mardi 6 mai 2014

L'EME-zen, remix

(Sur le fil du forum de Linecoaching "De la souplesse pour éviter le contrôle". J'y cite une réponse donnée par le docteur Apfeldorfer lors d'un des chats du mercredi)
10/04/14

Ca me parle beaucoup, ce que vous dites. Sur l'EME-zen, par exemple. Au début, je l'avais comprise comme ça aussi. Peu à peu, je l'ai utilisée différemment (comme un retardateur). Puis encore différemment (me laisser le temps de voir, et prendre le temps de contempler l'émotion si je mets le doigt dessus). Et au début, ça n'était pas si facile, parce que ça implique de renoncer. En fait, dans le principe, ça n'est pas renoncer, c'est différer pour laisser une place, un temps d'observation. Je l'avais prise comme ça, mais intellectuellement, pas corporellement. Du coup, je repoussais le réconfort alimentaire aux calendes grecques. Ou plutôt : à mon EME du soir, celle à laquelle je cède toujours, et qui me montre que je suis toujours en mode binaire, parfois moins, parfois autant (et qui ne me réconforte pas).

En fait, c'est une mauvaise lecture, au prisme "régimeur" : différer ? ok, je supprime ! (Pas grave, j'ai mon mode binaire sur moi, il me permettra de manger sans faim en fin de soirée !)

En vrai, différer, ça veut bien dire "différer". Je crois que je devrais apprendre à céder à l'EME (sans attendre mon EME du soir). Apprendre à céder dans le sens : écouter cette envie, sans la laisser me dévorer plus tard, le soir. Peut-être que si j'apprends à céder à mon EME en mode réconfort (un temps d'observation, et puis un temps d'acceptation si j'y arrive, et puis un temps de dégustation d'une toute petite portion de l'aliment, comme dans l'exercice de dégustation), si j'arrive à faire ça plus souvent dans la journée, ça m'aiderait à sortir du mode binaire ? Au lieu de ne pas manger, apprendre, par l'expérience (et pas juste par la compréhension intellectuelle), que j'ai besoin de moins manger pendant une EME. Le but final étant de ne plus avoir besoin de manger. Je crois que j'ai voulu aller un peu vite. Ou simplement je n'étais pas prête à ce moment-là à avoir cette lecture.

Je ne sais pas trop si ce que je dis est compréhensible, arf, parce que c'est encore flou pour moi, mais en tous cas, ce fil de forum m'apporte énormément. Bon, après, je ne dis pas que je vais tenter l'expérience dès maintenant, hein, parce que ça veut dire qu'il faut que j'accepte de peut-être décaler mes faims, donc perturber mon appétit prévisionnel encore vacillant. Mais en tous cas, ça me permet d'envisager un chemin à explorer pour approcher mon EME du soir, celle qui me protège de trop changer, qui préserve mon mode binaire, le seul mode que je connaisse pour le moment. (J'essaie depuis quelque temps de la voir comme ça, et non pas comme "cette saleté d'EME du soir"smiley)

Ce fil me fait un bon écho à ce que j'ai lu dans le chat d'hier, avec le docteur Apfeldorfer, en réponse à une question :


"Je crois que vous rencontrez un problème assez courant: vous cherchez à remplacer votre prise alimentaire émotionnelle par un espace de respiration, dans une optique de contrôle. Ce n'est pas la logique proposée dans l'exercice de ll'EME-zen et c'est bien pourquoi cela ne fonctionne pas.
Dans l'EME-zen, nous vous proposons, tout d'abord, de prendre conscience de votre EME et de l'impulsion qui vous dirige vers la nourriture. Nous vous demandons de ne pas suivre votre impulsion et de faire alors un espace de respiration de quelques minutes. Cet espace de respiration n'est pas destiné à remplacer la prise alimentaire, mais à vous donner le temps de voir ce qui se passe en vous (pensées, émotions).

Ceci fait, vous mangez alors un aliment, en petite quantité, qui vous paraît réconfortant, et cela, sur un mode de dégustation, pas sur un mode dévorateur. Il est nécessaire que vous ayez alors le sentiment de répondre à votre besoin émotionnel de la bonne façon, en l'occurrence en vous réconfortant avec un aliment aimé. Ressentir de la culpabilité à manger annulerait le bénéfice de cette consommation.

Vous prenez bien votre temps pour vous réconforter en mangeant une quantité minime, puis ceci fait, vous refaites un espace de respiration et voyez où vous en êtes. Si vos émotions ne sont pas suffisamment calmées, vous réitérez la manoeuvre.

Vous pouvez aussi, plutôt que de manger, ne pas manger et rester avec votre inconfort émotionnel, en attendant simplement que cet inconfort s'estompe de lui-même. Là encore, après 10 à 15 mn, vous refaites un espace de respiration et voyez comment vous poursuivez, si nécessaire.
Si vous avez déjà commencé à manger au moment où vous prenez conscience de votre EME, ce n'est pas grave: vous pouvez à ce moment-là faire un espace de respiration et repasser sur le mode EME-zen."


Ce qu'il y a de bien, avec les chats, c'est que ça répond à des questions qu'on ne savait même pas devoir se poser. En lisant ça, j'ai ouvert de grands yeux : "Ah bon ? On peut manger pendant l'EME-zen ???"

Je pense que j'ai sauté la phase de cette étape où je m'autorisais à manger en mode réconfort pour passer directement dans la phase "Je suis un moine zen, je ne mange plus pour calmer une EME, je respire, moâ". Ben autant pour le moine zen qui habite en moi. Lui et moi, on va apprendre à céder à une EME sans que tout soit fichu.

Aucun commentaire: