pas attendre la fin de la soirée que les choses me dépassent. Il faut, régulièrement, faire un retour sur soi-même. Le conseil, c'est 5 ou 10 minutes de RPC toutes les 2 heures. Ca paraît énorme, mais c'est aussi ce qui est demandé à un automobiliste : faire une pause toutes les 2 heures. En gros, ça revient à se demander à soi-même de nouvelles de son corps, de ses pensées, de ses émotions. Ainsi, le soir, on est en phase avec soi-même.
Ensuite, le soir, il faut faire un "sas", entre la fin de la journée et le début de la soirée. Ca peut être une activité quelconque, du moment qu'elle ne soit pas absorbante. Ca peut être un soin du corps. Ca peut aussi être une respiration de pleine conscience avec l'enregistrement audio spécial "Fin de journée", qui dure 10 minutes.

Hier, vendredi, c'était le dernier jour d'école avant les vacances de Toussaint. Pas le temps de faire une pause, j'ai corrigé, corrigé, corrigé, préparé l'après-midi. Je n'avais pas faim, alors je me suis autorisée à ne pas manger (la veille, je n'avais pas pu m'y résoudre, j'avais mangé avec une toute petite faim, et comme j'étais nerveuse, j'ai dépassé ma satiété, sciemment - mais j'ai réussi à m'arrêter avant de terminer le plat. Du coup, le soir, je n'ai eu la bonne faim qu'à 23h30 !)
Donc pas de RPC.

J'ai eu faim un peu avant la récréation de l'après-midi, il me tardait que ça soit l'heure ! Quand ils sont sortis, je me suis jetée sur le reste des céréales de la veille, que j'avais emporté, et j'ai eu le temps d'en manger une cuillerée (délicieuse !) et un élève est venu me dire que le directeur avait besoin de moi tout de suite. Pfff... J'ai râlé, mais comme il ne fait jamais ça, je me suis dit que ça devait être important. En fait, c'était pour passer un moment agréable : il avait fait une tarte aux pommes pour l'anniversaire d'un nouveau membre de l'équipe. Délicieux ! Enfin, c'était une tarte aux pommes honorable, bonne, mais ma mère est bien meilleure pâtissière, la pâte pas assez cuite, mais comme j'avais faim, je me suis régalée de la texture moelleuse de la pâte, du goût acidulé des pommes, et du moment. Délicieux ! Et puis c'était une jolie attention.

Après le dernier round de classe, il y a eu le soutien, donc pas de temps pour moi et ma RPC. Puis j'ai pris un moment pour profiter du dernier jour. Le dernier jour avant les vacances, j'aime bien discuter avec l'ATSEM qui fait la garderie et les dames qui font le ménage, en regardant les élèves jouer. C'est bien, de rester un peu plus tard, quand on sait qu'on n'est pas obligé de revenir le lendemain !

Et au retour chez moi, je n'avais pas envie de faire ni soin du corps ni 10 minutes de sas de décompression. Mais je l'ai fait quand même. Ca m'a fait un bien fou. Ca faisait longtemps que je n'avais pas fait de vraie RPC (quelques retours sur moi, en éclair, c'est tout). J'ai retrouvé les réflexes, les sensations, le plaisir de me trouver, sous les pensées, de reprendre conscience de mon corps.
A la fin de l'enregistrement, Apfeldorfer dit que maintenant, on peut envisager en pleine conscience du déroulement qu'on souhaite donner à la soirée.

Mouais. Je n'étais pas convaincue. Déjà, ça n'a rien de révolutionnaire, le sas de décompression d'après boulot. Et puis la fatigue, le relâchement de fin de période scolaire, en général, chez moi, ça se fête par une bonne EME !

Mais en tous cas, ça a marché ! Je suppose qu'il y a un effet psychologique : je n'avais pas envie de "rater" ma première soirée. Encore que ça ne m'a jamais empêchée d'avoir mon EME, ce genre de "pas envie", ni de céder à mon EME, et dans les grandes largeurs ! Donc l'effet psychologique, je n'y crois pas trop. Je crois plutôt à l'effet plaisir hors EME. En effet, j'ai modifié des choses sur le déroulement de la soirée, et je pense que c'est pour ça que je n'ai pas eu l'EME habituelle.

Le soir, comme d'habitude, j'ai attendu ma faim. Elle a débarqué tard, vers 22h30. Quand il est si tard, en principe, je prends le cachet pour dormir avant de manger, pour faire double-emploi : l'EME se confond avec le repas, et ça fait une prise alimentaire de moins. Mais comme le cachet agit avant la fin de mon repas, ça me coupe de mes sensations, donc je dépasse toujours ma satiété, parfois de beaucoup.
Là, j'ai décidé en pleine conscience de le prendre après. Je me suis dit que si je mangeais en profitant à fond de mon repas, peut-être que ça déclencherait assez de plaisir pour que je n'aie pas d'envie émotionnelle de remettre ça. Mes émotions seraient rassasiées aussi.

J'ai mangé seule, il y avait de la choucroute. J'en ai pris mes nouvelles doses. Ca doit faire 3 cm de saucisse, une mini pomme de terre, deux cuillères à soupe de chou. J'ai mangé en pleine conscience, en respirant avant, en me concentrant sur les sensations alimentaires, en mode dégustation (sur l'échelle, j'aurais noté 6 sur 10). C'était un pur délice ! Le chou avait trop goût à viande à mon goût, mais c'était une sensation d'une telle richesse, que c'était trop intéressant pour être mauvais ! Et puis dessous, il y avait le goût du vin alsacien (sans le goût de viande, j'aurais adoré !).

Ensuite, j'ai pris du gâteau fait par une maman d'élève, pour l'anniversaire de son fils. Il n'est pas dans ma classe, mais le gâteau était assez gros pour nourrir toute la classe du petit, tous les enfants de la garderie, j'en ai pris l'équivalent de deux parts (une pour mon mari) et il en restait encore ! Je l'ai dégusté. J'ai réussi à m'arrêter à la moitié, pour savoir si j'avais encore faim. Je n'ai pas réussi à savoir. J'ai repris un petit bout de gâteau, pour voir si le goût s'était altéré (quand on n'a plus faim, ou plus faim d'un aliment, le goût s'altère). Il était toujours aussi bon. Respiration... Un autre petit bout... Respiration... un autre... Et là, pof, le goût n'était pas le même, pas intéressant. Je l'ai remis au frigo sans regret !
En ouvrant le frigo, j'ai vu le raisin. J'en ai eu envie, alors j'ai pris deux grains. Ils étaient délicieux. Je n'ai pas eu envie d'en prendre davantage.

[Je relis mon article, et ce passage m'interpelle... C'est inédit, ça, chez moi : après un gâteau, avoir envie de terminer sur un goût de fruit... En principe, pour me satisfaire, c'est l'inverse que je fais ! Terminer par le goût riche du gâteau ! Là, j'avais envie d'avoir dans la bouche le goût simple du fruit. C'est un authentique changement inconscient : ne pas sacraliser le gâteau, juste écouter l'envie.]

