mercredi 30 avril 2014

Accueillir la panique ???

27/04/14

Les articles qui vont suivre sont reliés, de près ou de loin, à un gros moment difficile qu'on a traversé, mon mari et moi, au sujet de la construction de notre maison, et qui a eu de sacrées répercussions dans mon avancée sur Linecoaching. Ca m'a nettement abattue, mais j'ai fait des progrès énormes. A la base, ça n'est pas si grave : une histoire de carrelage. Mais ça nous a paru une montagne !

On avait demandé à mon beau-frère de venir carreler notre maison. Mais il montait sa boîte, et soudain les commandes se sont mises à affluer. Donc on lui a dit de s'occuper de son travail, et qu'on se débrouillait. Ca nous a mis dans le flou : comment faire pour le carrelage ? Un ami qui était chez nous à ce moment-là nous a dit qu'entre lui, mes frères et nous, on devrait bien réussir à s'en sortir. On avait bien dit dès le départ qu'on voulait se charger du moins de travaux possible, parce qu'on n'est pas doués pour ça, et qu'on n'aime pas. Mais là, on s'est retrouvé pris dans la tourmente, à commencer à organiser des week-ends de corvée, et à devoir tout replanifier : si notre ami carrèle d'une main, il ne peut pas installer la douche et le meuble de salle de bains de l'autre main pendant qu'il fait les placards avec la troisième main. Du coup, la date du déménagement était largement repoussée, et notre emploi du temps méga chargé, bourré de trucs qu'on déteste faire.

Là, on a craqué, on a dit STOP ! On est revenus à nous, à nos basiques, à ce qu'on souhaitait : ne pas travailler nous-mêmes à la maison. Donc on a cherché et trouvé un carreleur. Au final, le constructeur a pris du retard, donc on a dû repousser la date du déménagement (sinon, aujourd'hui, je me serais réveillée dans ma maison pour la première fois !). Mais au moins, on n'a pas passé un mois à s'épuiser à carreler en épuisant au passage nos amis et notre famille. Ca a été vraiment une période difficile. Je commence juste à m'en remettre. Il y avait des pressions négatives (c'était pour nous aider, mais c'était négatif : on ne voulait pas d'aide pour le carrelage. On ne voulait simplement pas s'occuper du carrelage), des interrogations, c'était vraiment un moment dur, le plus dur depuis mon début de Linecoaching. Et ça a duré un mois ! Pas la panique proprement dite, mais les effets secondaires de la panique (dévastation, épuisement moral et physique, déprime).

______________________________

25/03/14

En ce moment, j'apprends à accueillir la panique. C'est le premier moment comme ça que je vis depuis le début de LC. Un moment où tout semble aller mal, et tout doit aller vite. Ce sont des problèmes liés à la construction de ma future maison.

Premier soir de panique dimanche : j'avais devancé l'EME en me faisant un repas brioche-chocolat chaud en guise de repas, à un moment où j'avais une bonne faim. Pour la première fois depuis des mois, je ne me suis pas arrêtée avant d'avoir trop mangé (sensation dans le ventre, la brioche n'avait plus de goût depuis belle lurette, et pour le chocolat, je n'avais plus que la sensation de chaleur). Ensuite, je me suis installée pour tricoter devant un dvd, mais je n'arrivais pas à me fixer dessus. Je l'ai arrêté, j'ai pris ma tablette, direction la chambre pour dix minutes de pleine conscience centrée sur les pensées, puis 10 autres de la première séance, puis 3 minutes. Là, j'ai eu l'impression que la panique était toujours là, mais que ces crocs étaient limés. J'ai eu le ventre inconfortable toute la soirée, et j'ai mis du temps à m'endormir, trop de secousse, mon cerveau était comme traumatisé par l'attaque de panique, il n'arrivait plus à percevoir la fatigue, je ne la sentais plus dans le corps (alors que justement, j'avais progressé sur cette sensation). Le point positif non négligeable, c'est que je n'ai pas remangé lors de mon EME habituelle du soir. Je ne suis même pas sûre de l'avoir eue, j'étais passé de la panique à la dévastation sereine.

Deuxième soir de panique lundi : cette fois, pas question d'avoir mal au ventre. Par contre, impossible de me fixer sur mes sensations gustatives. Pas le temps non plus pour une RPC : j'avais dû prendre plein de temps pour tenter de régler des problèmes insolubles, puis pour désespérer, et quand ça a été fini, j'avais trop faim pour attendre. Là, j'ai utilisé le fractionnement, pour me servir les portions qui d'habitude me suffisent. J'ai mangé un carré de chocolat, mais je n'ai pas réussi à le déguster comme d'habitude. Mes sensations gustatives sont comme engourdies. EME du soir classique, j'ai choisi de céder. J'ai dormi plus rapidement.

Ce soir, ça va un peu mieux, on entrevoit des solutions potentielles. Je ne sais pas si tout se passera comme souhaité, mais en tous cas, il y a de fortes chances que ça se passe. Mais mes sensations gustatives sont toujours amoindries, je me fie au fractionnement. Toujours pas de RPC, pour le moment, mais là, j'aurais le temps. C'est un choix, motivé un peu par la crainte de me replonger dans les pensées, un peu par flemme et un peu par désir d'observation. J'essaie de revenir sur moi sans l'audio, pour voir comment ça fonctionne quand je suis en sortie de crise intérieure. C'est un peu un test : est-ce que la RPC est assez intégrée à mes nouveaux acquis pour que j'y revienne formellement comme un instinct, ou est-ce que je devrais faire appel à un peu de discipline (relever un défi, par exemple) pour y revenir formellement ? (Je n'en suis pas encore au stade de pouvoir me passer de RPC formelle durablement !)

Les points très positifs de cette expérience (dont je me serais volontiers passée, mais qui du coup, m'apprend énormément) :

- j'ai repris une piqûre de rappel de ce qu'est une sensation alimentaire très inconfortable (avoir trop mangé), et ça m'a paru plus désagréable que la panique, ce qui m'a ôté pour le moment l'envie de recouvrir une grosse émotion par de la nourriture. Il en faut trop. J'ai bien entendu les appels de mon corps, cette fois. Il y a quelques mois, je ne l'entendais pas du tout. J'ai déjà bien plus mangé que ça, vraiment bien plus, et sans entendre de protestation vive. J'ai même eu bien plus mal au ventre que ça, et ça ne m'a jamais autant été désagréable. Je l'ai vraiment vu comme une marque d'irrespect, pas seulement une sensation physique. Un truc à ne plus me refaire (sans pour autant me fustiger, parce que c'est quand même agréable de sentir que mon corps pose certaines limites, et que je les accueille avec attention et respect)

- j'ai eu le réflexe RPC le premier soir (le pire de ce moment de panique). Ca m'a fait un bien fou de voir que ce que la nourriture ne pouvait plus recouvrir, la RPC m'aide à lui faire une place.

- j'ai pris de presque vraies pauses à midi, au boulot, au lieu de manger en continuant à travailler. Pas sans distraction, mais sans travail. Ca ne m'arrive jamais (le travail que je ne fais pas à midi, je l'ai à faire le soir, en pleine redescente d'énergie), sauf quand j'avais un exercice spécifique à faire pour le parcours alimentaire.

- j'ai vu un effet d'une trop grande émotion : les sensations gustatives sont moins puissantes. J'étais trop à l'ouest pour pouvoir envisager de me réconforter avec de la nourriture pour de vrai (avec une vraie concentration sur les sensations, tout ça tout ça). Je ne sais pas si ça aurait été possible.

- j'ai posé des limites à mon entourage, qui, en voulant m'aider, n'a fait qu'ajouter involontairement à ma panique. Le problème, c'est que comme je suis débutante dans le dépôt de limites, je le fais de manière brouillonne, parce que je découvre mes limites, et que je découvre que je peux les poser. Comme mon entourage ne comprend absolument pas en quoi cette histoire me panique, parce que eux, ça ne les paniquerait pas, je dois compter sur leur acceptation de mon caractère, de ma personnalité. C'est assez rare pour moi : en bonne hyperempathique, j'évite de faire peser mon individualité aux autres. Ce que j'aime chez eux, c'est leur différence par rapport à moi. Je n'ai jamais trop pris le risque de les laisser aimer mes différences par rapport à eux, au cas où justement, ils n'aimeraient pas.

- j'ai fait confiance à mon mari, au lieu de le voir comme un prolongement de moi (genre : si je ne sais pas comment sortir de là, il ne saura pas non plus). Au final, lui, il a trouvé l'énergie que je n'avais pas pour se démener, régler les problèmes réglables et trouver des solutions potentielles. On a vu au passage qu'on avait la même manière d'envisager les choses, même en mode panique, qu'on paniquait pour les mêmes choses. Qu'on n'était pas seul, on était deux. Y a eu des fois où c'est moi qui ai eu cette énergie. Je ne sais pas pourquoi je n'envisageais pas que si moi, je ne l'avais pas, lui pouvait quand même l'avoir. Une vision trop fusionnelle de notre couple ? Ou la crainte de trop reposer sur quelqu'un, même lui ?

Tout cet épisode m'a un peu désespérée : un écueil, et paf, tout va à vau l'eau. Ca m'a un peu inquiétée. Mais ce soir, j'arrive à voir que tout ne va pas tant à vau l'eau que ça. Je ne sais pas combien de temps j'aurais pu tenir en mode panique aiguë en me raccrochant à quelques acquis, mais j'ai au moins tenu deux jours, c'est toujours ça de pris. Je n'ai pas non plus eu l'impression d'être au régime. Au contraire, j'ai eu l'impression d'avoir des outils, et des outils de remplacement des outils abîmés (le fractionnement pour remplacer les sensations alimentaires amoindries). En période régime, soit j'aurais craqué pour de bon et arrêté le régime, soit la restriction aurait été ma prise de contrôle sur la panique, ça m'aurait aidée à serrer les dents pour me battre contre l'envahissement des émotions. Et après la crise, j'aurais craqué.

Enfin, je ne sais pas si je pourrais un jour accueillir simplement la panique. Peut-être aussi que la panique, ça n'est pas une émotion ? Que ça cache plusieurs autres émotions (la peur d'avoir fait une erreur, de n'être pas à la hauteur, le sentiment d'échec, d'être moins douée que les autres, de révolte, de désir d'être acceptée comme je suis sans réussir à me montrer complètement comme je suis, la crainte de dépendre d'éléments extérieurs, et d'autres encore) auxquelles je ne prêtais pas attention et qui n'attendaient qu'un caillou sur le chemin pour exploser. Peut-être que quand ça va se décanter, je pourrai identifier d'autres émotions plus faciles à accueillir que la panique.

mardi 29 avril 2014

Accepter la peur du manque

(Sur les aliments tabous)
13/03/14

D'avoir lu les posts sur le chocolat au lait, ça m'a donné envie d'en acheter, pour changer. Et ça m'a permis de me confronter à ma peur de manquer, parce que du coup, ça me faisait 3 plaques dans les mains : noir aux zestes de citron vert, qui fait mes délices en ce moment, noir noix de coco, parce que j'ai envie de noix de coco, et chocolat au lait. Je me suis dit que ça faisait un peu beaucoup, quand même... j'ai réussi à reposer celui au citron vert (il me reste deux carrés de l'ancienne tablette !).

Ensuite, je me suis retrouvée dans le rayon frais, celui de mes desserts industriels. Et devant l'étendue du choix, j'ai commencé à prendre ce qui me faisait envie : un truc au chocolat que je ne connaissais pas, et puis le cheesecake au citron qui n'y était pas la dernière fois, et puis... Et puis j'ai décidé de choisir, comme pour le chocolat, juste un, et les autres, je les aurai toujours là la semaine prochaine.

Ca m'a fait plaisir d'arriver à choisir un aliment, à me déclarer une préférence au milieu de toute la profusion, et d'arriver à comprendre pour de vrai que la semaine prochaine, je pourrai choisir un autre aliment, que la profusion sera encore là.


