samedi 29 mars 2014

Grizzli

 27/03

Il y a presque un mois que j'ai écrit le dernier article du blog, qui va paraître demain. Depuis, j'avance sur ce parcours, celui des émotions. Je m'aide énormément du forum de LC.

J'expérimente dans mon corps et dans mon esprit que oui, c'est vrai : ce qui est difficile, c'est la lutte contre les émotions, pas de les ressentir. Quand on accepte de les ressentir (ne serait-ce qu'un peu), le soulagement est exponentiel. Ca ne rend pas les émotions plus faciles à vivre. Mais ça les rend nettement moins lourdes, moins lourdes à porter, moins lourdes en conséquence.

Je le vis en ce moment : je ressens des émotions autrement plus compliquées, nombreuses et effrayantes que la frustration et le sentiment d'injustice : panique, impuissance, l'impression de ne pas être à la hauteur, de ne pas être respectée, la colère, le ras-le-bol, et plein plein plein d'autres. Le déclencheur, c'est un problème lié à notre future maison, qu'on pensait réglé et qui ne l'est pas encore (bientôt, on espère). Ca m'a déclenché tout ça, qui devait être repoussé au fond de moi. J'ai l'impression que d'avoir commencé à accepter de ressentir une émotion, ça m'ouvre les yeux sur les autres. Comme tirer le fil d'un pull, ça entraîne le pull, et à la fin, on est nue et vulnérable.

Et la vulnérabilité, c'est pas facile à accepter, pas pour moi en tous cas.

Mais quand je vois le bouleversement apporté par la panique, je me dis que c'est comme si au lieu de me confronter à une araignée, je préférais batailler avec un grizzli. Les araignées me font peur. (Bon, les grizzlis aussi, même si j'en croise plus rarement.)

Avec la panique, même mes sensations alimentaires ne sont plus là : je rejette la sensation de faim jusqu'à ce qu'elle soit la grande faim, je n'arrive plus à sentir la satiété, et je ne sens plus le plaisir gustatif donc plus le rassasiement non plus. Je dors plus tard, je me réveille plus tôt, je suis moins patiente au boulot, ce qui m'épuise, et avec l'épuisement, les émotions sont exacerbées, et demandent encore plus d'énergie pour lutter contre.

Avec la vulnérabilité, je ne sais pas. Je n'ai pas encore essayé de l'accepter. J'ai juste commencé à accepter qu'il y a ça en moi, et à voir l'ampleur de ce que je peux déployer pour ne pas le ressentir.

Bref, ça ne va pas fort pour le moment, et j'en profite pour avancer dans le parcours émotionnel, sans trop reculer dans le parcours alimentaire.

Ce qui m'aide, ce sont les posts d'une forumeuse de LC qui est en train d'arriver à vivre simplement les émotions en les acceptant. Ca donne de l'espoir, et puis elle explique clairement comment elle arrive à détecter une émotion envahissante et à la laisser prendre sa place en elle, et à vivre avec le temps que dure l'émotion. C'est comme une fiche technique, presque. Ses posts m'aident énormément dans mon "parcours émotionnel" à moi.

vendredi 28 mars 2014

Caliméro en pleine tentative de défusion

9/03

J'ai terminé pour le moment de publier les posts que j'ai écrit dans le forum.

En ce moment, je suis toujours sous le coup du dernier. Ça m'avait vraiment destabilisée, cette EME déguisée en faim. Trois jours après mon post en forum, j'ai toujours cette impression d'avoir une toute petite faim très très vite satisfaite. Je fractionne énormément, et j'ajoute toujours une note de réconfort à mes repas, parce que ça n'est vraiment pas un ressenti facile à accepter.

Il y a déjà quelques mois, quand j'ai découvert que mon appétit était beaucoup plus petit que ce que je croyais, ça m'avait déjà embêtée. Mais là, en ce moment, il est devenu encore plus petit. C'est assez frustrant (du coup, j'en profite pour explorer la frustration !).

Maintenant, ça fait trois jours, je ne suis plus aussi déstabilisée, je me suis adaptée. Ça me fait encore râler, mais je n'attends pas que ça disparaisse - parce que si ça se trouve, ça ne va pas disparaître. J'organise mon alimentation en fonction de ce tout petit appétit, je suis le plus à l'écoute possible de mes appétits spécifiques. Hier, il y avait des épinards, du gratin pomme de terre-chou fleur-béchamel et un croque-monsieur. Je n'avais pas faim. J'ai attendu.

Et elle est arrivée, avec une intense envie de maquereau en boîte. J'avais le goût dans la bouche tellement j'en avais envie. Du coup, j'ai rangé le gratin, j'ai mangé les quelques bouchées d'épinards qui restaient, oublié le croque-monsieur, et je me suis régalée avec la boîte de maquereau (citron basilic, sans huile - et heureusement, parce qu'avec de l'huile, ça m'aurait calée trop vite, sans pouvoir me régaler complètement avec le poisson !) et du pain.

A la fin, il me restait un tout petit peu de faim. J'ai choisi de la dépasser en mangeant un dessert (tartelette chocolat coco, au rayon frais, à côté des yaourts). Je l'ai dégusté. C'était moins bon que le maquereau (vraiment moins bon !), mais j'avais besoin de me réconforter avec un produit sucré.

Je pense qu'en ce moment, ce qui me pose problème, ce n'est pas ce tout petit appétit frustrant. La frustration ne me fait plus manger en ce moment, pas quand je la reconnais. Là, ce qui me gêne, c'est surtout le sentiment d'injustice.

 Du coup, je vais tenter (expérimentalement) la défusion. Il y a un fil qui en parle, dans le forum. En gros (je résume vaguement, hein, mais peut-être que j'achèterai le livre dont parle la forumeuse), ça revient à identifier une pensée ou une émotion qui tourne en boucle dans notre tête, et à lui donner un nom, à se répéter tout ça avec une voix rigolote, à se le chanter sur un air connu. La prochaine fois que la pensée ou l'émotion revient, on la salue, on la reconnaît, on lui met son étiquette, et on continue le fil de sa vie.
Ça permet de prendre conscience de la distance entre l'émotion ou la pensée et la réalité. La réalité, c'est que voilà, j'ai un tout petit appétit en ce moment. L'émotion, c'est que je trouve ça vraiment trop injuste. Et ma voix rigolote, ben ça va être Caliméro ! La prochaine fois que je ressens ça, j'essaierai de me dire "Tiens, Caliméro vient me faire un petit coucou !" Et je verrai bien si ça fonctionne.



C'est vraiment trop injuste que mon appétit soit tout petit alors que d'autres personnes peuvent se régaler de grandes assiettes, avoir de la faim tout au long du repas, et même profiter d'un goûter entre le repas de midi et celui du soir sans compromettre leur faim du soir.

C'est vraiment trop injuste que je doive décortiquer mes émotions alors que d'autres se contentent de les vivre, de les ressentir pour ce qu'elles sont.

C'est vraiment trop injuste que je doive fractionner de plus en plus pour retrouver une compétence que d'autres ont naturellement et que j'étais toute heureuse d'avoir à mon tour : l'appétit prévisionnel, la capacité à doser sa prise alimentaire (plus ou moins instinctivement) pour permettre à la faim de se déclencher à l'heure du repas. Je savais le faire avec mon appétit de la semaine dernière, je ne sais plus le faire avec ce nouvel appétit qui menace de s'installer durablement.

C'est vraiment trop injuste de penser que peut-être, je vais faire partie de ces tout petits appétits dont parlent le Dr Apfeldorfer et le Dr Zermati, qui ont si peu faim que leurs prises alimentaires ne suffisent pas à couvrir leurs besoins, et qui doivent prendre des compléments alimentaires pour compenser.

C'est vraiment trop injuste !

(Je ne sais pas si ça va marcher, mais en tous cas, j'ai trouvé l'expérience drôle, et ça m'a soulagée d'écrire tout ça !)

jeudi 27 mars 2014

Un appétit tout petit petit

Ecrit sur le fil "Accueillir un ressenti désagréable" du forum de Linecoaching.


6/03

J'essaie de le faire, en ce moment : de me faire assez grande à l'intérieur pour pouvoir accueillir un ressenti désagréable, et assez poreuse pour qu'il puisse entrer et sortir.

Avant, je me crispais, pour être sûre qu'il ne rentre pas (sauf que comme il est déjà dedans, déguisé en EME, il vaut mieux entrouvrir la porte pour qu'il puisse sortir quand ça sera le moment pour lui de sortir !)

Mon ressenti désagréable, c'est que j'ai eu faim, il y a deux soir, et qu'en fait, ce n'était pas de la faim.

J'avais mangé normalement à midi (enfin, normalement depuis LC), et en principe, ma faim se déclenche à peu près à l'heure du repas. Là, une vague petite faim. Donc j'ai attendu. Quand elle m'a paru être la bonne faim, j'ai mangé. Mais rien n'avait de goût, ni le léger ni le gras sucré. Au final, c'est comme si ma faim avait disparu en deux minutes, comme si je n'avais aucune envie particulière, sauf celle de manger. Ça m'a déstabilisée, et j'ai continué à manger.

Le lendemain, j'ai fractionné un peu plus, et ça a fait la même chose. Mais j'ai moins mangé, parce que comme j'attendais un peu cette impression de disparition subite de la faim, de fausse faim, du coup, j'étais inconfortable mais pas déstabilisée.

Hier, du coup, je me suis organisée différemment. Je me suis laissée aller à me fier au rassasiement gustatif à midi, ce qui a fractionné drastiquement : un morceau de chou-fleur cru avec du fromage blanc et de la moutarde, un yaourt, et un carré de chocolat pour me réconforter de ne pas avoir plus faim que ça, j'ai respiré pour accueillir tout ça, l'impression d'avoir fait un repas vraiment trop léger, mais d'être contente de m'être écoutée.

Le soir, la faim est arrivée, indéniable, la vraie, qui ne disparaît pas si vite que ça. Je me suis servie des petites portions, mais j'ai quand même eu l'impression de dépasser ma faim très vite. Comme j'ai dégusté, j'ai pu ne pas céder entièrement à l'EME de fin de repas. Quand j'ai senti que j'étais en train de la satisfaire, cette EME, j'ai reposé la moitié restante du yaourt et j'ai pris du chocolat, pour me réconforter. J'ai mangé tout le carré, alors que la moitié avait suffi à me réconforter. Du coup, ça a un peu cassé le réconfort, j'ai de nouveau eu cette impression de limitation, de ne pas pouvoir assez manger. J'ai respiré, en constatant que ça n'était pas une limitation extérieure, comme pour un régime, mais intérieure, liée à ma faim.

Ce qui m'a le plus inquiétée, c'est cette faim du premier soir qui ressemblait à la bonne faim, en plus fugitive cependant, et surtout sans appétit spécifique, et sans goût des aliments. Je croyais bien connaître la faim.

Je suppose que mon corps régule ce que j'ai mangé avec faim pendant les règles. J'ai toujours davantage faim, à cette période. C'est peut-être pour ça que j'ai moins faim maintenant.
En tous cas, c'est un grand pas, pour moi, d'avoir la démarche d'accueillir mon impression désagréable plutôt que de simplement me lamenter intérieurement de la ressentir, ou de la nier en positivant. C'est encore une démarche titubante, mais c'est totalement nouveau.

mercredi 26 mars 2014

Rencontre du troisième type

Ecrit dans le fil "Quels sont vos aliments tabous ?" du forum Linecoaching.