J'ai pris mon cachet, et je me suis remise à tricoter devant ma série, en attendant qu'il fasse effet. Quand il a commencé à faire effet, j'ai appliqué un peu de pleine conscience à la progression de son effet. Au bout d'un moment, j'ai eu envie de chocolat. J'ai fait un peu de retour sur moi, et bon, j'ai décidé de me l'accorder, et de voir ce que ça donnait. Ce n'était pas tout à fait l'EME habituelle. J'étais davantage connectée à mes sensations, un peu vaporeuse, mais pas autant que d'habitude. Peut-être que je me réfugiais moins derrière l'effet de vaporisation, comme "excuse". J'étais davantage dans le mode "Expérimentons et voyons ce qu'il se passe". J'ai pris ma barre de chocolat (une tuerie qui vient de chez la dame éco-protectrice qui vend les légumes - et du chocolat fabriqué localement, par des gens qu'elle connaît. Noir, aux amandes, un goût puissant, sec, profond). Je l'ai mangée en mode dégustation, en me souvenant des conseils de Zermati, sur le réconfort. Ca m'a comblée.
Au bout d'un moment, j'ai rangé mon tricot, éteint l'ordi et la télé, et je suis allée me coucher.

Ce matin, je me demandais si j'avais dépassé ma satiété de beaucoup ou pas. La réponse est venue à 10h30 : contrairement à d'habitude, j'ai eu faim ! Donc je n'ai pas dépassé, ou pas de beaucoup. Mon corps a eu besoin de carburant dès le matin, alors que la veille (et la plupart des jours où je ne mange pas si je n'ai pas faim), il n'en avait pas eu besoin avant 15h30 !

Ca ne veut pas dire que ce soir, ça fonctionnera. Mais en tous cas, ça fait une soirée de plaisir complet au compteur !
Et... il reste du chocolat !

mercredi 16 octobre 2013

Le cachet pour dormir

13/10/2013

Je reste lucide : le cachet du soir est un beau prétexte. Je peux changer des choses pour qu'il n'ait pas à tous les coups un effet alimentaire. Je ne le fais pas. Pas encore. Peut-être un jour ?

Comme je l'écrivais dans mon article qui (si je ne me suis pas trompée dans la planification de la série) a été publié hier, avant, il m'apportait LE seul moment de la journée où je mangeais sans arrière-pensée. Le plaisir d'une pause dans le contrôle permanent (la lutte, en période WW) ou dans la culpabilité (la lâcheté, la faiblesse, en période non WW).

Maintenant, les choses ont changé. Je ne suis plus dans le contrôle, ni dans la culpabilité. Je suis dans l'écoute de moi et dans le plaisir ! Du coup, le moment de déplaisir de la journée, c'est mon ancien moment de plaisir. Déplaisir est un mot fort. Mais pas si faux : manger une crêpe en pleine conscience, c'est un pur plaisir intense. Manger deux crêpes, même avec un peu faim, en étant un peu vaporeuse sous l'effet du cachet, c'est un plaisir, certes, mais faible ! Je n'utilise pas toute ma conscience, donc le plaisir ne s'étend pas à toute ma conscience.

J'ai envisagé des moyens pour pallier l'effet du cachet.
Le soir, mon mari et moi faisons télés séparées. Lui, au salon. Il aime regarder des films et les arrêter en cours de route, mettre une série, l'arrêter, reprendre le film, l'arrêter, regarder une émission politique ou un match, reprendre la série... Moi, non ! Je regarde en continu, du début à la fin. Donc télés séparées.
Je suis dans la cuisine, je joue à des jeux sur l'ordi (Candy crush saga, et deux jeux où il faut cliquer à intervalles réguliers pour gérer une ferme ou une cité), tout en regardant des séries à la télé et en tricotant. Je suis bien dans le profil décrit par A/Z, de la mangeuse restreinte qui se noie dans les activités. Je prends mon cachet tout en continuant mes activités. Quand il agit, j'essaie d'arrêter le tricot (parce que sinon, je fais des erreurs, et je dois détricoter le lendemain). Puis un moment après, je mange, et un moment après j'éteins tout, j'embrasse mon couche-tard de mari et je vais me coucher.

Ce que j'ai envisagé de faire, peut-être un jour, c'est de faire mes activités du soir, comme d'habitude. Puis de prendre mon cachet, d'éteindre l'ordi, la télé, de ranger mon tricot et mes aiguilles. Prendre un livre, aller me coucher, profiter de ma lecture. Et quand le cachet fait son effet, être dans mon livre, dans mon lit, loin du frigo et du placard.
Ca me permettrait de prendre du recul, de mettre mon EME en perspective : est-ce qu'elle nécessite vraiment que je sorte de mon lit ? Peut-être que oui, peut-être que non.

En tous cas, pour que change le fait qu'elle aboutisse toujours à une prise alimentaire, il faudra avant tout que je change quelque chose dans le déroulement de ma soirée. La lecture est un énorme plaisir depuis que je suis petite, depuis le CP, où j'avais dévoré le livre de lecture dès que j'avais été assez autonome pour le faire. Depuis que je suis instit, je lis moins. Et plus le temps passe, moins je lis. Depuis que je tricote, je ne lis pratiquement plus, sauf pour la classe (je lis tous les romans que mes élèves empruntent au bibliobus), pour apprendre un point de tricot ou déchiffrer un modèle. En ce moment, je lis un documentaire : "Maigrir sans régime", de Zermati, et ensuite j'ai "Mangez en paix !" d'Apfeldorfer. Rien à voir avec mes lectures de prédilection.

Patiemment, dans ma bibliothèque ou déjà dans les cartons en attendant mon futur déménagement, m'attendent un ou deux Stephen King, un John Irving, un Cavanna, une série de fantasy écrite par une auteur amateur qui avait publié le premier tome sur un site de publication bénévole en ligne où je travaillais à la correction des textes, et plein d'autres merveilles, comme le tome 1 du "Trône de fer" ou la version complète du Journal d'Anne Franck. Sans parler de ceux que je n'ai pas encore achetés, puisque je sais que je ne prendrai pas le temps de les lire : les derniers John Irving, le Cavanna où il parle de sa maladie de Parkinson (mais celui-là, je ne suis pas pressée. J'ai cherché sur internet, un soir, pour trouver un texte des Ritals où il parle de son amour pour la lecture - mon exemplaire est chez mes parents - et j'ai appris qu'il avait cette maladie, et j'ai lu une interview où il en parle, et j'ai pleuré, donc je ne suis pas pressée de le lire).

Si je décide de changer le déroulement de ma soirée, je pourrais renouer avec la lecture de romans.
Ca n'empêchera peut-être pas l'EME d'aboutir sur une prise alimentaire. Mais au moins, je renouerai avec un plaisir.

Pour le moment, je ne le fais pas. J'attends d'en avoir envie au point de le faire. Je ne cherche pas à m'obliger.