(Et quelques jours plus tard, une autre victoire, en pleine conscience !)
16/03/14

Victoire due à mon travail de la semaine sur les deux émotions qui me posaient des problèmes : la frustration et le sentiment d'injustice. Et un peu aussi de la troisième émotion (la peur du manque), mais j'ai à peine commencé à en prendre conscience, de celle-ci.

Aujourd'hui, pour la première fois de ma vie, je n'ai pas ressenti de manque sur le dessert. C'était l'anniversaire de mon père, donc Saint-Honoré. Je l'aime presque autant que lui. Là, j'ai pris sans aucune difficulté une petite part (en acceptant de ne pas en vouloir une plus grosse). Je l'ai dégustée, sans me presser pour la finir avant que la faim disparaisse (la faim n'était plus trop là, je le savais), j'ai fait une petite pause au milieu, juste pour éprouver ce plaisir : être capable d'arrêter, de discuter, et de retrouver l'aliment. Et à la fin, j'ai accepté de ne pas avoir envie d'en reprendre, que l'aliment allait disparaître sans que je puisse y retoucher à nouveau.

C'est la première fois de ma vie que je n'ai pas l'envie d'en reprendre. Quand j'étais au régime, je ressentais le manque de l'aliment tout le reste de la journée. Hors régime, j'en reprenais et je me sentais quand même en manque tout le reste de la journée. Cette envie taraudante d'en reprendre, ça m'a toujours rendue l'après-repas chez mes parents difficile, émotionnellement et digestivement. Là, non. J'étais comblée tout le reste de la journée.

C'est comme si j'avais ouvert une porte, et que du coup, le sentiment d'injustice, la frustration et moi, on avait assez de place au lieu d'être à l'étroit. J'espère pouvoir la garder ouverte le plus souvent possible, que ça devienne une habitude.

lundi 28 avril 2014

Ressentir une émotion

(Sur le fil "Défusion..." du forum de Linecoaching. J'y reprends l'article de mon blog sur Caliméro, ma première expérience de défusion.)
9/03/14

J'ai tenté la défusion, aujourd'hui.

La première émotion négative que j'ai pu voir en face, c'est la frustration, il y a quelques jours. Depuis, je n'en ai plus peur, je la reconnais presque tout le temps et assez rapidement. Je n'irai pas jusqu'à dire que je l'accepte, mais en tous cas, en ce moment, je ne mange plus pour la recouvrir. Je mange pour me réconforter, parfois, mais plus pour recouvrir la frustration. Vu de loin, ça semble revenir au même, sauf qu'en terme de réconfort effectif et de quantité de nourriture, ça n'a rien à voir ! Un carré de chocolat suffit à me réconforter, alors que pour recouvrir ma frustration, j'avais besoin d'une bonne EME de fin de repas avec dessert ET chocolat, par exemple, et que ça ne me réconfortait pas, il fallait que je me recentre sur ma respiration, puis sur mes sensations, pour choisir consciemment de me laisser guider par ma non-faim. Accepter la frustration est beaucoup plus simple et beaucoup moins... frustrant ! Du moins, en ce moment, peut-être parce que c'est tout frais, donc j'y suis attentive. En tous cas, clairement, ça consomme moins d'énergie nerveuse !

La deuxième émotion, (c'est cet après-midi que tout d'un coup, j'ai pu mettre un mot dessus) c'est le sentiment d'injustice. Depuis quelques jours, ma faim est toute petite, encore plus qu'avant. J'ai l'impression d'être revenue à il y a quelques mois, quand j'ai découvert que j'avais un petit appétit. J'ai dû faire le deuil de mon gros appétit imaginaire. Depuis une semaine, il est encore plus petit. Bon, donc je me sers des outils de Linecoaching pour déguster les aliments, repérer le rassasiement spécifique, et déclencher ma faim aux heures des repas.

Mais... ça m'éneeeeeeerve ! Et je ne savais pas pourquoi. Ce n'était pas la frustration, je commence à la connaître un peu. Je pense maintenant que c'est le sentiment d'injustice.

Mais autant la rencontre avec ma frustration m'avait étonnée et amusée (j'avais l'impression d'une expérience mystique, d'une rencontre du troisième type !), et depuis, je la vois avec bienveillance, autant la découverte de mon sentiment d'injustice ne m'a pas amusée du tout. Parce que, hein, c'est pas juste ! Pourquoi moi ???

Alors du coup, j'ai défusionné (j'ai relu le fil il y a peu, c'était encore frais dans ma tête). J'ai identifié l'émotion, je l'ai étiquetée « Sentiment d'injustice », et j'ai exprimé tout ce que ça me déclenchait et que je laissais inexprimé : c'est vraiment trop injuste que je fractionne autant, alors que d'autres mangent avec faim des quantités bien supérieures, c'est vraiment trop injuste que je doive galérer autant pour identifier mes émotions alors que d'autres les reconnaissent les doigts dans le nez, c'est vraiment trop injuste que mon appétit prévisionnel soit moins facile que la semaine dernière, c'est vraiment trop injuste que peut-être je vais être un « tout petit appétit » qui aura besoin de compléments alimentaires pour ne pas être en carence... Ensuite, j'ai surnommé l'état qu'elle génère chez moi (l'énervement, la bouderie) « La complainte de Caliméro » (j'aimais beaucoup Caliméro), et ça m'a détendue.

Pour le moment, ça a marché : j'ai moins peur de mon sentiment d'injustice, et ça m'a amusée, donc rendue disponible pour une autre rencontre avec Caliméro. Je ne sais pas encore si ça va m'aider à mieux vivre le moment où ça reviendra mais c'est la première fois que j'ai un outil pour traverser ça. Le sentiment d'injustice, maintenant que je l'ai identifié, je me souviens l'avoir ressenti (comme un énervement nébuleux sans cible précise) pendant des régimes ou des arrêts de régimes ou dans plein d'autres situations non liées à l'alimentation. Mais jamais je ne l'avais exprimé clairement à fond, jamais nommé, et jamais je n'avais pensé qu'il y avait un outil pour m'aider.

Je me rends compte qu'il y a peut-être beaucoup d'autres « énervements nébuleux » qui sont en réalité des émotions, et que je peux m'autoriser à ressentir au lieu de les laisser dans leur nébulosité.

Mais parfois, j'ai l'impression de ne pas savoir mettre des mots dessus. Soit je ne sais pas, soit j'ai tellement pris l'habitude de ne pas les prendre en compte que j'ai atrophié cette capacité. Parce que là, quand même, j'ai l'impression d'avoir découvert une mine d'or alors que j'ai juste identifié le sentiment d'injustice. Maintenant, ça ne me semble pas si compliqué. Mais avant d'avoir mis un nom dessus, ça l'était ! C'était un énervement insurmontable et sans fin, qui me faisait hésiter à manger parce que je ne savais plus si j'avais faim ou pas (vive le Dr Zermati qui a dit que si on n'était pas sûr, ça n'était pas de la faim ! Ca a été mon phare, ces derniers jours !) Maintenant que ça a un nom, ça semble tout banal. Peut-être qu'en fait, je sais les nommer, mes émotions, mais que le mot me semble tout petit par rapport à l'effet gigantesque que ça a sur moi. Alors que peut-être, l'effet gigantesque, ça n'est pas celui des émotions, c'est surtout celui de les rejeter.

Je me rends compte maintenant pour de vrai, dans mon expérience, pas seulement parce que j'ai été convaincue après l'avoir lu, que le parcours du poids repose sur le parcours du comportement alimentaire qui lui-même repose sur le parcours de l'acceptation des émotions, qui lui-même repose sur le parcours de l'identification des émotions. C'est des poupées russes ! (C'est vraiment trop injuste d'être obligée de décortiquer des poupées russes au lieu d'être d'emblée une mangeuse régulée ! Bon, après, si j'étais une mangeuse régulée, je ne découvrirais pas tout ça, et quand même, c'est passionnant !)