Une forumeuse avait parlé de l'acceptation de la frustration. J'avais soudain compris comment je pouvais l'aborder : comme une dégustation. Jusqu'alors, j'acceptais de ressentir de la frustration, mais pas à fond. J'acceptais qu'elle soit en moi, mais je ne me laissais pas aller à la ressentir. L'envisager comme une dégustation, comme un "objet" à observer, à sentir, à goûter dans les moindres détails, c'est plus sécurisant pour moi que de me dire de me laisser aller à la ressentir. Et j'y suis arrivée ! Bon, après, c'est sûr, ça ressemble un peu à une expérience mystique. Mais c'est comme ça que je l'ai ressentie. Une expédition de l'extrême !)


1/03

Je l'ai fait ! J'ai vu ma frustration !

Après un bon repas, qui a comblé deux appétits spécifiques forts (riz et tomates), j'ai pris un de mes desserts industriels (bon, mais moins que la sauce tomate dont je rêvais depuis hier soir). Je ne suis pas sûre que j'avais encore assez faim pour le terminer, mais je l'ai terminé. Au moment de ranger la table, en ouvrant le frigo, j'ai vu le brownie. J'en ai eu une violente envie. Mais j'étais satisfaite de mon repas, je n'avais plus faim, et pas envie de céder à mon EME. J'ai refermé le frigo.

Mais l'idée du brownie m'a un peu taraudée. C'est comme un refrain agaçant dont on ne peut pas se débarrasser.

J'ai repensé à cette discussion, sur la dégustation de la frustration, et je me suis dit qu'il allait falloir que je le fasse, un de ces jours. Et là, paf, ça s'est fait tout seul. J'ai pris conscience de ma respiration (comme un réflexe : on va aborder la tempête, il faut trouver l'ancre !), j'ai nommé la frustration, mais c'était flou, comme nommer une vague impression de brouillard. J'ai essayé de m'ouvrir, pour mieux voir, mieux ressentir, me laisser traverser. Et tout d'un coup, j'étais dedans, ça n'était pas agréable, j'avais surtout peur que ça s'amplifie, mais je suis restée "dedans". C'était comme un creux dans la poitrine et un vide dans la mâchoire, et une retenue dans la tête, parce que j'avais un peu peur (la frustration, dans un régime, c'était un signe que ça commençait à sentir le crâmé pour la motivation).

Et j'ai eu l'impression d'échanger un regard avec ma frustration, comme rencontrer un lapin au détour d'un sentier en forêt, ça surprend le promeneur et le lapin. C'était assez bizarre. J'ai porté mon attention sur ça, et en fait, il ne restait plus rien, que de l'étonnement.

J'ai mis un dvd, mais mon attention restait sur ma respiration, j'ai ressenti le besoin d'aller faire une RPC formelle. Oublié, le brownie. Et là, je n'en ai pas envie. Ca reviendra. Mais ce n'est pas grave : j'ai regardé ma frustration, je ne l'ai pas attaquée, niée, je ne l'ai pas temporisée, je n'ai pas essayé de la satisfaire, je l'ai juste regardée. Je suis encore loin de la déguster, mais c'est déjà pas mal !

Et bon, finalement, loin du lion dévastateur, c'est un lapin. Bon, après, je me méfie des lapins. Je me souviens d'un film des Monty Python où le lapin était redoutable !

Je n'irai pas jusqu'à dire que c'était une bonne expérience, mais c'était étrange. Je pense que je n'aurai pas trop peur de renouveler.

(Et sinon, y a des psychotropes, dans les tomates-aubergines en boîtes ?)

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Depuis, je rencontre ma frustration tous les jours. Ca n'est pas aussi intense que la première fois. Parfois, je ne l'observe pas aussi intensément - parce que ça reste une émotion pas agréable. Elle devient plus familière. Souvent, je l'accepte. Depuis, je mange vraiment moins. Je ne sais pas si ça va durer ou si c'est juste en ce moment. Ça me fait un peu râler. Je mangeais déjà peu, je mange encore moins. Du coup, ça me frustre. Mais maintenant, je connais ma frustration. Je n'en ai plus peur. Je râle, mais je ne la crains pas, je n'ai plus besoin de la recouvrir avec de la nourriture, je me laisse la ressentir, elle n'est pas dangereuse. C'est mon envie de la nier qui est dangereuse. J'ai d'autres émotions à rencontrer, que je recouvre encore, mais pour le moment, depuis ce jour (j'écris ça le 9 mars, donc ça fait 9 jours) je ne recouvre pas la frustration avec de la nourriture. Quand je la rencontre, au détour d'un repas, je l'observe. La frustration ne fait pas manger sans faim. C'est le fait de la nier qui fait manger sans faim. M'enfin, je n'en suis pas à me laisser entièrement aller à la ressentir. J'ai toujours un petit sursaut, un petit mouvement intérieur de recul, exactement comme quand on voit un lapin au détour d'un sentier.

mardi 25 mars 2014

Se réconforter pendant les règles

Ecrit sur le fil "La gonflitude", sur le forum de Linecoaching.
Il est consacré aux inconforts et à la prise de poids liés aux règles. Une forumeuse avait suggéré une sorte de défi : se chouchouter. J'avais dit que lors de mes prochaines règles, je comptais me réconforter avec une barre chocolatée. J'avais compris, lors des précédentes, que j'avais eu du mal à me réconforter avec de la nourriture, ce qui m'avait conduite à en manger trop. Donc là, je voulais refaire l'exercice du réconfort alimentaire sur une barre chocolatée. J'ai acheté un sachet de "Célébrations", parce qu'une barre entière, ça ne me disait rien. Mais je voulais réussir à me réconforter avec de la nourriture. Et j'ai réussi !

27/02

Retour du boulot avec mal au ventre, et très faim et une grande envie de réconfort. Du coup, j'en ai profité pour mettre en oeuvre mon projet de me reconforter pour de vrai avec une mini-barre chocolatée. C'était le format "Célébration". J'ai choisi un Snickers. J'avais faim, mais il n'était pas aussi bon que je m'y attendais. J'ai dégusté pour de vrai, 10 sur l'échelle de dégustation, j'ai laissé fondre ce qui pouvait fondre, et croqué ce qui pouvait être croqué. Il n'était pas aussi bon que je m'y attendais, mais je me suis régalée quand même de la sensation de bien-être. Je n'ai pas pris une autre mini-barre, et au cas où. Pour me permettre d'y réfléchir à deux fois, j'avais rangé le reste dans le placard.

Une heure plus tard, j'avais aussi faim qu'en rentrant du boulot. Du coup, j'ai avancé mon dîner d'une heure. Choucroute, comté et cheese-cake Gü vanille chocolat. Pas le truc léger, quoi, mais je m'en suis délectée, tout était délicieux jusqu'au bout des portions que je me suis servies. Ça va faire deux heures et demie, et je me sens bien, je n'ai pas l'impression d'avoir trop mangé, juste de ne pas avoir laissé de petite place.

Au final, mon réconfort avec la barre chocolatée a bien marché, mais il ne m'a pas réconfortée et satisfaite autant que mon repas. C'est peut-être parce que j'avais vraiment faim.
J'ai aussi eu envie d'essayer un moment pour moi, style massage du visage, du ventre ou des pieds, en rentrant du boulot. Mais j'avais trop faim. Une autre fois, peut-être.

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D'ailleurs, j'y pense... mon sachet de "Célébrations" est toujours dans le placard ! Depuis, j'ai remangé deux ou trois bonbons, et puis je l'ai oublié. C'est bon, quand je me rends compte que je peux avoir des aliments comme ça chez moi sans compulser dessus !
Le lendemain, j'ai eu aussi besoin de réconfort, mais je n'avais pas encore très faim, et pas envie de compromettre ma faim du dîner. J'ai choisi le réconfort par la chaleur du radiateur soufflant. Un moment délicieux après une journée froide et pluvieuse !

lundi 24 mars 2014

Aliments tabous mon amour

Ecrit sur le fil "Quels sont vos aliments tabous" du forum Linecoaching.

26/02

J'envisage petit à petit une panoplie de trucs à faire, pour mes aliments tabous, quand ils apparaissent. J'en pratique certains, et les autres, je me dis que si j'en ai besoin, je peux le faire.

- En avoir toujours à la maison, au moins une petite quantité (ce n'est pas un bon conseil pour tout le monde, ça, mais pour moi, c'est un besoin, celui de bien me montrer que je ne suis pas au régime)

- Prévoir (ou improviser !) un repas où je ne mange que ça, un peu comme pendant l'étape sur le rassasiement gustatif, et si je dépasse le rassasiement, eh ben tant pis, j'attends ma prochaine faim

- Si j'ai envie d'un repas ET de ça, alors je me laisse une très grande place pour le dessert (en général, ce sont des desserts, mes grosses envies), en me servant de micro-portions du reste, et en dégustant les micro-portions, un peu comme dans l'étape du fractionnement

- Être attentive au rassasiement gustatif, mais ne pas me mettre la pression pour le respecter. Juste le sentir, et ensuite me permettre de continuer à manger si je le souhaite. Explorer ce qui se passe après le rassasiement, me montrer encore une fois, et encore et encore, si besoin, bouchée par bouchée, que ça devient moins bon (comme quand on éduque un enfant, on répète beaucoup). Observer ma réticence à aller jusqu'à l’écœurement. J'ai vu que parfois, juste un peu avant d'arriver au rassasiement gustatif, j'accélère, comme si de manger plus vite allait me permettre de le semer pour manger davantage. Mais ensuite, je ralentis, parce que je n'ai pas envie de m’écœurer (je l'ai fait avec de la pâte spéculoos, et depuis, je n'ai plus eu envie de spéculoos, alors que j'aimais ça. Pas envie de me dégoûter d'autre chose !). C'est pour ça, je pense, que je dépasse mon rassasiement en mangeant un dessert entier, mais que je n'ai jamais eu l'envie (pour le moment) d'en prendre un deuxième (alors qu'avant LC, si).

- Observer le moment où j'ai vraiment envie d'un autre aliment. Ça arrive toujours. L'envie du dessert se fait moins présente, puisque je l'ai déjà sous la main ou dans la bouche. Et l'envie d'autre chose apparaît. L'envie du dessert reviendra (et c'est tant mieux, puisque c'est bon !), plus tard. Ça me montre que ça n'est pas une malédiction, que les envies vont et viennent, que mon corps veille au grain, et que j'arrive à l'écouter, même si j'ai pu faire la sourde oreille un peu avant.