La semaine dernière, je n'ai pas mangé pendant mon EME. C'était bizarre. Je me suis levée, pour prendre un truc à grignoter, et puis au lieu de ça, j'ai éteint ordi et télé, j'ai embrassé mon mari et je suis allée me coucher. Il n'y avait rien de prémédité, aucun enjeu, aucune volonté consciente. Juste que je me suis levée pour faire une chose et qu'au final, j'en ai fait une autre, parce qu'une fois debout, mon envie a changé. C'est la première fois depuis un temps immémorial que je ne mange pas pendant une EME du soir. (Ah si, l'année dernière ! Au prix d'une volonté gigantesque, toute inquiète et déprimée, j'ai réussi à ne pas manger, parce qu'on devait faire une prise de sang à jeun pour monter le dossier d'assurance pour le prêt immobilier de notre future maison ! Mais rien à voir avec la facilité et le naturel de la semaine dernière).
Ca ne s'est pas reproduit, mais ce n'est pas grave. Le fait même que ça se soit produit est tellement étrange et nouveau !

mardi 15 octobre 2013

Etape 5 - Volet 1 : Identifier les excès de fin de journée

13/10/2013

J'ai terminé l'étape de la dégustation la semaine dernière. Le bilan n'est pas très positif : je commence à avoir besoin de vacances, je suis moins centrée sur moi, les enfants sont agités, moins concentrés sur le travail, et donc mes dernières dégustations n'étaient pas aussi intenses que les premières, ce qui est relevé par le bilan. Mais sans tenir compte de mon échelle d'intensité et de son évolution (ah, ces sacrés chiffres !), ça reste une étape très très importante pour moi, très révélatrice, et porteuse d'un plaisir énorme, et surtout d'une belle surprise : vu le goût des aliments quand on a faim, ça ne vaut pas trop le coup de manger avec une petite faim, c'est décevant. Avec une grande faim, le plaisir est un peu gâchée par l'urgence de l'envie de manger. Avec la bonne faim, c'est jouissif !

Avant, quand j'avais faim, c'était une sensation désagréable, il me tardait de m'en débarrasser.
 Maintenant, je l'accueille avec un sourire et une vraie jubilation, je la regarde grandir, un peu comme on arrose une plante pour la voir fleurir ! Je comprends mieux ce que disent A et Z : dans un pays d'abondance, quand on peut se payer à manger, la faim est une amie, une excellente sensation, porteuse de belles promesses, et elle les tient, toutes !

Me voici dans l'étape 5 : Mieux gérer ses fins de journées. En gros, mon EME du soir. Bon, c'est un peu faussé à la base, parce qu'il n'y a pas la case "cachet du soir" à cocher. Mais on verra bien.

L'étape 1 concerne l'observation de ce qui est. Je dois remplir un carnet sur ma fin de journée, en disant si j'ai trop mangé (en marquant sur une échelle à quel point). Indiquer la forme de cet excès : compulsion, ou grignotage, ou manger trop lors du repas du soir. Marquer sur une échelle l'intensité de ma faim.

Je dois aussi préciser le contexte de la journée, sur quatre échelles.
La première : si j'ai beaucoup pensé à la nourriture, à mon poids, tenté de contrôler mon alimentation (là, je coche 0. C'est une nouveauté, par rapport à ma vie avant, pendant et après WW. Je ne contrôle plus, je ne pense pas à mon poids, je ne culpabilise ni de l'un ni de l'autre).

L'autre échelle, c'est sur les usures de la journée : si on a vécu des situations pénibles, notamment au niveau émotionnel. Les élèves étant agités en ce moment et moi ayant besoin de vacances, je coche entre 2 et 4, selon la journée que j'ai passée et si j'ai réussi à récupérer après - rentrer tôt, pyjama, rooibos bien chaud, mon cher ordi : case 2. Corrections qui n'en finissent pas, retour tard, trucs à discuter pour la maison : case 4).

L'échelle suivante est sur le besoin de se donner du courage ou de l'énergie. Je pense que c'est le cas pour beaucoup de mamans, qui rentrent le soir après une journée qui peut-être était longue et usante, entame la seconde journée avec la famille, et la terminent en sachant que demain, il leur faudra une énergie au moins équivalente pour passer la journée. Là, je coche 0.

Et la dernière échelle, c'est : manger pour se détendre, en se disant "Après tout, je l'ai bien mérité". Là, je coche 10. C'est le côté récompense de l'EME du soir, qui fait que je n'ai pas vraiment envie de lutter contre. D'autant qu'avec A/Z, on ne lutte pas contre les choses, on apprend à vivre avec les choses : vivre avec une envie de manger. L'objectif étant de ne pas forcément y céder, sauf si on y trouve vraiment du plaisir. Mais mon EME du soir m'apporte rarement du plaisir. Avant, c'était LE seul moment de la journée où je mangeais à peu près ce que je voulais sans culpabiliser (sans culpabiliser sur le moment). Alors que maintenant, j'éprouve davantage de plaisir alimentaire tout au long de la journée, un plaisir bien plus intense, sans l'ombre d'une culpabilité. Mais l'EME persiste, et j'y cède, avec perplexité mais énergie !

Il me reste encore quatre jours sur les 7 jours d'observation.

lundi 14 octobre 2013

Avec les autres

13/10/2013

Quand on mange avec d'autres personnes, A/Z, ce n'est pas comme d'habitude. Déjà, il faut prévoir d'avoir faim, et ça, ce n'est pas simple, je suis en plein début d'apprentissage de la méthode, et l'appétit prévisionnel, c'est pas encore un réflexe pour moi, ni même une chose que je peux réussir consciemment, et surtout pas à tous les coups.

Cette semaine, notre neveu est venu passer la soirée et la nuit à la maison. C'est le neveu de mon mari, mais ça m'amuse d'avoir des neveux de 35 ans, alors que j'ai attendu mon neveu et ma nièce pendant des années et des années. (Mon mari est l'avant-dernier d'une grande famille, il a trois sœurs et trois frères).
On est très très peu doués pour recevoir, surtout au débotté, mais les neveux, c'est compréhensifs, bien élevés, polis, et sympas, donc ça s'est bien passé. Et puis quand je me suis excusée de servir des trucs tout prêts et pas très sains (charcuterie d'Intermarché, brandade de morue d'Intermarché, gâteau d'Intermarché, salade en sachet - mais beurre bio !), il a répliqué en rigolant : "Tu sais, moi, je suis né en 78, je préfère la Mousline plutôt que la purée maison !"
Bon, donc repas improvisé. Problème : je n'avais pas faim. Même pas un peu. Donc je me suis mise à table, devant mon assiette, et on a papoté, et voilà. Après, j'ai tout rangé, j'ai mis un peu de tout ce que je voulais manger dans mon assiette, et j'ai attendu d'avoir la bonne faim pour manger. Ce n'est pas très poli, mais chez moi, je ne me gène pas, ça va.

Hier soir, on est allés manger avec mes frères, mes belles-soeurs, et un couple d'amis.
En prévision, j'ai mangé avec une petite faim vers midi et remangé avec une petite faim vers 15h, de petites quantités, en m'arrêtant avant d'être à satiété, de manière à essayer d'avoir une amplitude de temps correspondant à l'apparition de ma bonne faim vers 20 heures. C'est pas facile à faire, je n'étais pas sûre du résultat, mais ça a marché.

Mon frère et ma belle-soeur avaient préparé de la soupe de poisson dans des petits pots de verrine, avec une paille. Ils le font souvent (eux, ils savent recevoir !). J'adore leurs petites soupes en apéro. Ensuite, il y avait des moules et des frites. Mon neveu (le petit, celui de 3 ans et demi), n'a pas laissé sa part ! Il a même repoussé les mains de l'ami, qui essayait de lui montrer comment extraire les moules en les pinçant avec une autre coquille. Mais comme il est poli (et qu'il sait qu'en général, avec Félix, on fait des trucs rigolos, comme souffler dans des langues de belle-mère), il l'a laissé montrer, et il a trouvé ça chouette (les trucs de grands, c'est chouette, parce que c'est difficile !)

De mon côté, je n'ai pas réussi à reposer ma verrine de soupe. Chez moi, je me serai contentée d'une ou deux gorgées. Mais ça m'embête de laisser quelque chose d'entamé, alors que ma belle-soeur s'était donnée du mal. Du coup, j'ai renoncé à poser, j'ai mangé en dégustant quand même. J'en ai laissé un fond socialement acceptable. Ce n'est pas que je n'en avais pas envie, c'est que ce n'était pas leur meilleure soupe, et j'aurais préféré utiliser ma faim sur autre chose. (Zermati, dans son livre, conseille de devenir un mangeur difficile !)

La première fournée de moules n'était pas assez cuites. D'habitude, je n'aime pas ça, je trouve que les moules crues ont un goût amer. Mais là, j'ai apprécié : le goût de la mer, le persil, et même la texture, c'était bon et pas amer du tout. J'ai pris aussi un peu de frites (frites Actifry, comme on fait à la maison) et un peu de sauce tomate.

J'ai observé comment se comportait les mangeurs régulés. Mes frères ont un léger problème de poids, mais qu'ils gèrent, mes belles-sœurs sont minces mais "font attention". Mais je crois qu'au fond, elles sont régulées. Le couple d'amis est complètement régulé. Souvent, ils se portent volontaires pour servir les convives. Déjà parce que la convivialité est dans leur nature, et ensuite, peut-être, parce que ça permet de gérer la part qu'ils prennent au lieu de devoir manger celle qu'on leur sert ? Du coup, j'ai servi les frites ! Je voulais en manger, mais pas trop, pour garder de la place (j'avais vu un saladier de pâte et l'appareil à gaufre à côté, je ne voulais pas rater ça !)

J'ai mangé à mon rythme, sans faire vraiment attention à me concentrer sur la dégustation, sans faire attention à poser mes couverts à chaque bouchée. Et pourtant, je l'ai fait. Quand la deuxième fournée de moules est arrivée, j'étais au trois-quarts de la mienne. (Zermati et Apfeldorfer conseillent d'essayer d'être le dernier à terminer son plat. Là, je l'ai fait sans le chercher). Agnès (mangeuse régulée) venait de finir la sienne. Elle n'en a pas repris tout de suite. Sans y penser, j'ai fait pareil : j'en avais envie, mais je ne savais pas si j'avais faim. Et comme j'étais prise dans la conversation (aucun n'est instit, ils sont majoritairement infirmiers, avec une architecte et une qui fait une année d'étude pour changer de boulot, donc c'est passionnant et exotique d'échanger avec eux), je ne me suis pas demandé si j'avais faim, si j'avais encore envie de moules ou pas. Au bout d'un moment, j'ai eu envie d'en reprendre, j'avais un peu faim, alors j'en ai repris. Elles étaient cuites, celles-ci, mais moins bonnes : j'avais moins faim. La troisième fournée est arrivée (mon frère et ma belle-soeur voient les choses en grand, généralement). Mon frère et Félix ont continué à y faire honneur, mais ne sont pas arrivés au bout de la marmite.
J'ai aussi bu du vin, juste un peu (comme je ne bois jamais, ça me monte très vite à la tête). Je l'ai bu en mode dégustation, et je me suis régalée !

Ensuite, il y a eu le fromage. J'en ai pris, j'en avais envie, et je ne me sentais pas entièrement à satiété, mais je n'avais pas envie de pain. Et au bout d'un moment, les gaufres, avec une boule de glace vanille. J'aurais préféré la moitié de la boule vanille, mais bon, voilà, quand on est pas à la maison, on ne chipote pas. J'en ai laissé une partie fondre dans mon assiette. Je comprends mieux pourquoi les assiettes des mangeurs régulés sont moins "propres" que les miennes : quand ils n'ont plus faim, ils laissent un peu, juste un peu, une part socialement acceptable. Je me suis régalée avec la gaufre. Elle a commencé à être moins bonne vers le milieu, mais elle était encore délicieuse. Si j'avais écouté ma satiété, je me serais arrêtée : quand le goût change, c'est qu'on est rassasié de l'aliment qu'on est en train de manger. Mais j'en avais envie, et je n'étais pas en mode "trop mangé". Juste un dépassement de satiété. Apfeldorfer et Zermati dit que tous les mangeurs régulés dépassent leur satiété lors des repas entre amis.
Par contre, je n'ai pas eu envie d'y ajouter de la chantilly. J'avais eu ma dose la semaine d'avant, et je savais que je pouvais en racheter et en remanger quand je voulais. Et là, je voulais juste le goût de la gaufre, sans sucre, sans rien, juste la gaufre (et un peu de glace vanille fondue !).

A la fin, je n'avais pas le ventre tendu, comme je l'ai généralement après les repas ailleurs que chez moi. Et pourtant, je me suis régalée, à fond, j'ai profité de tout, je ne me suis privée de rien, je n'ai renoncé à rien, et je n'ai pas eu d'anxiété sociale, tout bien !
Je savais que le lendemain, ma faim se manifesterait plus tard, et que peut-être elle se satisferait plus vite, et que tout ça serait régulé.
Rien à voir avec mon ancienne anticipation angoissante du comptage de points compensatoires sur la semaine suivante, du surinvestissement dans la gym compensatoire. C'était tout gratuit, rien à rembourser. La vie de mangeur régulé, c'est une vie de rêve, niveau alimentation.