(Un échange m'a permis de voir que si c'était si difficile, c'est parce que je le prenais par le mauvais bout. Je trouvais vraiment difficile de devoir d'abord nommer l'émotion pour la ressentir. En fait, c'est l'inverse : on ressent, ce qui permet de nommer, puis on reconnaît l'émotion.)


D'accord, oui, je comprends. En fait, j'ai accepté de ressentir l'émotion, quelle qu'elle soit, et ça n'est qu'après avoir accepté de la ressentir que j'ai pu l'identifier.
Du coup, ça me semble moins difficile, parce qu'identifier une émotion, c'est pas de la tarte ! Ca me semblait un travail purement intellectuel. Alors que l'acceptation, ça n'est pas aussi compliqué. Enfin, si, c'est compliqué (sinon, on ne serait pas là à tourner autour !). Mais une fois qu'on est prêt à essayer, c'est nettement moins compliqué que de "se raisonner" ou de temporiser pour ne pas manger lors d'une EME.

L'EME-zen me semble plus logique, vu comme ça, et plus faisable. Mais c'est vraiment un outil compliqué. Il sert à se laisser le temps d'accepter l'émotion pour l'identifier au lieu de penser qu'elle est si puissante qu'on ne peut pas ne pas manger. J'ai eu de la chance de commencer ce parcours en toute confiance. J'ai utilisé l'EME-zen comme j'ai pu, comme un outil de temporisation, pour "me raisonner" purement intellectuellement, et c'est le fait de l'utiliser qui a permis que je me laisse du temps pour voir ce qui se passait à l'intérieur au lieu de le recouvrir par de la nourriture, et qui fait que maintenant, je comprends à quoi il sert et que je ne m'en servais pas trop bien. Si je n'avais pas eu confiance dans ce parcours, je l'aurais laissé de côté et je serais passée à côté de tout ça, qui est quand même une clef importante pour une mangeuse émotionnelle.

Je suppose que c'est une question de temps, de moment ? En ce moment, je suis dispo pour ce travail sur moi, mais d'ici quelque temps, je ne le serais plus (boulot, soucis divers). Je profite de cette "fenêtre de disponibilité", où j'ai beaucoup de temps pour moi, pour bien ressentir tout le bien que ça apporte, cette espèce de libération, comme un poids qui s'en va, et quand il revient (la frustration, par exemple), je le reconnais, il ne m'emprisonne plus parce que je ne l'emprisonne plus. Si ce bien-être me devient familier, je le rechercherai peut-être plus facilement quand je serai dans la tourmente, au lieu d'entasser mes ressentis comme un tas de bouquins à lire quand j'aurai le temps.
En tous cas, merci pour ce fil. Ca met des mots simples sur des notions complexes, ça traduit en actes des idées, ça donne des exemples concrets de comment on peut faire avec nous-mêmes et l'enfant en nous.

dimanche 27 avril 2014

Evolution

Me revoici sur le blog pour une série d'articles reprenant certains de mes posts dans le forum de Linecoaching. Je les publierai petit à petit, un par jour. Ca me sert à marquer où j'en suis. J'évolue, lentement, par à-coups, régression/progression. C'est difficile et passionnant à la fois.

Je suis plus que jamais convaincue par cette approche. Par contre, je me rends compte à quel point ça peut être difficile. La nuance entre la lutte et l'acceptation est parfois subtile, je ne suis jamais sûre d'être sur le bon chemin. Je commence même à comprendre que s'il y a des mauvais chemins, il n'y a pas à proprement parler de "bon(s)" chemin(s). C'est la manière de parcourir le chemin qui fait la différence. Le forum m'est indispensable, au stade où j'en suis. Le parcours alimentaire m'a été indispensable (et recommence à l'être parfois, quand j'ai passé un cap, pour renouer avec les bases). Mais là, c'est le forum qui me permet d'avancer. Le croisement entre mon parcours et celui d'anciennes, de nouvelles, de "revenues après un arrêt", de personnes qui en sont plus ou moins au même stade que moi. C'est vraiment foisonnant, et j'ai énormément besoin de ce foisonnement pour me créer mon propre parcours émotionnel personnel.