- Me dire la vérité. Ça, c'est super difficile. Tout à l'heure, je me suis régalée de mon repas, j'ai choisi de ne pas prendre de dessert pour profiter du fromage avec mon reste de faim gardé exprès pour un gâteau. Et en rangeant la table, devant le gâteau, j'ai ressenti comme une petite faim. Sauf que ça n'était pas de la faim. J'ai eu du mal à me résoudre à me dire la vérité. J'avais presque la main sur le couteau pour m'en couper une tranchette. Je dis rarement des mensonges (le jour où j'ai découvert que je pouvais si bien mentir que je réussissais à m'enfermer dans le mensonge, que même ma mère ne pouvait pas le déceler, j'ai arrêté net !), mais je me mens à moi-même couramment. Me dire la vérité, c'est très dur, ça demande une certaine vigilance, et beaucoup de bienveillance (finis les "Ouais, t'as encore envie d'un gâteau, tu ne maigriras jamais ! C'est trop difficile !", maintenant, je me dis des "Bon, j'ai envie d'un gâteau, et même, carrément, je vais le manger. Mais quand j'aurai faim, il sera meilleur, ou sans faim, si je veux, mais dans un petit moment". Je n'en suis pas encore à me donner du "Pattie chérie", mais ça ne saurait tarder !smiley).

- Me laisser une demi-heure. Pour ma tranchette de tout à l'heure, je me suis dit : "une demi-heure", et j'ai respiré (une fois, ça suffit, en général). Depuis que je ne me dis plus "NON", que je me dis : "dans une demi-heure, si c'était vraiment de la faim, ou si j'en ai encore envie, même sans faim, mais dans une demi-heure, je peux attendre une demi-heure, je ne vais pas en mourir", ça va mieux.

C'est vraiment comme disait une forumeuse : je fais comme si j'étais mon enfant; mais je manque d'expérience, parce que je ne suis pas maman ! Mais en tous cas, pour le moment, le mensonge à moi-même est le plus difficile à gérer, parce que ça me partage en deux, voire en trois : l'enfant qui ment, l'adulte impitoyable qui le voit et accuse ou ne dit rien, et celle que je deviens, qui parvient parfois à rassurer l'enfant et à calmer l'adulte (et parfois non ! mais ce n'est pas si grave, puisque parfois oui, alors qu'avant : jamais !).

En tous cas, je prends une piste de travail, dans ce fil : je n'arrive pas à accepter la frustration facilement (voire, en fait, je n'y arrive pas), sauf en temporisant ("une demi-heure !"). Mais peut-être que je peux l'examiner, l'observer sous toutes ses coutures. Quand j'ai lu cette suggestion, j'ai eu l'image d'une dégustation : déguster sa frustration, comme on peut déguster un aliment pas forcément délicieux. Ça, je crois que je peux, au moins en partie, petit à petit.

dimanche 23 mars 2014

Malade

Ecrit sur le fil "Mes inconforts du moment" du forum Linecoaching.

24/02

Mon inconfort du moment, c'est que finalement, je n'ai pas réussi à échapper à la gastro qui traîne partout. Et pour le moment, c'est une forme bien vicieuse de la gastro : une qui me fatigue et me fait mal au ventre, mais qui ne m'a pas empêchée de travailler (pas de fièvre, pas de vomissements, pas clouée sur les toilettes). J'aurais quand même été bien, au lit pour deux-trois jours ! Mais quand je me souviens de ma gastro de l'année dernière, j'espère de tout coeur pouvoir aller bosser demain !

Par contre, du coup, c'est pas facile pour les sensations. Je n'ai pas eu faim de toute la journée. J'ai eu faim en rentrant chez moi, et au bout de trois cuillères, j'ai senti que stop ! J'ai pu remplir mon questionnaire de stabilisation du comportement en cochant "Juste assez", alors que tout ce que j'ai mangé aujourd'hui, c'est un demi-sucre dans ma tasse de thé ce matin, et trois cuillères de yaourt.

L'avantage, c'est que je différencie facilement les EME de la faim : j'ai envie du pamplemousse que je m'étais préparé pour midi, mais pas de le manger. S'il pouvait entrer directement dans ma tête sans passer par mon système digestif, ça m'irait très bien ! Et du coup, les EME s'en vont très vite, parce que rien que l'idée...

(N'empêche, ça m'arrangerait si la loi interdisait formellement à toute personne éventuellement porteuse de la gastro d'aller travailler !)

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Finalement, après avoir écrit ça sur le forum, j'ai réalisé que c'était à moi de décider si je pouvais ou pas aller travailler. Le peu que j'ai mangé m'a fait un peu peur, je ne me voyais pas assumer une journée entière de travail en ayant si peu mangé. Je me sentais plus faible que d'habitude. J'ai donc téléphoné en début de soirée au directeur. Je l'avais prévenu que peut-être, ça n'irait pas, et il m'avait dit que si ça se confirmait, que je l'appelle, qu'il prépare des trucs pour mes élèves (parce que les remplaçants, même hors période grippe-gastro, il n'y en a plus, c'est fini, on n'est remplacé que pour les stages). Le soir, j'ai eu de la fièvre. Le lendemain, ça allait nickel... Du moins, j'en avais l'impression, et je culpabilisais un peu. Sauf qu'en fait, j'étais au ralenti, et au plus proche de mes sensations, donc toujours peu de nourriture. Le soir, quand je suis allée chez le médecin, il m'a annoncé 10.6 de tension. Voilà pourquoi j'avais l'impression que mes gestes étaient plus lents que ma pensée.

Là, j'ai eu l'impression qu'un voile se déchirait. Avant, je serais allée travailler, puisque je n'avais plus de fièvre, que mon ventre allait bien, que je me sentais bien, et que je n'étais pas remplacée... Mais avant, j'aurais nié l'inconfort, j'aurais décompressé par la nourriture (peut-être pas le jour même, parce que la gastro, c'est dissuasif, niveau alimentaire, mais le lendemain ou plus tard). Là, j'ai mangé à ma faim, en "flux tendu", bouchée par bouchée. Je me suis reposée. Le lendemain, je suis allée travailler. Je me sentais encore au ralenti, mais assez bien pour travailler. Et depuis, je n'ai pas décompressé avec la nourriture. Parce qu'il n'y avait rien à décompresser.

Quand le médecin m'a annoncé ma tension, j'ai arrêté de culpabiliser de ne pas être allée travailler. Sans ça, j'aurais continué. Il a fallu un chiffre extérieur à moi pour que j'autorise mes sensations à avoir eu raison.

samedi 22 mars 2014

Desserts industriels mon amour

Ecrit sur le fil "Quels sont vos aliments tabous ?" du forum Linecoaching.

23/02


Je n'ai pas (plus ? plus pour le moment ?) d'aliments tabous à proprement parler (des aliments que je m'interdis sous peine de compulser dessus). Mais il y a parfois des aliments qui me posent problème ponctuellement, pour lesquels j'ai encore du mal à m'arrêter, même quand je sens le rassasiement spécifique dans la bouche. Quelques jours/semaines plus tard, ça va. Et plus tard, un autre apparaît.

- Tout au début du programme, la crème de marrons. Fin août, je me suis inscrite, et le lendemain, j'achetais mon premier lot de petites crèmes de marron depuis longtemps ! Et en fait, le fait de pouvoir en remanger quand je voulais, de découvrir que je n'avais pas aussi faim que je croyais, ça a fait passer très vite l'envie dévorante. J'ai appris à filmer et mettre au frigo pour le lendemain. Il me reste même un petit pot du deuxième achat.

- A Nöel, les chocolats au praliné. J'avais prévu de refaire l'expérience du rassasiement spécifique sur une boîte de chocolats, et puis finalement, rien que d'écrire sur le forum que j'avais cette difficulté, d'envisager de refaire l'expérience, ça m'a fait prendre du recul, et l'envie dévorante d'en dévorer a disparu.

- Lors de mes dernières règles, les pommes. J'avais l'impression que ça allait me prendre la place des aliments gras sucrés réconfortants. J'en avais envie, mais je rechignais à en manger, parce que bon, le chocolat, c'est meilleur, non ? Là aussi, l'écrire dans le forum m'a aidée à prendre du recul, et du coup j'en ai fait mes délices pendant quelques repas, pour le dessert. Un aliment diététiquement correct comme aliment tabou, je ne m'y attendais pas !

- En ce moment (en fait, depuis peu après mon inscription !), ce sont les desserts (industriels) en portions individuelles qu'on trouve au rayon frais, à côté des yaourts. Il en existe une énorme variété, et ça a toujours été des aliments interdits ou déconseillés (les faits-maison n'ont jamais été aussi stigmatisé dans ma tête, ce sont des desserts de réunion familiale ou amicale, des desserts d'exception. Mais l'industriel, c'est le tabou longtemps désiré !).

Même quand j'étais entre deux régimes, en plein lâchage, je n'en achetais pas. Déjà, ce n'est pas donné. En plus, les portions sont toutes petites, c'est du vol ! Et puis ça fait des calories (à la place, je mangeais les glaces de mon mari !). Là, ça y est, la porte est ouverte sur le monde des merveilles !

J'ai enfin pu goûter les crèmes que mon neveu de 4 ans mange sans que je m'autorise à y goûter : Nesquik (j'aime), les "P'tits filous" (je n'aime pas, lui il adore). Et puis les trucs "d'adultes" : cheesecake au citron, aux fruits rouges, au caramel, dessert Gû (alors ça... mais alors ça... qu'est-ce que c'est bon !), mousse au chocolat noir, au chocolat au lait (bof), à la vanille (bof), à la pistache (bof), semoule aux grains de raisin, riz-au-lait, tiramisu, et j'en passe.

Je les mange en dessert, je veille à garder de l'appétit pour en profiter. J'en mange parfois pendant mon EME du soir, mais c'est moins bon, nettement, donc quand je n'arrive pas à m'en passer, je n'en mange qu'un seul. J'arrive à m'en passer de plus en plus, parce que je sais que je pourrais en profiter le lendemain, et le surlendemain. J'aime l'idée que ça soit un aliment de mon nouveau comportement alimentaire, pas de l'ancien, mais c'est encore difficile.

Même mangés avec faim, je ne m'arrête pas quand j'ai les signaux du rassasiement spécifique dans la bouche. Ça a beau ne plus avoir goût qu'au sucre et au gras, je continue. Si je m'arrêtais, il en resterait entre la moitié et un quart. Moi qui trouvais avant que les pots étaient trop petits, je les trouve maintenant trop grands ! Après le premier carnet de stabilisation du comportement, un des exercices était de jeter des objets inutiles, et c'était drôlement bien ciblé ! J'ai encore beaucoup à faire à ce niveau !

Le bon côté, c'est qu'après un premier round de plusieurs semaines de "WOW, toutes ces bonnes choses !", j'ai eu une soudaine envie de yaourt (au lait entier, quand même, hein !), pendant plusieurs semaines, envie de moins de sucre et de moins de gras, de moins de complication gustative.

Le "mauvais" côté, c'est qu'hier, ça a recommencé. Mais aujourd'hui, après deux desserts de ce style hier midi et hier soir, j'ai eu envie d'acidité. J'ai renoncé au Gû à midi, et j'ai opté pour une "chantilly-rhubarbe" que j'ai trouvé jouissive, et j'ai même trouvé que la chantilly était un peu trop lourde (alors qu'en principe, je la mange à part, pour en avoir tout le goût).

J'aurais pu opter pour un pamplemousse rose. Après tout, je m'en suis régalé hier et j'en ai encore envie. Mais j'ai l'impression de DEVOIR profiter de mes desserts "TANT QUE C'EST POSSIBLE", comme si demain un homme style Men in black allait venir m'obliger à faire un régime au nom de la Loi Diététique (je l'imagine bien, visage impassible, costume cravate, lunettes noires et compteur de calories dans le holster).

Ça m'agace un peu, mais au final, je me laisse porter. Je pense que j'ai besoin d'en tester autant que je veux, d'en manger et d'en remanger (j'attends la faim suivante, voilà tout), dessert après dessert, faim après faim, pour mieux connaître cet aliment longtemps tabou, et voir que non, aucun agent de la Loi Diététique ne débarque chez moi au petit matin pour me mettre au régime. Et petit à petit, je me dis que ça deviendra un plaisir plus familier, puis pas plus désirable que les autres aliments.

vendredi 21 mars 2014

Apprendre à écouter ses sensations

Ecrit sur le fil "Je ne sais pas écouter mes sensations car..." du forum de Linecoaching.

23/02

- Je ne sais pas non plus m'écouter quand je suis fatiguée, je n'aime pas me coucher avant 23h30-minuit. Par contre, maintenant, le matin, je m'autorise à traîner au lit les jours où je ne travaille pas.

- J'ai envie de bouger davantage, mais j'ai la flemme de me remettre à la gym. Et puis il y a aussi l'envie idiote et stérile de prouver qu'on peut perdre du poids sans sport, pour pouvoir faire "nananère" à tous ceux qui m'ont conseillé de faire un régime et de me mettre au sport, que c'était la seule solution. Mais là, je commence à avoir une vraie envie naissante de retrouver les sensations de l'effort physique (très modéré, hein ! gym douce !), et je ne l'écoute toujours pas. Boah, ça viendra.


Côté progrès :

- Je ne savais pas m'écouter quand je rentre tard du boulot. Je n'ai qu'une envie : me changer. Et mon mari n'a qu'une envie : me communiquer tout ce qu'il a à me communiquer sur notre future maison. Maintenant, j'y arrive : quand je sens que ça va durer plus de 5 minutes, je l'arrête et je lui dis que je vais me changer. Ça l'embête un peu, parce que du coup, il doit se retenir, mais ça m'évite d'avoir l'impression d'être envahie, et ça me permet d'être sur la même longueur d'onde que lui (parce que notre future maison, c'est un bonheur et une angoisse pour nous deux, mais à chaud juste après le boulot, j'avais l'impression d'être envahie par un truc qui me concerne peu, du coup il avait l'impression d'être un peu seul au front). C'est fou ce que 5 minutes peuvent changer dans l'ambiance !

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Au sujet de traîner au lit, depuis que je travaille la méthode de Linecoaching, que je suis davantage à l'écoute de mes sensations, il m'arrive fréquemment de ne pas entendre le réveil. J'ai besoin de dormir : je dors. Pas glop les matins de travail. Du coup, j'ai reculé l'heure du réveil. Puisque j'arrive à l'heure quand je m'oublie au lit, autant m'autoriser à dormir davantage. Je fais aussi un peu plus attention à me coucher le moins tard possible, puisque si je suis trop fatiguée, le réveil ne me réveillera pas.

jeudi 20 mars 2014

Tentation et repas convivaux

Ecrit sur le fil "La tentation" du forum de Linecoaching, consacré aux tentations des repas conviviaux, notamment familiaux, notamment chez les parents.

19/02

En réponse à une forumeuse qui parlait d'un déclic dans la tête qui n'arrivait pas.

Pour moi, ça n'est pas un déclic dans la tête, c'est un apprentissage, notamment corporel. Je ne sais pas si ça fera un jour un déclic dans ma tête, mais ce que ça me fait pour le moment, c'est une familiarisation avec des sensations, qui font que je préfère ne pas faire un week-end trop copieux, à cause des sensations corporelles positives que j'ai quand j'ai respecté ma faim et mes envies.
En réponse à une autre forumeuse, qui parlait de la tarte de sa grand-mère et de sa difficulté à se dire qu'elle pouvait arrêter d'en manger quand elle n'avait pas faim, que ça n'était que de la nourriture.

Ca n'est pas que de la nourriture. Il y a toujours davantage, derrière les aliments (j'ai adoré lire les passages sur ça, dans "Mangez en paix" du Dr Apfeldorfer, ça m'a beaucoup appris). Une tarte de ta grand-mère, c'est de l'amour, c'est son expérience, son plaisir à nourrir son entourage, sa patience à pâtisser, le temps qu'elle a passé à faire et à refaire jusqu'à obtenir ce résultat, son obstination ! En mangeant cette tarte, tu manges tout ça. Donc non, ce n'est pas que de la nourriture. C'est bien pour ça que ça n'est pas facile !

Les conseils que les autres t'ont donnés sont excellents (avoir la recette, en emporter pour plus tard). Discuter de la recette, exprimer le désir d'en profiter une fois chez toi, ça permet aussi à l'amour de circuler. Avoir la recette des truffes au chocolat noir de mon frère m'a aidée à ne pas trop me lâcher dessus à Noël, et c'est aussi une forme de remerciement envers lui, qui avait pris la peine de les faire. En emporter pour plus tard, ça m'aide, quand je suis chez mes parents, à ne pas prendre de la brioche maison au petit-déjeuner alors que je n'ai pas faim au petit-déjeuner, et c'est aussi une forme d'échange d'amour : ça fait plaisir à ma mère de me nourrir, même en différé, et ça me fait plaisir de manger ce qu'elle confectionne.

Mais je dépasse toujours ma satiété, chez mes parents. On est en famille, c'est festif, on est content. Je la dépasse cependant de moins en moins. L'avant-dernière fois, il m'a fallu une bonne demi-journée pour avoir de nouveau faim, au lieu d'une journée. Là, en un quart de journée, elle est revenue.

Pour y arriver, je fais un tour côté cuisine pour savoir ce qu'il y a au menu. Et je fractionne en conséquence. Si j'ai une grosse envie de brandade de morue, je prends peu du reste. Si c'est le dessert qui me tente, je prends peu des autres plats et une part normale du dessert. Je fais aussi impasse sur ce qui me tente peu, ça me laisse de l'appétit pour ce qui me tente vraiment. Je laisse aussi de côté ce que je mange couramment chez moi, sauf si j'en ai très envie (par exemple une mandarine : je m'en suis régalée ce week-end chez mes parents, parce que j'en avais très envie, mais en principe, je les évite, je préfère les gâteaux de ma mère, que je n'ai pas chez moi).

Mais les repas de famille, chez nous, ça tient un peu du buffet. Il y a plein de choses sur la table, et chacun se sert comme il veut. C'est parfois rageant de voir que "comme je veux", c'est à peine un quart de ce qui est dans l'assiette de mes frères ou de mes belles-soeurs (même mon neveu de 4 ans a un plus gros appétit que le mien - quoiqu'il ne finit pas toujours ses assiettes, donc peut-être pas). Mais ça fait du bien de ne pas me sentir lourde après le repas, d'avoir faim au repas suivant, de ne pas sentir que je dois manger absolument d'un aliment, parce que c'est maintenant ou jamais, de ne pas me demander comment je vais rattraper "ça", comme quand j'étais au régime.

"Ça", c'est du bonheur familial, ça ne se rattrape pas, ça se déguste, mais ça se déguste en entier : l'aliment, oui, et puis son histoire, la conversation, les gens, le mouvement, tout  - mais pas forcément en même temps. Quand je suis chez mes parents, je suis plus attentive à ne pas mettre un aliment dans ma bouche si je participe à une conversation, même simplement avec les oreilles. Finis les avalages rapides de bouchées pour pouvoir donner mon avis dans une conversation. Soit je ne donne pas mon avis dans la seconde (et bon, je dois reconnaître que le monde n'y perd pas tant que ça, même si j'adore mettre mon grain de sel partout), soit je diffère ma bouchée.

En tous cas, c'est drôlement intéressant de "travailler" sur les repas conviviaux, notamment familiaux. Il y a de la matière, et on y voit l'évolution de notre comportement, ou bien on y met le doigt sur ce qui coince.

mercredi 19 mars 2014

Garde-robe

Ecrit dans le fil "Mes inconforts du moment" du forum Linecoaching.

19/02

Je suis en train d'expérimenter les RPC pas top, et j'ai lu un passage, dans le chat de ce soir avec le Dr Apfeldorfer, qui donne de l'écho à mes réflexions.

Parfois, quand je suis énervée, la RPC me pose et me soulage de cette agitation. Parfois non, le niveau d'agitation est plus haut, ou bien c'est lié à un état physique (pas assez dormi, approche des règles). Dans ces cas-là, je me dis que je ne fais pas tout bien comme il faut, que ça ira mieux demain.

Mais depuis quelques semaines, je commence à me dire qu'en fait, il n'y a pas vraiment une bonne et une mauvaise manière de centrer son attention sur la respiration et d'observer ce qui se passe dans le moment présent, puis de revenir à sa respiration.

Du coup, j'entrevoyais l'atroce vérité : si la RPC n'est pas top, c'est simplement qu'elle n'est pas faite pour me soulager. Elle me permet juste de constater que je suis agitée. Parfois, ce simple fait suffit à me rasséréner, parfois non. Ça veut dire qu'il va falloir que j'accepte d'être parfois énervée.

Je le savais déjà, mais seulement en surface, j'avais saisi "intellectuellement" que la RPC n'était pas un moment magique guérisseur, et que l'acceptation était la seule réponse possible pour des émotions récurrentes. Mais je n'en étais pas au point de l'expérimenter consciemment, si je puis dire. Me dire que je n'étais pas assez concentrée, c'était plus facile que de me dire qu'il allait falloir renoncer à l'idée de guérir magiquement mes moments d'énervement. Il va falloir que je cherche ce qui m'a énervée, que je vois si je peux l'éviter ou si je vais devoir en passer par-là. Pfiou. Rien que d'y penser, ça m'énerve !


Aujourd'hui, la cause mon énervement, c'est que :

- j'ai passé trop de temps sur le net, à la recherche de vêtements.

- Mes pantalons sont trop grands. Ce qui est plutôt cool, mais du coup, ça fait une dépense. J'ai déjà acheté une garde-robe complète quand j'ai perdu beaucoup de poids avec un régime, puis une partie de garde-robe quand je l'ai repris. Devoir acheter des vêtements pour changer de taille, c'est un peu agaçant, ça me rappelle des espoirs déçus, et je suis financièrement plus serrée que quand j'étais dans la phase espoir, il y a 6 ans.

- J'ai commandé deux pantalons, sur Balsamik, ils sont arrivés aujourd'hui, et ils étaient trop grands (d'un côté, c'est assez agréable, mais d'un seul côté). Donc en fait, soit j'ai perdu deux tailles au lieu d'une, soit Balsamik taille plus grand. Dans les deux cas, c'est agaçant, parce que ça me rappelle quand j'errai dans les magasins de vêtements, chargée des mêmes vêtements en trois tailles, parce que je ne savais pas quelle était ma taille, ça changeait trop, je ne me reconnaissais pas, ce qui est très déstabilisant, et les différentes marques ne taillent pas de manière uniforme.

- Du coup, comme j'ai renvoyé les deux pantalons trop grands d'une taille, je vais devoir mettre les deux que j'ai déjà, qui sont trop grands de deux tailles, et ça devient désagréable. Mon nouveau pull tombe bien avec les pantalons d'une taille de trop, pas avec les vieux.