AVANT, j'aurais été nerveuse avant, nerveuse pendant, un peu déprimée après, mal au ventre, et très déprimée le reste de la semaine de compensation, avec plein de bonnes résolutions pour attaquer le problème, genre montagne à escalader, faiblesse à terrasser, tout en sachant que le week-end prochain, pour peu qu'on soit à nouveau invités, tout serait encore une fois à refaire, le rocher de Sisyphe.
J'aurais repris des moules ET des frites (alors que je n'avais pas envie de reprendre des frites), j'aurais mangé plusieurs olives à l'apéro au lieu d'une, au moins 2 Tucs au lieu d'un, j'aurais pris une bonne boule de glace, et de la chantilly. C'était rare, la chantilly, dans ma vie alimentaire. Maintenant que je sais que je peux en manger quand je veux, c'est juste un bon aliment un peu trop gras et trop sucré au goût, bien meilleur quand il est fait maison - parce que du coup, il a le goût de la crème et un peu du craquant des grains de sucre, au lieu d'être uniforme et d'avoir juste un goût gras et sucré. Et je n'aurais pas dégusté autant la gaufre, je l'aurais juste appréciée, mon dépassement large de satiété ne m'aurait pas permis de m'en régaler autant, alors que là, ça a été un moment intense de plaisir.

Quand on est rentré, j'ai veillé très tard. Et j'ai eu une EME dès que le cachet pour dormir a fait effet. Du coup, j'ai fini la "journée" en ayant trop mangé, ça m'a un peu agacée - ce qui, à mon avis, a augmenté mon EME, mais l'indulgence, c'est long à venir, sur certains points ! Alors qu'en fait, c'est pas un drame. Aujourd'hui, il est 14h, je suis très loin d'avoir faim, même pas un peu. Du coup je mangerai plus tard, quand j'aurai la bonne faim.

Ce qui était intéressant (à part voir tout le monde et discuter, bizouiller mon neveu et ma nièce, voir la collec' d'objets "Cars" de l'un et suivre les reptations et relevages de l'autre, découvrir que les dessous de tables sont toujours aussi intéressants pour les enfants qu'ils l'étaient pour mes frères et moi quand on était petits - et déguster la gaufre), c'était d'observer les mangeurs régulés. D'habitude, je suis souvent concentrée sur moi et sur mon anxiété sociale, même entre amis, même quand je passe une bonne soirée. Là, j'étais davantage tournée vers les autres, notamment en clandestine, pour en apprendre quelque chose. Si je n'étais pas bien élevée, je les aurais même interviewés sur comment ils géraient ça avant, pendant, après, et sur le reste de la semaine, pour voir si ça correspondait à ce que dit le livre de Zermati.

Une chouette soirée !

jeudi 10 octobre 2013

Midi

8/10/2013

Ça fait quatre jours d'école que je n'ai pas faim à midi. Ni à midi et demi. Ni parfois à une heure.
J'ai une légère faim à 11h30, et puis plus rien

Jeudi dernier, j'ai attendu jusqu'à midi trente, et j'ai mangé sans faim. Pas cool, dans la tête et dans le corps. Je ne sentais pas mon ventre tendu, mais dans ma tête, je n'étais pas à l'aise. Et je savais bien que du coup, la faim n'allait pas reparaître de sitôt, or c'est drôlement bon, ce qu'on mange avec la vraie faim ! Tout paraît fade, à côté.
Le soir, à 20 heures, une légère faim, mais pas la bonne, celle avec laquelle c'est un plaisir de manger. Mais j'ai mangé quand même. C'est pas facile de savoir s'arrêter avec la petite faim, donc j'ai trop mangé (pas beaucoup, mais un peu). Et le soir, EME traditionnelle (donc beaucoup).

Vendredi dernier, toujours pas faim, même pas à 11h. J'ai attendu jusqu'à midi 45, et puis j'ai mangé quand même. Mais toujours pas à l'aise.
Le soir, je n'ai pas eu faim, mais pas de stress du lendemain-école, donc je n'ai pas mangé. La faim, la vraie, la bonne, est arrivée à minuit 45. Je me suis régalée ! Pas d'EME, ça a coïncidé avec mon repas avec faim. J'ai pris mon cachet juste avant de manger. Mais du coup, comme il a commencé à agir rapidement, j'ai dépassé ma faim.

Le week-end, j'ai respecté ma bonne faim, j'ai fait des crêpes, on avait acheté un petit pot de Nutella et une bombe de chantilly. En repas normal, une crêpe me suffisait, et j'ai dépassé ma faim (de peu, mais dépassé) à chaque repas. En EME, sans faim, je mangeais deux crêpes. Par contre, j'avais le ventre tendu, je n'étais pas à l'aise. Le lendemain, j'attendais ma bonne faim.

Lundi (hier), je n'avais pas faim du tout à midi, ni à treize heures. Alors je n'ai pas mangé. J'ai eu une petite faim à 13h15, soit 5 minutes avant de prendre mon service. J'ai mangé deux biscuits. Il en restait un dans le paquet, alors je l'ai mis dans ma poche, au cas où je défaillerai d'inanition pendant le cours de musique et le cours de sport qui suivait (la musique a lieu avec une intervenante dans une autre salle, et je fais le sport dans le pré près de l'école). Ca me rendait nerveuse, de prendre ma classe sans avoir mangé "pour de vrai" (faut assurer, quand même : les élèves ne se lèvent pas le matin pour subir les aléas des lubies nutritionnelles de leur instit). Du coup, j'ai trituré le biscuit, ça faisait de la poudre dans la pochette plastique, mais bon, en cas d'inanition, la poudre de biscuit, ça marche !
Et bon, musique, et puis sport, et toujours pas faim.
Récréation, géographie pour les CM2, production d'écrits pour les autres et moi toujours pas faim.

Et tout d'un coup, à 16h35, le temps de virer les retardataires à coups de balai (5 minutes pour quitter la classe ! Quels escargots !), une faim assez forte. J'ai mangé deux bouchées de gâteau, et le temps de m'interroger pour savoir si ça me suffisait, une élève est venue me signaler un blessé, donc je suis descendue, j'ai cherché le numéro des parents, j'ai appelé, puis j'ai pris mes élèves du soutien, et niveau faim, rien à signaler.
C'est revenu vers 17h30, un quart d'heure après le départ de mes élèves du soutien, pendant mes corrections. J'ai mangé une autre bouchée de gâteau, et je me suis interrogée : encore faim, pas encore faim ?

Et là, Juliette, une de mes CM2 de l'année dernière, est venue frappé à la porte, et on a discuté, et sa mère est venue me demander si je ne lui donnerais pas des cours de maths, parce que la décomposition des nombres décimaux en fractions, c'est pas ça. Mais je ne fais pas le "service après vente". Surtout que Juliette, je l'ai souvent prise en soutien maths, et bon, c'est pas les moments les plus agréables que j'ai passé avec elle (qui est une enfant super, mais mathématiquement stressante. Je préfère quand elle me montre ses dessins - c'est une artiste ! ou qu'elle me raconte les potins et sa philosophie de la vie, qui me charme). Mais bon, Juliette était précise dans ses questions, donc j'ai vu que ça lui tenait à coeur. Et jamais elle n'avait montré cet intérêt pour les maths (même si elle a un don naturel pour la géométrie) donc j'ai craqué, j'ai fait un exemple au tableau. Juliette est restée sans réaction, mais sa mère a dit "Ah d'accord ! Mais c'est tout simple ! Il suffit qu'elle fasse un tableau !". Et là, Juliette a compris qu'elle n'y échapperait pas ! Après deux ans de maths avec moi, qui l'obligeais à faire des tableaux de numération, voilà que sa mère allait lui en faire faire ! La maman m'a remerciée - pas Juliette ! Elle a préféré me raconter comment une autre de mes élèves avait envoyé paître un dragueur pas doué (au collège, ils sont rarement doués, les pauvres), et que la 6e était dure pour une autre de mes élèves, dyslexique. Et puis qu'elle, elle ne voulait pas embrasser un garçon, parce que c'est plein de microbes. Et qu'elle avait eu 16 en anglais, à l'oral. Qu'elle avait la boule au ventre quand elle a été interrogée, mais qu'elle y était arrivée. Et que... mais sa mère partait, donc la suite au prochain numéro ! Sacrée Juliette ! J'espère qu'elle aura une belle vie !