Parfois, je recommence des exercices du parcours alimentaires, que j'ai déjà faits, mais que je comprends différemment. Ca me permet d'avancer au niveau apprentissages corporels, alimentaires. Plus j'avance, plus ce qui me semblait difficile au début devient plus simple, parce que je le comprends différemment, je le place dans un autre contexte. Les exercices permettent d'apprendre ce qu'on est prêt à apprendre, mais ce qu'on n'est pas prêt, c'est impossible. Avec l'évolution, on est prêt, et l'exercice prend une autre résonance. Parfois aussi on dévie un exercice de son objectif, et en évoluant un peu, ou à l'occasion d'un échange en forum, on le redécouvre tel qu'il est. En refaisant, j'apprends mieux.

Mes 7 mois "payés d'avance" sont terminés depuis deux mois. Maintenant, je paie tous les mois, 19 euros. Le parcours alimentaire ne les vaut plus : je l'ai terminé. Je suis dans une boucle, maintenant : je remplis un carnet d'observation, ça me donne un bilan et des exercices que j'ai déjà faits, à approfondir. A l'issue des exercices (ça peut prendre du temps, je ne suis plus pressée), j'ai un autre carnet d'observation, un autre bilan, etc. Le prix de l'abonnement était largement mérité. Pendant 7 mois, j'ai appris énormément, des choses dont je ne soupçonnais pas l'existence (j'en veux encore au soit-disant professionnels de santé qui n'ont jamais pris la peine de m'en parler). Maintenant, ce qui mérite mes 19 euros, c'est l'accès au forum. J'ai besoin d'y participer, d'y lire les participations. Pour voir, je suis allée sur un autre forum, gratuit, créé par une pionnière du "zermatage", comme elle dit. Il est vraiment très bien fait. Mais sur le parcours émotionnel, il ne peut pas faire aussi bien que Linecoaching, avec ce croisement d'anciennes et de nouvelles, en plein dans l'étude de la RPC et des sensations alimentaires.

Bref, je suis pleinement rassurée sur ma crainte de payer pour rien. J'obtiens bien plus que ce que j'espérais !

Je vais bientôt déménager ! Ma maison est presque prête. D'ailleurs, ce "presque"-là m'a causé bien du souci, et m'a permis de faire d'énormes progrès dans mon parcours émotionnel et alimentaire !

dimanche 13 avril 2014

Psychologie Magazine Hors-série



Psychologie magazine vient de sortir un hors-série (n°25, avril-mai-juin, 4.90 euros) sur la méthode de "Maigrir sans régime". Je viens de l'acheter.

Au sommaire quatre "chapitres" avec articles, questions/réponses, témoignages et tests.

- un édito du docteur Apfeldorfer "N'ayez pas peur de manger".

- Chap. 1 : Se libérer de l'obsession du poids : "Maigrir à tout prix... fait grossir", "Comment les régimes m'ont changée", "Etes-vous accro aux régimes ?"

- Chap. 2 : Manger, c'est dans la tête : "Manger, un acte qui humanise", "Ma fille, ses kilos et moi", "Les émotions sont-elles dans votre assiette ?"

- Chap. 3 : Apprendre à écouter son corps : "Faisons confiance à notre intuition", "J'ai testé Linecoaching", "Avez-vous des idées reçues sur la nourriture ?"

- Chap. 4 : Prendre du plaisir à table : "10 conseils pour manger à sa faim", "Faites la paix avec vos aliments tabous", et des recettes.

Il y a des articles de Gérard Apfeldorfer et de Caroline Desages (du blog Pensées by Caro).

Je n'ai que survolé pour le moment, mais ça me semble un excellent magazine à laisser négligemment traîner pour que les copines que les livres rebutent puissent le feuilleter ! Petit format (plus petit que les magazines moyens).

Au passage, en cherchant le magazine, j'ai vu qu'il y avait d'autres magazines qui parlaient de maigrir sans régime (notamment Marie-Claire, et le numéro normal de Psychologies Magazine). Mais ce hors-série ne parle QUE de ça.