Je me sens agitée, énervée, impatiente, j'ai une sourde angoisse que le cercle recommence (maigrir, grossir, et rebelote), j'ai peur de trop espérer et d'être déçue. Je ne me sens pas encore prête à être mince (bon, j'ai encore une large marge avant d'en être là). Je ne suis plus la même que quand j'ai fait mon régime il y a 6 ans, mais je n'en suis pas encore si différente, pas vraiment plus solide.

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Ça m'a vraiment fait un sale effet, de constater que j'avais changé de taille. Ça m'a replongée dans les ressentis du régime, j'ai détesté éprouver ça. Un vrai gros inconfort. Je l'ai digéré petit à petit, parce que j'ai osé l'écrire. En principe, les filles qui râlent parce qu'elles ont perdu une taille, ça m'agace un peu, j'avoue. Là, ben tant pis, c'était moi, la fille qui râle, et c'était pas une râlerie de coquetterie. Avec le recul, je me dis que le problème n'est pas de me sentir ou pas prête à être mince, mais plutôt prête ou pas à encaisser le mal-être de retrouver des pensées et des émotions liées à un régime. Ces pensées et émotions, je ne les ai jamais ressenties autrement. Je n'ai jamais été mince à moins de sortir d'un régime. La dernière fois que j'ai été mince "naturellement", c'était quand j'avais 4 ou 5 ans.

mardi 18 mars 2014

Repas de gâteaux

Ecrit sur le fil "Je me libère... peut-être trop ?" du forum Linecoaching.
Une forumeuse s'interrogeait. Ses envies la portent vers des aliments plutôt légers, donc elle ne programme pas des gâteaux ou des bonbons dans ses repas. Mais elle ne résiste pas à un croissant ou un bonbon proposés hors des repas. Elle se trouvait encore trop dans le contrôle alimentaire. Elle avait peur, si elle se fiait complètement à ses appétits spécifiques, de ne plus jamais manger de légumes ou de fruits, et donc d'être en mauvaise santé. Elle se demandait si elle ne gagnerait pas à se laisser aller au déséquilibre alimentaire quelque temps, pour voir.

18/02

Alors ça, moi, je n'ai pas hésité une seconde à le faire ! Des repas de gâteaux, j'en ai fait beaucoup au début. Et même encore, dès que j'en sens l'envie, je n'hésite pas. Un midi, au retour de courses un peu stressantes, j'ai fait un repas avec des biscuits apéro, une crème dessert et un biscuit. Je remplace parfois mon repas du soir par un chocolat chaud-tartines de beurre dès que les règles commencent à me dérégler.

Maintenant, ça devient plus rare. Un repas de gâteaux, maintenant, ben bof. C'est trop uniforme, même avec des gâteaux de goûts et de textures différents. Au final, ce qu'on sent, c'est le sucre et le gras. Parfois, je fractionne nettement tout le reste pour me permettre de prendre un dessert plus conséquent. Parce que renoncer aux goûts multiples d'un repas pour le goût assez uniforme d'un dessert (même bon), ça m'intéresse moins qu'au début. C'est normal : tout ce qui est interdit est généralement très désirable, et ce qui est rare est souvent enchanteur.

Rien que pour ça, je trouve que ça vaut nettement le coup de se faire des repas de gâteaux si on en a envie. Déjà, c'est vraiment bon ! C'est exotique ! En plus, ça se régule sur les autres repas. Ça transforme les "Il faut manger des légumes, c'est bon" en "Rhâ, de la salade, MIAM ! Oh, une pomme, quel bonheur !" Et puis ça me permet de moins céder aux EME. Si j'ai envie de me cocooner avec de la nourriture, je peux, j'ai le droit, je le fais. Du coup, les fois où je décide de ne pas céder à mes EME, c'est plus facile : puisqu'un autre jour, je n'hésiterai pas à faire un ou plusieurs repas à faire hurler un diététicien pro-régime.

Le seul truc qui peut géner, c'est d'arriver à s'arrêter. Le goût devient moins bon, mais parfois ça ne suffit pas. Pour le moment, c'est en amont que je m'"arrête" le plus souvent : je prends une petite quantité de quelques aliments sucrés. Parfois, j'arrive à m'arrêter en aval : je m'oblige à prendre conscience du changement de goût, je regarde l'heure pour voir combien de temps il me reste jusqu'au prochain repas (j'aime ma compétence toute neuve et toute fragile à avoir faim à l'heure des repas avec mon mari). Et si je n'y arrive pas, ben j'aurai faim plus tard, tant pis, c'est un choix.

J'ai eu une petite frayeur quand un ongle s'est un peu effrité, il y a deux semaines. Je me suis dit "Ouh là, ça y est, je suis en carence !" En fait, c'était juste un accident de manucure, j'ai fragilisé le coin d'un ongle en le limant un peu de travers, les autres vont très bien, et l'ongle "accidenté" repousse normalement.

lundi 17 mars 2014

Prendre en compte les inconforts

Ecrit sur le fil "Mon inconfort du moment" du forum Linecoaching.

Ce fil est une gigantesque découverte, qui a changé mon rapport au monde (oui, carrément !). J'ai été éduquée dans l'habitude de positiver, ce que je trouve très bien. Quand ça ne va pas, ce n'est pas grave, ça ira mieux. Du coup, les inconforts, pour moi, c'étaient des plaintes inutiles. Gnangnan j'ai mal aux pieds, gnangnan je suis fatiguée, gnangnan c'est dimanche soir faut reprendre le boulot demain, et j'en passe. Ma réaction, avant Linecoaching, c'était de repousser la pensée ou l'émotion négative. Sauf que ça ne la fait pas disparaître. Ca l'entasse dans le coin, avec les autres, celles de la veille, de l'avant-veille, de l'année dernière, d'il y a dix ans, vingt ans... Ces inconforts qu'on repousse, ce sont ceux qui nous font manger sans faim.

Quand j'ai commencé à lire cette partie du forum, je trouvais les inconforts décrits généralement très bénins. Ensuite, au fur et à mesure de mon avancée dans le parcours, j'ai réalisé. Le fait de VOIR ces inconforts, au lieu de les repousser dans un coin, ça permet de NE PAS les entasser. Ca ne les fait pas disparaître pour autant. Mais ça me permet de me prendre en compte dans ma globalité, avec mes pensées et émotions positives, mais aussi avec les négatives, que ça soit important ou pas. Je ne les repousse plus, je les REGARDE, je les NOTE, je les prends en compte. Avant, je ne le faisais pas. Mais avant, je mangeais sans faim systématiquement. J'attendais que l'"extérieur" améliore ma vie (par un régime, par exemple).

Ca n'est pas pour ça que ça m'empêche de positiver. Mais je positive sur la réalité, pas sur une fausse image de bonheur avec le gros tas d'inconforts repoussé dans un coin, à l'abri des regards, surtout du mien. Par exemple : je suis fatiguée, j'ai encartonné mes affaires pour le déménagement, même les boîtes congélation, et comment je fais maintenant pour congeler ? les prix des devis dansent dans ma tête, il faut encore attendre trois mois avant le déménagement, ET je suis satisfaite d'avoir abattu autant de travail, que les choses avancent, qu'on soit à deux pour faire tout ça, et de bientôt pouvoir me lever et aller contempler la vue somptueuse depuis la porte-fenêtre de ma maison à moi en buvant mon thé noir du matin.

4/02

Mon inconfort du moment, c'est que j'ai l'impression de ne pas arriver à trouver mon équilibre post-règles.

L'avant-règles s'était beaucoup beaucoup beaucoup mieux passé que d'habitude, mais là, j'ai l'impression de ne plus être assez patiente pour attendre ma bonne faim, de ne pas réussir à encaisser le fait de laisser une petite place, et même de ne pas respecter mes appétits spécifiques : hier j'ai mangé des lentilles, qui finalement ne sont pas aussi bonnes que je l'espérais (mais elles n'y sont pour rien, ces pauvres lentilles : mon mari les a trouvées délicieuses). Ce soir, j'ai mangé à nouveau des lentilles, sauf que j'avais envie de pommes. Donc j'ai mangé une pomme ensuite, alors que je n'avais plus faim. Hier, j'avais envie de pommes aussi, mais j'ai mangé une mousse au chocolat à la place (bon, j'en avais envie aussi, mais pas autant, ça n'était pas une envie du corps). Et le soir, pendant mon EME habituelle, j'ai pensé à manger une autre mousse, et finalement, j'ai dévoré deux pommes, avec délice. Des pommes pendant mon EME du soir... c'est une grande première ! A croire qu'en ce moment, c'est mon aliment tabou !

J'ai du mal à accepter d'avoir "perdu", même momentanément, les avancées que je sentais avant le week-end. Mais je m'accroche quand même, je tiens bon sur les fondamentaux : pause salle-de-bain en fin de journée, je me lave le visage en écoutant des mantras sur ma tablette. Puis RPC. Puis un temps de vide, entre la RPC et le retour à "l'extérieur". Ça me fait du bien, mais je ne trouve pas encore le mieux-être que je pouvais ressentir simplement en me connectant à moi-même plusieurs fois dans la journée, pour prendre conscience de mes inconforts et les accepter. J'ai l'impression d'être dans une course et de devoir attendre l'arrivée pour pouvoir me poser, et je me sens fatiguée.

(L'écrire va peut-être me permettre d'accepter de lâcher-prise. Parce que bon, ça fait juste depuis vendredi soir que je suis comme ça. J'ai l'impression que ça fait plusieurs semaines !)

En me relisant, je m'aperçois qu'en fait, c'est bien ça : les pommes sont mon aliment tabou du moment ! Ce week-end, je me suis chouchoutée avec du sucré (entre la douleur et les anti-inflammatoires, la seule chose très nette, c'était mon envie de sucre). Maintenant, je n'ai plus cette envie intense de sucre. Mais manger plus léger, ça me fait l'effet de ne pas "profiter encore un peu". Un vieux contrecoup d'ancienne régimeuse. En fait, "profiter", ça serait plutôt manger ce que j'ai envie de manger (envie dans le sens d'appétit, dans le sens qui fait qu'au goût, c'est aussi bon qu'à l'idée), et me laisser une petite place, ressentir à nouveau la bonne faim, et surtout me demander régulièrement dans la journée comment je vais, une ou deux inspirations/expirations en pleine conscience, en essayant de me laisser traverser par les émotions.

Ça secoue bien, quand même, les périodes de règles !

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D'avoir exprimé ça dans le fil des Inconforts, ça a permis à d'autres forumeuses de découvrir qu'elles aussi, parfois, ça les secouait au point de leur faire penser qu'elles décrochaient. Alors que c'est juste un inconfort, ça arrive, ça passe, ça reviendra. Et moi, ça m'a permis de me dire que bon, cet inconfort était vraiment puissant et qu'il revenait vraiment souvent. Autant essayer d'expérimenter des choses pendant mes règles. Ca m'a permis d'avancer le mois suivant.

dimanche 16 mars 2014

"Pattie Sauve Le Monde" (ou "Le stresseur poids")

Ecrit sur le fil "Victoires du jour" du forum Linecoaching.