Le soir, j'ai eu une vraie bonne faim (même un peu forte), à 19h20. J'ai dépassé ma faim, et le soir, j'ai eu mon EME habituelle.

Aujourd'hui, pareil : pas faim à midi. J'ai eu une petite faim à 13h, j'ai mangé une part de gâteau et un carré de caramel beurre salé (j'amène de la nourriture barbare, maintenant, dans mes pique-niques !), et puis plus faim. C'était facile d'arrêter, parce que j'avais des corrections en attente.
J'ai eu faim à nouveau à 16h30, puis à 17h30. Mais ce soir, je n'ai toujours pas faim. Donc je ne mange pas. De toute façon, il y aura mon EME du soir. Autant ne pas me forcer avant ! Si ce soir elle peut coïncider avec une vraie faim, ça ne serait pas une EME, ce serait cool ! Sinon, tant pis. J'attendrais une bonne faim pour manger demain.

Mais bon, j'aime bien avoir faim entre midi et une heure 20. Je suppose que ça reviendra, de temps en temps. Et si un jour j'arrive à ne pas manger pendant mon EME du soir, c'est sûr que ça se recalera. Mais bon, une chose à la fois, et je ne vais pas commencer par la plus difficile !

mercredi 9 octobre 2013

Ca marche !

8/10/2013

J'en reviens toujours pas, mais ça marche, et nettement au-delà de ce que j'aurais pu penser !

J'ai perdu 8 kilos ! huit ! HUIT ! H-U-I-T ! Eight ! Ocho ! (En allemand, je ne sais pas le dire, donc je m'arrêterai là dans l'enthousiasme !)

Je suis allée chez mon médecin ce soir, pour un renouvellement de médicaments, et pour me peser. Il était content que j'ai commencé un truc. C'est comme ça que je l'ai présenté : j'ai dit que je venais aussi pour me peser, parce que j'avais commencé un truc sur l'alimentation que ça consistait à manger ce que je voulais tant que j'avais faim, et que je voulais voir ce que ça donnait. Du coup, au lieu d'aller d'abord sur le siège pour prendre la tension, il a fait un crochet vers la balance.

Quand je suis montée dessus, j'ai commencé à me dire que j'aurais dû enlever la veste, parce que hein, fin août, j'avais pas de veste !) et puis bof. Et puis je regarde l'aiguille, et elle ne bougeait plus. Même pas elle dépassait les 90, et même : elle était en dessous.

Bref, fin août, je pesais 95 kilos, et maintenant, j'en pèse 88. (Tous ces huit, quel bonheur !)

J'en revenais pas. Le médecin non plus ! On a penché la tête pour mieux voir, j'ai essayé avec et sans lunettes, et c'était pareil. J'ai quand même demandé : "Ca fait combien ?" Il a dit "88. Vous étiez au-dessus de 90, non ? C'est bien !" Du coup, il a oublié la tension, et il est allé voir le poids enregistré sur l'ordi. Moi, je me disais que j'avais mal compris la dernière fois, que ça devait être moins que 95. Eh ben non. Du coup, il en revenait encore moins ! "Vous avez fait quoi, comme méthode ? Racontez un peu ?" Moi non plus, je n'en revenais toujours pas.
La tension était normale. Il m'a fait l'ordonnance que je lui ai demandée pour la prise de sang.

Bref, 8 kilos avec mousse au chocolat, crème de marrons, snickers, et ce week-end crêpes chantilly Nutella (je ne parle pas de la pintade, des navets et des betteraves, parce qu'il y en avait aussi, ce week-end, et ils étaient délicieux, mais c'est pas étonnant de perdre du poids avec des navets et des betteraves !)
Si j'avais pris un kilo, j'aurais compris pourquoi ! Si j'en avais perdu un seul, j'aurais été aux anges !
J'ai regardé sur un site d'imc, et je suis passée de l'obésité mordide à l'obésité sévère ! Champagne !

Donc même avec les EME du soir, ça a marché.
Beaucoup de témoignages montrent que les personnes qui ont commencé A/Z sont bluffées par la perte du début (après, ça se calme), et quelques-unes disent que pour elles, il n'y a pas eu de perte, juste moins de prise, ou un maintien, puis plus tard une perte. Je me disais que je devais être parmi elles (et ça m'allait ! déjà, ne plus monter !), parce que je ne perdais pas mon jean. Mais en fait, je pense que fin août, je n'aurais pas pu le mettre, ce jean. Ou alors il aurait beaucoup serré.

La méthode d'Apfeldorfer et Zermati fonctionne sur moi. Et pour le moment, elle fonctionne bien. Je pense qu'après, je vais trouver des écueils avant le set-point : apprendre à arrêter quand je n'ai plus faim, ce que j'ai beaucoup de mal à faire. Et puis l'EME du soir, aussi. Mais de savoir que ça fonctionne, c'est une vraie révélation ! Je pensais bien que ça fonctionnait : le livre que je lis ("Maigrir sans régime" de Zermati) explique comment le corps marche, et avec ma raison, je peux penser que ça marche. De là à l'expérimenter avec mes yeux sur la balance du médecin, il y avait de la marge ! Je me dis même que j'aurais dû lui demander de vérifier qu'elle fonctionne en se pesant lui (mais je ne suis pas sûre que j'aurais osé faire monter mon médecin sur la balance, même s'il est sympa !)

Maintenant, il faut que j'oublie le poids, parce que ça ne sera pas comme ça tous les deux mois, et que ce n'est toujours pas important. L'important, c'est toujours de pouvoir manger une crêpe avec plein de Nutella et plein de chantilly et d'en profiter à fond !

(M'enfin, en général, je ne raffole pas du Nutella. Là, j'en avais une grosse envie. Ce que j'ai le plus apprécié, c'était le goût de noisettes, et le goût de la crêpe. Si ça se trouve, mon corps voulait des noisettes. C'est sympa de la part de mon cerveau de m'avoir fait visualiser du Nutella !)

vendredi 4 octobre 2013

Etape 4 - Volet 3 : Carnet de dégustation

2/10/2013

Je me suis drôlement emmêlée dans mon blog ! J'ai passé plusieurs paliers en fin de semaine dernière, et j'ai écrit les articles en les planifiant. Mais le dernier, prévu pour le 3/10 est paru avant les autres - et avant le 3/10 !
En plus, je me suis trompée dans les étapes : je ne suis plus dans l'étape 3 (Découverte et expérimentation de la faim), je suis dans l'étape 4, découverte et expérimentation de la dégustation.