28/01

J'ai commencé Linecoaching fin août. Je n'ai pas de piles dans ma balance à piles, donc je ne me pèse que chez le médecin, tous les deux mois environ.

La première fois après Linecoaching, ma perte de poids était très importante, tous les kilos de glace Magnum mangées sans faim tout au long de l'été ont fondu. Mon médecin était étonné, il m'a demandé ce que je faisais, j'ai expliqué rapidement (faim --> je mange. Pas faim --> j'essaie de ne pas manger). Il n'avait pas l'air convaincu, mais il m'a encouragée à continuer, puisque ça fonctionnait.

La deuxième fois, une perte moins importante. Mon médecin a eu l'air rassuré, ce qui m'a énervée intérieurement, je me suis dit qu'il pensait "oui, bon, ça vaut pas un régime quand même" (alors que si ça se trouve, il ne pensait pas ça). Il m'a dit de continuer et m'a demandé le nom, que j'ai donné volontiers.

Et ce soir, encore une perte, pas de quoi sauter au plafond pour crier à la méthode miracle, mais ça n'empêche qu'en tout, j'en suis à 10 kilos, sans aucun régime, que du plaisir et une manière différente de gérer mes envies de manger émotionnelles. Il m'a redemandé le nom, j'ai répété : Zermati, Apfeldorfer, le site du GROS. Et cette fois, il l'a noté. Ca m'a fait vraiment plaisir. Je me dis que peut-être, il va se renseigner, et que la prochaine personne en surpoids qui lui demandera des conseils, il lui en donnera de vrais bons, pas juste un régime.

Entre la deuxième visite et la troisième, j'ai pris du recul, parce que ça m'avait agacée d'être agacée. Déjà parce que j'étais agacée par une pensée que je lui avais attribuée, qu'il n'avait peut-être pas eue (parfois, comme ça, je me joue le film à moi toute seule, je joue tous les rôles). Et puis surtout, j'ai réalisé que je m'investissais quasiment d'une mission : "Sauver Ma Ville Des Régimes En Montrant Le Bon Exemple Pour Convaincre Le Médecin" (prochainement sur vos écrans, avec moi dans tous les rôles). Donc maintenant, j'ai ralenti un peu mon investissement très actor studio dans le premier rôle de mon film intérieur. Parce que je ne tiens pas à me sentir "tenue" de réussir. Ça doit venir de moi, de mes sensations de bien-être, de plaisir, de capacité naissante à pouvoir accepter mes émotions, ça ne doit plus venir d'un "devoir" que je me crée (et puis en plus, je n'ai rien à me mettre pour les Oscars, si mon film intérieur est sélectionné !)

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Le "ça doit venir de moi", c'est dans le fil des mes réflexions après la lecture du chapitre sur l'hyperempathie, dans "Maigrir c'est dans la tête" du Dr Apfeldorfer. Il y parle du lieu de la décision, extérieur et intérieur.

samedi 15 mars 2014

Lâcher l'aliment

Ecrit sur le fil "Victoires du jour" du forum Linecoaching.

17/01

Peut-être pas une victoire, mais en tous cas une évolution perceptible : ce soir, j'ai arrêté de manger un hot-dog maison qui était délicieux sans aucune difficulté et sans prendre une bouchée supplémentaire pour voir si le goût était moins bon. Il y a eu un moment où j'ai SENTI que la prochaine bouchée était potentiellement moins bonne. Ca m'est déjà arrivé plusieurs fois, mais je n'ai jamais arrêté net de manger pour autant.

En principe, je ressens dans la bouche que c'est moins bon, j'en reprends une ou deux bouchées, pour voir si vraiment, c'est moins bon. Si vraiment c'est moins bon, j'arrête (ou du moins j'essaie, ça peut être plus ou moins difficile, si j'ai une EME de fin de repas).

Ces derniers temps, je me suis aperçue que je faisais souvent une pause juste avant de me demander si la prochaine bouchée était moins bonne. Une pause inconsciente, pas comme dans une vraie dégustation lente qui envoie au plafond tellement c'est bon.

Et ce soir, au moment où j'ai fait cette pause, j'ai eu plusieurs pensées dans la tête, genre on est plusieurs à parler en même temps : je suis revenue à plus de conscience de ce que je faisais (je mangeais en lisant un article, d'un œil distrait, certes, mais d'un œil quand même) ; en même temps je me suis dit que pour la prochaine bouchée, je devrais voir si elle avait toujours le même goût qu'au départ, pour savoir où j'en étais du rassasiement gustatif ; en même temps je me suis demandé si les mangeurs régulés faisaient ce retour à la conscience au moment où ils s'arrêtent de manger (les mangeurs régulés sont un mystère, ça m'intéresse de savoir comment ça se passe pour eux) ; en même temps je me suis dit que peut-être, cette pause que j'ai remarquée dans ma prise de nourriture, même quand je suis en "quart de conscience" (et non en pleine), c'est le signal inconscient que les mangeurs régulés reçoivent. Et en même temps je me suis rendue compte que je n'avais pas vraiment envie de prendre une bouchée de vérification du rassasiement gustatif, que rien que le fait de me dire que je devais vérifier était un signe que le rassasiement gustatif était là.

Je pense que cette pause, que j'ai remarquée, est une vraie évolution. Je pense aussi que si j'étais plus consciente, je l'aurais perçue plus tôt. Je me dis que ça tombe bien, parce que je suis de plus en plus consciente, de plus en plus souvent. Je me dis que mes sensations se développent : je sens mieux les odeurs, les goûts. Et là, la sensation de rassasiement gustatif.

Pourtant, je n'avais pas bien commencé : ce soir, j'évacue un peu ma journée, et le début de mon repas, c'était un peu comme une EME pas trop impérieuse, sauf que j'avais faim. Je me suis aperçue en arrêtant de manger que j'avais commencé sans même l'idée de fractionner. J'ai pris le hot-dog entier, alors que d'habitude (enfin, "d'habitude" depuis l'étape du fractionnement), je me le découpe avant, quitte à y revenir. En général, je mange avec un couteau et une fourchette, et là je l'ai mangé comme un sandwich. Bref, tout était bien disposé pour que j'évacue ma journée avec une belle EME de fin de repas prolongée.

Peut-être que ce qui a fait la différence, c'est qu'à la fin de ma journée de boulot, avant la dernière réunion, j'avais une heure, et que j'ai pris le temps de faire une RPC (j'ai même carrément arrêté de jouer à Candy crush saga parce que le besoin de me recentrer sur moi, au lieu de vider mes pensées, était devenu impérieux, une sorte d'ERPCE, une envie de RPC émotionnelle). Et après la réunion, en revenant, je me suis fait une pause sur internet, et ensuite une séance de démaquillage, et enfin une RPC en silence.

Je pense que ce qui m'a permis d'avoir les bons réflexes (me maquiller ce matin pour être sûre que je devrais passer par la case démaquillage après ma journée difficile, faire une RPC avant le dernier round et une autre au retour), c'est d'avoir expérimenté plein de fois ce qui ne marche pas (être agitée, attendre la fin de la journée comme LE moment où je pourrais enfin souffler) et d'avoir, grâce aux étapes du programme, expérimenté quelquefois ce qui marche : se centrer sur la respiration plus souvent, utiliser la RPC quand j'ai des émotions qui m'amènent à vouloir accélérer le temps ou à ne pas vivre ce que je vis, et la sensation laissée par le fait de "laisser une petite place", qui, de désagréable, est devenue ultra-confortable.).

Et finalement, ce soir, j'ai laissé une petite place, alors que la journée était faite pour une EME. Ca ne veut pas dire que je n'en aurai pas une plus tard, mais ça n'est pas grave : j'ai éprouvé ça, cette envie presque inconsciente d'arrêter de manger. Je me suis rendue compte que je l'avais déjà éprouvée, sans la décoder (et parfois sans souhaiter la décoder). Ça veut dire que ça reviendra, et peut-être que ça pourra devenir une habitude, à la longue.

vendredi 14 mars 2014

Repas de la Saint-Sylvestre

Ecrit sur le fil "Repas de fêtes en pleine conscience" du forum Linecoaching.

3/01/2014

Le repas du 31 décembre a été un peu compliqué pour moi. C'était de l'inédit depuis mes débuts sur Linecoaching : je n'avais pas faim et j'ai mangé quand même. Ca m'arrive parfois au travail, mais je mange peu, dans ces cas-là.

A midi, nous étions passés au Quick, et j'avais pris une salade et des petits beignets. Or les beignets, ça ne fait pas partie de mon répertoire alimentaire habituel. Je pensais que vu l'heure tardive du repas, la faim reviendrait, puisque je n'avais pas mangé très au-delà de ma faim, pas plus que lors du midi avant le réveillon de Noël. Sauf que non, le beignet met vraiment vraiment beaucoup de temps avant que l'énergie puisse être absorbée. Maintenant, je le saurai ! Avant le réveillon de Noël, j'avais mangé des pâtes, et ça, je connais davantage les effets.

Donc voilà, pas faim. J'ai eu du mal à me décider à manger. J'ai finalement pris très peu de tout ce que je souhaitais goûter. Au début, c'était étrange de manger sans avoir faim, limite désagréable. Pas physiquement, mais dans la tête. Et puis en respirant, ça allait. A la fin, je n'ai pas eu l'impression d'avoir trop mangé ni d'avoir des difficultés de digestion. J'avais juste des regrets de ne pas m'être régalée comme je l'avais espéré, avec faim.

Le lendemain, la faim était au rendez-vous (pas vraiment la bonne faim, plutôt entre la petite et la moyenne). Les aliments étaient bien meilleurs, mais je me suis gardée une petite place pour les truffes au chocolat noir que mon frère avait fait et qui étaient déjà bonnes sans faim la veille. Le soir, chez moi, j'ai eu faim à nouveau vers 22h, j'ai mangé une tartine de tzatziki.

En ce moment, j'ai plus de mal à entendre mes sensations, tout est brouillé par les règles, la douleur quand elle est là, les anti-inflammatoires quand elle n'est pas là, et l'intense soulagement de la fin du syndrome pré-menstruel. Donc j'attends la faim, j'essaie d'écouter mes appétits spécifiques, et pour la satiété, ben on verra d'ici quelques jours ! La régulation se fera, de toute façon. C'est un tel bonheur d'attendre la faim pour manger, de retrouver le goût plein des aliments, au lieu de leur fantôme de goût (sans la faim, c'est comme un fantôme de goût) et d'avoir la sensation de la petite place (enfin, quand j'ai mes règles, la petite place, c'est un vrai inconfort, donc je ne la laisse pas en ce moment).

Ma conclusion : le choix des aliments du midi avant les fêtes est primordial. Il faut vraiment qu'ils ne sortent pas de mon répertoire alimentaire le plus basique possible pour que je puisse jouer avec mon appétit prévisionnel. Si ça n'avait pas été un repas de fête, je n'aurais pas mangé sans faim, parce que j'étais dans ma famille, j'aurais pu me permettre de ne pas manger (enfin, je pense qu'on peut se le permettre avec n'importe qui, mais moi, je suis débutante dans l'art de m'affirmer).