Enfin, bon. J'en suis maintenant au volet 3 de cette étape : le carnet de dégustation. Je dois utiliser la technique de la dégustation le plus souvent possible, et remplir le compte-rendu à chaque prise alimentaire, en indiquant le jour, l'heure, si j'avais faim ou pas, combien d'unités alimentaires j'ai mangé et combien j'en ai dégustées, mesurer sur une échelle ma concentration sur la dégustation et indiquer si j'étais détendue, seule, occupée à autre chose, etc.

Je comprends pourquoi un des défis, c'est de manger seule au moins 1 repas par jour. La dégustation, au début, demande énormément de concentration. Si je déguste, je n'écoute pas forcément la conversation, ni la télé, et je ne peux pas répondre si on me parle (surtout si on me parle du reportage à la télé !). Il y a un truc nommé la pleine conscience en attention partagée, mais je n'ai pas trouvé l'outil. Je commence à réussir l'attention partagée pendant le body-scan (penser à la partie du corps à observer tout en laissant mon attention sur ma respiration), mais ce n'est pas encore applicable à l'extérieur de ma sphère. C'était assez facile chez mes parents, parce que la conversation était générale. Mais avec mon mari, y a lui et moi. Du coup, si un des deux interlocuteurs tourne 7 fois dans sa bouche son poulet-haricots verts en essayant de détecter s'il y a du poivre ou du piment d'Espelette, la conversation devient limitée !
Déguster la première bouchée, c'est assez simple, mais les autres, moins. Par contre, ne pas déguster est frustrant. Avaler une bouchée en s'apercevant qu'on n'a pas dégusté, même pas un peu, c'est comme avaler un carré de chocolat comme un comprimé !

Hier, j'ai mangé (outre mon café avec un demi-sucre) un espèce de steak au fromage avec un peu de pâtes, un morceau de gâteau et quelques grains de raisin. Le soir, je n'ai pas eu faim, donc je n'ai pas mangé. A 23 heures, j'ai eu la bonne faim, alors j'ai mangé une mousse au chocolat, en mode dégustation hyper concentrée : un régal ! Ensuite, j'ai attendu, et je n'ai plus eu faim.
J'ai recommencé à avoir faim un peu avant de prendre mon cachet pour dormir. Du coup, j'ai mangé, en mode dégustation, mais vu que le cachet commençait à me couper de mes sensations, j'ai dépassé ma satiété.
Mais c'est vrai que tout ça se régule : je mange trop le soir, j'ai faim tard le matin, plutôt vers midi, d'ailleurs. Ce qui m'embête, c'est de manger coupée de mes sensations.

Niveau poids, je vais bientôt savoir, parce qu'il me reste environ une semaine de cachets, donc je vais voir mon médecin et sa balance qui a des piles (ou mécanique, je ne sais pas... enfin, qui fonctionne, quoi !). Mais en fait, je me sens tellement bien dans mon alimentation que le poids devient secondaire. Au début, j'étais frustrée parce que les portions étaient petites. Avec les expériences de la faim, j'apprends à attendre la bonne faim, qui se rassasie un peu moins vite, donc mes portions sont un peu plus grosses, mes collations ont disparu (sinon, pas de bonne faim à midi ou le soir). Et puis surtout la dégustation. Ça comble davantage, notamment au niveau psychologique. Je ne me sens pas frustrée pour le moment. Mon alimentation est plus agréable en ce moment que cet été, où je ne me fixais quasiment aucune limite, avec les désagréments digestifs et psychologiques que ça comporte, et incomparablement plus agréable qu'en mode "Je fais attention". Au lieu de faire attention à mon alimentation, je fais attention à moi, à mon corps, à mes émotions. Ça change tout.

jeudi 3 octobre 2013

Etape 4 - Volet 2 : Déguster les trois premières bouchées

29/09/2013

(Je ne sais pas ce que j'ai fait avec la planification, mais les deux articles précédents paraissent après celui-ci !)

Les deux dégustations de samedi ont débloqué le niveau suivant : je dois manger en mode dégustation les trois premières bouchées des plats. Et en renseigner au moins un sur le carnet chaque jour pendant quatre jours.

Vu que j'étais chez mes parents, je l'ai fait. Je me suis dit que comme ça, je dépasserai peut-être moins ma satiété. Et effectivement : j'ai pris un petit peu de chaque aliment (c'était des grillades), et je me suis régalée. J'ai nettement moins aimé un des aliments, qui n'était pas assez cuit, mais c'était une sensation intéressante quand même. J'ai juste repris de celui qui m'avait plu le plus, et j'ai mangé une pomme de terre sous la cendre entière. J'avais envie de pomme de terre, j'y pensais sur le trajet en y allant.
Pour dessert, il y avait une glace, et je ne me suis pas servie, donc j'ai eu la même part que tout le monde. La première bouchée était délicieuse, avec le goût de la crème fraîche bien présent. Ensuite, j'ai trouvé un goût caramel, mais pas terrible, trop envahi par le sucre pour être présent. Du coup, j'en ai moins profité. Je l'ai terminée, mais sans plaisir réel. Juste celui des textures (il y avait une zone plus pâteuse au milieu, ça occupe).

Ensuite, mon frère a sorti des biscuits au caramel beurre salé (oui, chez mes parents, il y a plusieurs plats à l'apéro, plusieurs entrées, plusieurs plats, plusieurs desserts, et des tas de "pousse-desserts"). J'en ai volé un petit morceau à mon mari (outré), parce que je n'avais vraiment plus faim du tout. Et j'ai été très déçue : la texture n'était pas assez craquante, le goût était fade, je ne sentais pas le sel ni le caramel, juste le sucre.
Pour être bien sûre, j'ai pris un bout de chocolat. Et c'était pareil : pas de profondeur de goût, juste du sucre, rien d'intéressant.

Donc en fait, je pense que j'ai expérimenté ma première satiété sur des aliments dont je raffole : le fameux affadissement du goût dont la méthode parle. Niveau estomac, j'aurais pu continuer à en manger sans problème (enfin, j'aurais eu mal au ventre au bout d'un moment). Mais les infos de mon cerveau, c'était "Stop, plus besoin", et sa manière de me le dire, c'était en affadissant le goût. Sauf que d'habitude, je ne suis pas si précisément attentive au goût, je n'entends pas le message. Je crois que c'est la première fois de ma vie (de ma vie, carrément) que j'entends le message de mon cerveau alors que mon ventre n'est pas tendu à fond et que j'ai en main un aliment dont je raffole.

Tout ça n'a pas empêché que quand j'ai pris mon cachet pour dormir, ma perception des sensations s'est amenuisée nettement et que du coup j'ai mangé du chocolat (avec plaisir). J'en ai peut-être moins mangé que d'habitude, mais je n'en suis pas sûre.

Ce matin, au réveil, je n'avais pas faim du tout. Il y avait des viennoiseries, je l'avais vu la veille, mais je n'en avais plus du tout envie. J'ai juste pris une mini tasse de café sans sucre (pas envie de sucre du tout). A l'heure du repas, je n'avais pas faim. Je me suis assise avec tout le monde, et j'ai attendu, pour voir. Au bout d'un moment, j'ai eu une petite faim. J'ai attendu encore un peu, et au moment de la salade, ça allait Ce n'était pas la bonne faim, mais c'était une faim satisfaisante. J'ai pris un tout petit bout du rôti de porc, et un ou deux spaghettis à la tomate du jardin, parce qu'ils ont le goût de mon enfance, et j'ai pris une assiette de salade, et un petit peu de tous les fromages (ma nièce n'aime pas le roquefort, mais moi, si, surtout en mode dégustation !).

Au dessert, il y avait de la tarte Tatin. J'ai redécoupé ma part en deux, et je suis allée chercher les viennoiseries. J'ai apprécié l'acidité de la pomme, le goût du beurre, mais pas le sucre. Les viennoiseries étaient bonnes, pas trop sucrées. Je me suis coupée une bouchée de croissant, une de chocolatine (pas terrible) et une de la délicieuse brioche. J'ai eu envie d'un carré de chocolat dans l'après-midi, mais pas au point d'en manger un. J'ai dépassé ma satiété, mais pas de beaucoup.

Ce week-end était une véritable aventure gustative ! J'adore le volet 5 de l'étape 3 !

mercredi 2 octobre 2013

Test de la dégustation

29/09/2013

Hier (samedi) je suis allée travailler à l'école, pour finir mes corrections et préparer mes tableaux pour lundi. J'avais emporté une mousse au chocolat, une grappe de raisin et une petite poire. Quand j'ai eu faim, j'ai fait le test de la dégustation. D'abord sur un grain de raisin, parce que ça reste en bouche. C'était intéressant. Ensuite, je l'ai fait sur la mousse au chocolat. Et là, c'était un feu d'artifice ! La première mousse, mercredi, j'ai cru que je la mangeais en mode dégustation. Mais en fait, pas du tout ! Je l'ai juste mangée lentement. En mode dégustation, par exemple, j'ai senti l'amer des morceaux de chocolat, que je n'avais pas senti avant.
Ensuite, j'ai profité un moment des sensations, et puis j'avais encore faim, alors j'ai mangé la mini poire et quelques grains de raisin.

Une vraie révélation ! Je savais bien que quand on se concentrait sur un aliment, on en profitait davantage, mais jamais je ne me suis concentrée à ce point. Il faudra que je réessaie, pour bien assimiler. En attendant, j'ai déjà une idée claire de la différence entre déguster et manger lentement.

Le soir, j'ai regardé ma nièce manger sa première figue. Elle était concentrée à fond. Ses neurones devait carburer pour prendre la photo alimentaire (Zermati dit que notre cerveau fait une sorte de cartographie des aliments, pour nous impulser l'envie de manger tel ou tel aliment). Visiblement, le bilan était positif : ça lui a plu, elle en a remangé à midi.
Par contre, ses parents lui ont proposé du roquefort, pour voir. Et elle a reculé la tête bien nettement ! Je ne pense pas que son cerveau ait capté que c'était un aliment !

mardi 1 octobre 2013

Etape 4 - Volet 1 : Apprendre la dégustation

28/09/13

Après avoir renoncé à mes deux tueries de gâteaux au chocolat, j'accède au troisième volet : la dégustation. Enfin, l'apprentissage minutieux de la dégustation en pleine conscience, plus exactement. On doit porter son attention d'abord sur la respiration, puis sur la dégustation.

Cool ! Je vais pouvoir déguster un gâteau !

Sauf que les protocoles tout prêts, avec les cases à cocher, concernent 3 aliments dont ils sont sûr qu'ils ne sont pas culpabilisant pour un serial-régimeur : une pomme, du pain baguette et du café.
Fort heureusement, ils précisent qu'on peut choisir n'importe quel aliment de notre choix. Et il y a un protocole tout prêt, mais moins précis que sur les 3 aliments définis.
On doit tester la dégustation avec une bonne faim.

Il y a une vidéo de Zermati qui enseigne la dégustation à un patient. L'aliment, c'est un grain de raisin sec, et la vidéo dure 11 minutes ! L'apprentissage de la dégustation, ça comprend la RPC rapide, le toucher en aveugle de l'aliment, la vue de l'aliment, son odeur, la mise en bouche sans croquer (donc encore une fois le toucher, puis les arômes, les saveurs), puis en croquant un peu, pour dégager plus de saveur, d'arôme, changer le toucher. Puis encore un peu, et on constate l'évolution de tout ça. Puis, quand on sent qu'il n'y a plus aucune saveur ni arôme, juste de la texture, on peut avaler le reste de l'aliment, tout en maintenant le contact avec lui le plus longtemps possible quand il descend dans la gorge et dans l'oesophage.
Ca, c'est pour la première bouchée !

D'après ce que j'ai lu, les dégustations en pleine conscience amènent à consommer moins de l'aliment, puisqu'on en tire à chaque bouchée ce qu'il y a à en tirer. Le cerveau informe ensuite que c'est bon, il n'a plus besoin de ça. Et du coup, il paraît qu'on peut sentir l'affadissement, la disparition progressive du plaisir.

Bien sûr, quand on déguste au quotidien, on ne fait pas ça, ça prend moins de temps. Là, ça prend du temps pour apprendre à le faire, tout comme l'apprentissage de la lecture est bien plus long que la lecture d'un roman !

J'ai bien aimé l'exemple que Zermati donne dans la vidéo : une personne va dans un cinéma. Il achète une bassine de pop-corn, regarde le film, et se rend compte à la fin qu'il n'y a plus de pop-corn dans sa bassine et qu'il a mal au ventre.
On prend la même personne, on l'invite à prendre le thé, et dans l'assiette à petits gâteaux, on lui verse la même bassine de pop-corn. La personne va penser qu'on est cinglé et qu'il est impossible de manger tout ça.
Et il conclut en disant que si, c'est possible, il suffit de manger sans se concentrer sur le fait de manger, sans écouter son corps et ses signaux.

Comme à toutes les étapes, j'ai un carnet à remplir, avec des cases à cocher, concernant l'aspect de la l'aliment, son odeur, son toucher, sa longueur en bouche, avec des adjectifs ou des définitions précises auxquelles je ne penserai pas forcément.
Je n'ai pas encore testé (aujourd'hui, samedi).

30/09
 Je ne sais pas ce que j'ai tripatouillé avec mon blog. Il a fait paraître l'article de jeudi avant celui d'aujourd'hui et d'hier. Du coup, ça n'est pas chronologique, mais bon, tant pis !