Après les fêtes, j'ai eu quelques pensées négatives automatiques, du genre "Oh mon dieu, je n'ai pas envie de légumes, c'est la catastrophe, comment vais-je faire pour réguler ???" Et puis ça s'est calmé. Ce n'est pas moi qui dois réguler, c'est mon corps. Mon seul rôle, c'est de laisser les pensées négatives tourner dans leur coin et de me recentrer sur moi et mes sensations.

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J'ai utilisé aussi un "truc" donné par une forumeuse pour gérer l'EME sur les truffes au chocolat de mon frère : demander la recette ! Quand on a un aliment délicieux et rare, on a tendance à en manger au-delà de sa faim, c'est normal, même les mangeurs régulés le font. Avoir la recette, ça permet de se rassurer : l'aliment n'aura pas besoin d'attendre Noël prochain et ne dépendra plus de mon frère pour revenir dans ma vie (puisque je ne suis plus au régime, je pourrai en manger autant que ça me fait plaisir au moment où ça me fera plaisir).
Il faut faire fondre le même poids de chocolat dans le même poids de crème fraîche liquide, et puis réfrigérer. Ensuite, on fait des boules qu'on roule dans le cacao amer. Depuis que j'ai la recette, je n'en ai pas eu à nouveau envie. Mais je sais que je peux le faire, ça change tout dans la tête !

jeudi 13 mars 2014

EME d'entre fêtes - Praliné mon amour

Ecrit sur le fil "Repas de fêtes en pleine conscience" du forum de Linecoaching.

27/12/2013

Une de mes difficultés de la période des repas de fêtes, c'est de renoncer au praliné. Quand j'étais au régime, l'entre-fêtes et l'après fête, c'était comme un long tunnel, un sevrage difficile.
Je ne suis plus au régime et je ne m'y sens pas. Mais ça reste difficile.

Du coup, à midi, je me suis décidée à manger des chocolats à la fin du repas (j'avais fractionné pour garder une petite place) jusqu'à sentir le rassasiement gustatif, celui qu'on ressent dans la bouche et qui fait que la bouchée suivante va être nettement moins bonne. J'en ai mangé deux, et j'ai arrêté, mais je n'ai pas senti le rassasiement gustatif. J'ai arrêté parce que je n'avais plus faim et que je voulais tenter d'avoir faim pour le repas du soir. Mais je n'ai pas ressenti le rassasiement gustatif. Ou peut-être que je l'ai ressenti, mais je n'ai pas pu prendre une bouchée de plus, pour être sûre. Je m'en suis empêchée.

Cette fois, pas par restriction cognitive, mais pour mon confort (ne pas être trop chargée en nourriture, retrouver la faim au repas pour manger avec mon mari). C'est déjà un progrès. Je ne me suis pas non plus "obligée" à en manger à la place de mon repas de midi pour respecter mon envie de salade composée. Mon envie de praliné est émotionnelle, mon envie de salade ne l'est pas (j'en salivais, dans le magasin, j'avais le goût de la vinaigrette balsamique dans la bouche et le croquant de la salade dans les dents) alors que le praliné ne me fait pas saliver en ce moment, il me donne juste très envie). Mais j'ai quand même fractionné la salade pour profiter du praliné. Du coup, je me sens frustrée de salade ET de praliné, arf !

En fait, je pense que les chocolats de Noël à la période de Noël sont mon aliment tabou. Du coup, je retenterai l'expérience plus tard, après le premier de l'an, si j'ai encore cette envie émotionnelle de praliné : remplacer mon repas par des bonbons au praliné, jusqu'au rassasiement gustatif, et re-bonbons au praliné pour la collation si j'ai faim, comme dans l'exercice de l'étape sur le rassasiement gustatif. Peut-être même que je ferai l'étape en respectant scrupuleusement le protocole (trois jours de suite, le même aliment). Je ne l'avais pas respecté à la lettre pendant l'étape, parce que je n'en sentais pas le besoin et que je ne sentais aucun aliment comme tabou. Il faut que je démythifie, pour mieux en profiter, sans cette sensation de m'en priver quand j'arrête.

M'enfin, je vais laisser passer la période des fêtes pour faire ça. Je pense que ça va fonctionner (ça avait marché pour les rochers Suchard), mais ensuite, si ça fait comme la dernière fois, je vais avoir envie de pommes, d'oranges, de haricots verts et de salade, donc ça va m'empêcher de profiter des autres bonnes choses de cette période.

En tous cas, le fait d'écrire ça, ça m'a aidée à absorber le reste d'EME. Je n'ai plus envie de praliné pour le moment, j'ai une intense envie de café sans sucre ! Je vais tester mon nouveau déca !

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(Finalement, je n'ai pas eu besoin de faire ce travail de l'étape du rassasiement gustatif sur les chocolats au praliné. Une fois que j'ai décrit tout ça dans le forum, que j'ai envisagé de refaire cette étape, j'ai eu dans la tête les effets que ça avait eu pour les rochers Suchard, et je n'ai plus ressenti l'EME des pralinés de Noël. Je verrai ça l'année prochaine !)

mercredi 12 mars 2014

Repas de Noël 2013

Ecrit sur le fil "Repas de fêtes en pleine conscience" du forum Linecoaching.

26/12/2013

Première "volée" de repas assez étonnante : je n'ai pas eu, à aucun moment, la sensation de m'être maltraitée, d'avoir des problèmes de digestion, d’écœurement. Et encore moins de culpabilité ou de honte du regard des autres sur le fait que je mange. C'est la première fois de toute ma vie (hors enfance) que je ressors du couple "réveillon-repas de Noël" sans avoir mal au ventre, envie de vomir et sans citrate de bétaïne.

J'étais chez un de mes frères, ils avaient préparé plein de choses sympas. Ils avaient affiché le menu sur le frigo, avec les tâches sur lesquelles on pouvait aider, comme ça j'ai pu établir mon plan de dégustation. J'ai goûté à tout, mais en choisissant (par exemple, bouchon réunionnais au poulet, pas au porc, briochette saumon-rondelé, pas celle au jambon, une huître seulement, pour pouvoir profiter du burger rossini dont ils avaient fait la pâte eux-même), pas de fromage pour pouvoir goûter les bonbons des îles.

J'ai un peu perturbé mes intentions, notamment en terminant la demi-part de bûche glacée au chocolat, qui commençait à être écœurante, trop lourde en goût, alors que la demi-part de bûche coco-fraise était délicieusement acidulée. Je n'avais pas très envie des sablés, mais mon neveu de bientôt quatre ans en était si fier que j'en ai pris un (et il était bon !). Et je n'avais pas du tout envie du gâteau chinois (avec le message dedans), j'ai décidé de le laisser, d'en goûter juste une petite bouchée, et finalement je lui ai trouvé un bon goût, je l'ai mangé en entier).

Je me suis dit que la nuit n'allait pas être facile, et en effet, elle ne l'a pas été, mais uniquement parce qu'un matelas gonflable qui se dégonfle, c'est pas top ! Aucun signe de mon habituelle sensation d'avoir trop mangé. Juste la sensation d'avoir indéniablement dépassé ma satiété, et la délicieuse surprise de me rendre compte que je n'étais pas allée jusqu'à l'auto-maltraitance.

J'ai même eu un peu faim pour le repas du lendemain. J'ai mangé à peu près de tout en très petite quantité, pour pouvoir avoir la place pour la bûche à la crème au beurre. Ce qui m'a aidé, c'est que les pommes de terre de ma mère (dont j'avais très envie) ont été oubliées dans le four où elles se réchauffaient. Sinon, je n'aurais pas pu m'empêcher d'en manger une entière, ce qui aurait probablement compromis mon plaisir de crème au beurre !

Surtout, j'ai pris un bain de famille, c'est chouette ! Je me suis régalée de voir mon neveu jouer au père Noël (il nous disait de fermer nos petits yeux, il éteignait la lumière, et il nous portait des "cadeaux" venus de son placard à jouets, dans sa hotte "Oui-Oui", en s'assurant que personne ne soit lésé, et que ma mère ait son "Cars" préféré (oui, ma mère a un Cars préféré !). C'était chouette de le voir ressentir le même plaisir que celui qu'on a ressenti, mes frères et moi, quand on était petits : recevoir du monde à la maison, pour partager l'excitation de Noël, préparer des lits dans des endroits improbables pour loger tout le monde, aider à préparer la table pour qu'elle soit jolie, mettre la main à la pâtisserie et voir les gens la déguster.

Aujourd'hui, j'attends ma faim, sans impatience.

mardi 11 mars 2014

Bûche d'avant-Noël

Ecrit sur le fil des "Victoires du jour" du forum de Linecoaching.


20/12/2013

J'ai réussi à manger trois bouchées seulement de l'énorme part de bûche qu'on m'a servie vers 18h.

J'avais un peu faim, et une réunion en perspective, avec une heure de fin indéterminée. Je suis allée voir s'il n'y avait pas un truc à manger, un chocolat, un morceau de sucre, un truc pour tenir jusqu'au dîner et ne pas me soucier de ma faim pendant la réunion.

J'ai vu la cuisinière, qui se demandait ce qu'elle allait faire de son reste de bûche maison. On était faites pour se croiser ! J'allais me servir, mais ça lui faisait plaisir de me servir son œuvre. Malgré mes avertissements, elle m'a servie une énorme part, le genre de truc que je ne peux plus envisager de manger (maintenant que je connais la dégustation, le rassasiement gustatif, et que j'ai des notions sur l'appétit prévisionnel, je peux dépasser ma faim, ça oui, mais pas autant).

Je l'ai mangée en mode dégustation (enfin, elle me parlait en même temps, pour savoir où elle me mettait le reste, parce qu'elle ne comptait pas l'emporter et elle ne voulait pas que ça se perde). J'ai mangé quatre bouchées (une pour l'ensemble, une pour la délicieuse chantilly, une pour l'excellente génoise, et une pour le mélange poire/chocolat qui était bon aussi, mais pas autant - et puis quatre bouchées, niveau rassasiement gustatif, c'est normal de le trouver moins bon).

J'ai donc laissé le reste de mon énorme assiette, et je suis allée chercher mes clefs de voiture pour y mettre le reste de bûche. J'ai fait plein de compliments, dit plein de merci et j'ai filé à ma réunion.

Bon, ce soir je n'ai toujours pas faim, et pas envie de bûche pour le moment, mais je suis contente parce que je ne me suis pas sentie obligée de terminer mon assiette ni coupable de ne pas l'avoir fait, et que le sourire de la cuisinière m'a montré qu'elle n'était pas vexée du tout, plutôt heureuse que j'apprécie sa cuisine.

Le mieux, c'est que ça s'est fait tout naturellement : mon choix de satisfaire ma faim au lieu d'attendre les premiers arrivants de la réunion, mon choix de ne pas manger plus que mon rassasiement gustatif, les compliments... J'ai juste eu un moment de gêne, quand j'ai vu la taille de la part, mais ça n'a pas duré (après tout, j'avais prévenu !)

lundi 10 mars 2014

Un week-end en famille

Ecrit sur le forum des "Victoires du jour" de Linecoaching.

1/12/2013

Ma victoire du jour : j'ai passé le week-end chez mes parents, en famille, et je n'ai pas mangé au-delà de ma zone de confort.

Samedi midi, j'ai su garder de la place pour le dessert, j'ai été la seule, avec mon neveu (trois ans et demi) ! Il m'a d'ailleurs gourmandée, parce qu'il a été choqué que je puisse manger mon éclair en commençant par la crème. Il est en plein apprentissage des règles des repas en société (= hors de chez lui, ou quand il y a des invités). Il m'a bien fait comprendre que j'avais plutôt intérêt à manger aussi la pâte, parce que ça ne se fait pas ! Je lui ai dit que si, si, parfaitement, j'avais le droit, que je pouvais commencer par ce que j'aimais le plus, comme ça, si ma faim disparaît, eh ben j'ai mangé le meilleur ! Mais que j'allais rester polie et manger la pâte aussi, si j'avais encore faim. Il n'a pas eu l'air convaincu par ma méthode, mais comme ses parents ne m'ont pas contredite, il a accepté que j'avais le droit d'être bizarre (non mais ho ! Est-ce que je lui fais des remarques, moi, quand il oublie de fermer la bouche en mangeant, hein ?). Je me suis arrêtée en gardant une petite place, ma belle-soeur a fini le dernier tiers de mon éclair au chocolat. Je l'avais découpé en trois, pour qu'il puisse être "réutilisé" après mon rassasiement gustatif.

J'avais fractionné tout le repas pour tenter d'avoir la bonne faim pour le repas du soir. Bingo, j'ai réussi ! Le soir, j'ai mangé une crêpe de plus que ma faim, sans toutefois sortir de ma zone de confort. C'était une crêpe liée à l'histoire familiale : on y met du sucre, et on ajoute quelques gouttes de rhum, on roule, et miam ! Ma grand-mère faisait ça, ma mère le fait, et j'adore ! Donc on a mangé notre crêpe, ma mère et moi, en nous souvenant de ma grand-mère, qui prenait toujours une petite lichette de rhum à la bouteille en la refermant pour la ranger (mon neveu aurait eu des choses à lui dire !).

Le soir, j'ai eu mon EME habituelle, j'ai mangé, tout en discutant avec mon frère des problèmes de sommeil de son fils, qui a envoyé sa sucette avec la lettre du père Noël. C'est la première fois que je mange toute seule "en public" (sauf mon mari) lors de mon EME sans me sentir honteuse.

Le dimanche matin, je n'ai pas pris de petit-déjeuner parce que je n'avais pas faim, et j'ai mangé pile à ma faim au repas de midi. Je n'ai pas laissé de petite place, parce que si je n'ai pas faim pour le repas de ce soir, ce n'est pas grave, je suis chez moi.

Je ne me suis privée de rien, je ne suis pas sortie de ma zone de confort, j'ai pris un moment pour moi quand le bruit de mon neveu et de ma nièce est devenu trop fort pour mes oreilles. Je me suis isolée dans ma chambre, dans le noir, avec le mp3 de la RPC de fin de journée.

C'est la première fois que j'ai pu passer un week-end entier chez mes parents sans sortir de ma zone de confort. Manger en adulte chez mes parents, c'est une sacrée réussite !

Et ma mère a commencé à lire "Mangez en paix" du docteur Apfeldorfer, je le lui ai prêté.

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Une forumeuse m'a demandé ce que j'entendais par "zone de confort". J'ai répondu :
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Je l'ai lu quelque part (dans le forum ou dans un livre des docteurs Zermati ou Apfeldorfer). Je ne sais pas encore trop le définir, c'est ce que j'explore en ce moment. C'est comme ça que je comprends "se faire plaisir dans la modération". La modération, pour moi, c'est entaché de privation, comme mot. Ça veut dire, pour moi, qu'il ne faut pas se laisser aller. J'étais donc assez rétive à la notion, parce que justement, j'ai l'impression d'être trop dans la retenue, sauf quand ça déborde. J'ai eu le déclic quand j'ai compris que c'était lié non pas à la privation mais à la zone de confort.

En gros, on n'attend pas pour aller aux toilettes, pour boire, pour dormir (encore que là, moi, si, j'attends), et donc on n'attend pas trop pour manger ni pour se détendre quand on est tendu.. Et quand on arrête de manger, on doit être dans la zone de confort aussi : plus de faim, le ventre pas tendu, pas de sensation de lourdeur. L'impression qu'on pourrait éventuellement manger encore un petit quelque chose, mais sans savoir trop quoi. On n'a plus faim et nos appétits sont comblés. La nourriture devient moins intéressante, sans être écoeurante.

On peut attendre pour satisfaire ses besoins physiques (on est civilisé !), mais un peu, pas trop. C'est la modération : ni trop, ni trop peu. Ça permet d'éviter certains inconforts, d'ajouter des tensions, de rendre les sensations confuses. Par exemple au retour du boulot : si on a soif, faim et envie d'aller aux toilettes en même temps, sans parler des tensions accumulées dans la journée, ça peut exploser. Si les sensations sont modérées parce qu'on a tenté de rester le plus possible dans sa zone de confort tout au long de la journée, ça s'apaise. Les besoins sont là, mais tolérables.

Mais ça n'est pas facile. J'explore. Quand je m'aperçois trop tard que j'ai dépassé ma zone de confort, au moins, j'essaie de voir ce qui s'est passé, c'est déjà ça. J'essaie aussi de bien voir ce qui se passe quand j'arrive à y rester, pour que l'impression que j'en retire me serve de guide pour les moments où je "m'oublierai". C'est comme quand on essaie de mémoriser un trajet (là, y a un café, là un magasin, je tourne à gauche, j'arrive au feu rouge...). Ça donne "là, je me sens bien, voyons comment est mon ventre, voyons ce que j'ai mangé, l'envie que j'en avais, le niveau de dégustation, mon humeur..." Ou bien "Je ne suis pas bien, que se passe-t-il ? que faire pour être mieux ? que s'est-il passé pour que j'en sois à ce niveau d'inconfort ?"
En espérant qu'un jour, j'adapte mon comportement à mes besoins de manière plus instinctive (tout en restant civilisée !).

dimanche 9 mars 2014

Etape 9 (dernière) : Je stabilise mon comportement alimentaire

Je reprends le fil de mon blog, pour y ajouter la dernière étape et faire un point sur où j'en suis.
Déjà, je suis toujours aux anges, quel bonheur d'avoir trouvé Linecoaching sur mon chemin !
J'ai commencé à moins écrire sur mon blog quand j'ai eu besoin de participer au forum Linecoaching. La participation à ce forum m'a permis de consolider quelques avancées et d'en oser d'autres. Je le trouve d'une richesse assez étonnante par rapport à beaucoup d'autres forums auxquels j'ai pu accéder. Le site est très orienté "comportement alimentaire", "sensations physiques", et le forum développe d'autres points importants du programme : connaissance de soi, pensées automatiques, et surtout les émotions, qui sont ce que j'explore en ce moment. Certaines intervenantes sont très pointues, par leur métier ou leurs lectures ou leur capacité à partager ce qu'elles vivent, et il y a dans ce forum une bienveillance tranquille que je n'ai trouvé nulle part ailleurs. J'apprends énormément tous les jours.


Donc voilà, j'ai terminé ma dernière étape, je suis maintenant étiquetée "Experte". La dernière étape est une boucle. On remplit un carnet alimentaire, en renseignant la même chose que pour des carnets précédents : à quelle heure on a mangé, si on avait faim, combien de plats, si on en a dégusté, et combien, et à quelle intensité on a dégusté. Et si à la fin on avait la sensation d'avoir pas assez / juste assez / trop mangé. Si on coche "trop", une autre volée de questions : à quel moment on s'en est aperçu. Combien de plats on a mangé "en trop", et pour quoi (tentation, EME, convention sociale, etc.) Si on coche EME, on a une autre question : quelle émotion, à cocher dans une liste.
Ca dure 10 jours.
Ensuite, il y a un bilan, pour comparer notre avancée aux autres carnets, et puis un questionnaire sur notre état émotionnel.
Et là, selon tout ce qu'on a renseigné, des outils sont sélectionnés. Par exemple, quand j'ai rempli le premier, mes outils étaient l'EME-zen, et quelques exercices émotionnels pour apprendre à me recentrer sur moi (comme par exemple refuser de rendre un service) ou pour apprendre à me détacher des aliments quand je n'ai plus faim (comme par exemple jeter 5 objets inutiles).

Après avoir validé les outils (j'ai pris mon temps), je suis entrée dans la deuxième boucle : un autre carnet de stabilisation du comportement, un questionnaire sur l'état émotionnel, et d'autres outils ont été sélectionnés. Je n'ai pas encore commencé à les travailler spécifiquement, mais j'en tiens compte. Par exemple, je dois refaire l'étape du rassasiement spécifique. Je ne le fais pas pour le moment, mais je prends soin de mieux déguster, d'observer vraiment le moment où ça perd son goût, même si je ne lâche pas forcément l'aliment).

Ce que j'aime, c'est que c'est une boucle infinie. Tant que j'aurais quelque chose à travailler, je ne sors pas du parcours formel Linecoaching. Il n'y a pas un moment où on me dit "Bon, ça y est, vous avez eu tous les cours, débrouillez-vous toute seule". L'avantage, c'est aussi que comme c'est une boucle infinie, quand je m'y sens prête je peux partir. Pour le moment, je n'envisage pas un instant d'en partir, mais c'est bien de savoir que je peux. Ca me coûte 19 euros prélevés automatiquement sur mon compte tous les mois, et je ne trouve pas ça trop cher par rapport à ce que ça m'apporte.

J'aime énormément aussi le titre de cette étape. Pas "stabilisation du poids", mais "stabilisation du comportement alimentaire". C'est tout à fait en cohérence avec le reste. Avec Linecoaching, la perte de poids est secondaire, dans le sens où elle ne vient qu'avec la modification de tout le reste. C'est le comportement qui est au centre. La perte de poids vient en second. Et maintenant, dans ma tête aussi, ça ne vient qu'en second.

Ce que je découvre, c'est que le comportement ne change que si l'équilibre émotionnel se fait. Du coup, pour changer encore davantage mon comportement alimentaire, je sais que je dois trouver un meilleur équilibre émotionnel. Je suis donc en phase d'exploration de mes émotions, ces grandes inconnues.

Mes prochains articles seront principalement des copié-collés de certaines de mes interventions en forum, des moments qui m'ont fait prendre conscience de quelque chose, qui ont marqué une avancée ou une piste de réflexion.

J'ai l'impression d'être au début du chemin. Et pourtant, j'ai tellement avancé ! Un régime pour perdre du poids, maintenant, ça serait impossible. C'est tellement inutile et contre-productif, un régime ! Personne ne peut savoir que j'ai faim, que je n'ai plus faim, que j'ai besoin de tel ou tel aliment et telle ou telle quantité. Même moi, j'apprends. Alors qu'une diététicienne ou un nutritionniste ou que sais-je ait la prétention de le savoir, ça me paraît maintenant d'un ridicule complet, de l'ordre de la pensée magique.
J'ai toutefois ajouté un lien vers le blog d'une diététicienne anti-régime. http://ariane.blogspirit.com/archives/category/stop-a/index-0.html . Il est foisonnant de choses, je n'ai pas encore tout exploré, mais c'est réjouissant de lire une diététicienne anti-régime !