mercredi 7 mai 2014

Reculer pour avancer ?

27/04/14

J'interromps le fil des publications des posts que j'ai écrit pour raconter "en direct" ce qui s'est passé entre ma découverte (publiée hier) et aujourd'hui. Je n'ai pas écrit sur le forum au fur et à mesure, parce que j'expérimentais. Ce n'est pas toujours facile d'expérimenter et de rendre compte en même temps (d'où l'inintérêt des chaînes d'information en continu !!!)

Donc j'ai découvert, au détour d'un fil du forum et au croisement d'un chat du mercredi, que j'appliquais mal l'EME-zen, même carrément à contresens, et que du coup, forcément, elle était difficile à appliquer. En principe, tout ce que je trouve difficile sur LC, c'est que je l'applique mal, pour des raisons diverses.

Pour découvrir ça, il a fallu que j'en passe par différentes étapes :
- ressentir un inconfort complet qui m'a fait regresser au niveau de l'acceptation des émotions (en gros, je m'ouvrais, et la panique m'a fait me refermer comme une huître).
- sentir du tiraillement du côté de mes sensations alimentaires. Tout devenait plus difficile.
- accepter de voir que j'étais encore dans le contrôle, que j'étais perfectionniste (première nouvelle ! Moi, perfectionniste !!!)
- tomber sur le fil d'une forumeuse qui était déjà passée par-là ET sur le message de Gérard Afpfeldorfer qui répondait à une autre Linecoachée.

Du coup, j'y suis allée à tâtons, à l'instinct : j'ai arrêté de lutter pour appliquer parfaitement la méthode (ou ce que je croyais être la méthode), et j'ai accepté de régresser : j'ai acheté des biscuits, et je les ai mangés en guise de repas de midi.

En clair, mon menu de midi, pendant plus d'une semaine, ça a été : une cigarette russe, un biscuit à l'avoine, un rocher Suchard. Le soir, en dessert, je prenais encore des biscuits, et du chocolat noir. Et pendant mon EME du soir, à nouveau des biscuits et du chocolat ou un rocher Suchard. Ensuite, j'ai remplacé les rochers par du Toblerone.
 Au passage, je mangeais une bouchée de légumes, si vraiment j'en avais envie (très rarement).

Je n'étais pas très à l'aise. J'avais l'impression de renier un peu de ce que j'avais appris : je n'écoutais aucun appétit spécifique, je ne les percevais plus, je ne percevais que l'envie de biscuit et de chocolat.

Je mangeais très peu du plat du soir pour garder plein de place pour mes desserts. Mais forcément, ma faim s'amenuisait : ce sont des aliments très rassasiants, donc même mangés avec faim, l'appétit met du temps à revenir. Je ne me sentais pas lassée de ces aliments-là, alors qu'en principe, l'envie aurait dû me passer.

Ensuite, je me suis mise à manger pendant une petite faim, au lieu d'attendre "la bonne faim". Puis j'ai mangé sans faim, à midi, au boulot. Un à un, tous mes repères de LC n'étaient plus respectés, et pourtant, j'étais encore dans le programme, je savais à peu près ce que je faisais et pourquoi je le faisais, mais je n'étais pas sûre du tout d'avoir raison.

Une forumeuse m'a conseillé de me reconnecter au présent quand je le pouvais, comme je le pouvais. J'ai essayé, mais c'était difficile, j'étais encore sous le coup de l'attaque de panique, je n'avais pas envie de me confronter à des émotions de ce calibre, donc j'évitais de ressentir.

Et puis soudain, un jour, j'ai reconnu une sensation familière : les émotions du syndrome prémenstruel. Ca, c'est familier, je connais, j'ai déjà exploré, ça ne me fait plus peur. Je me suis rattachée à ça. Quand je me reconnectais au présent, j'explorais ça. Et peu à peu, tout s'est mis en place : j'ai accepté les émotions et les sensations liées à l'approche des règles, et quand elles sont arrivées, je me suis reconnectée à mon corps et à ses sensations.

Soudain, ma cigarette russe est devenue moins bonne. J'ai su que je n'en aurais pas envie à nouveau le soir. Le toblerone est devenu écoeurant. Et le soir, j'ai eu une intense envie de quinoa et de ratatouille. Pas de chocolat du tout. (Enfin, si, pendant mon EME du soir, mais elle a été très soft).

Depuis, ça va mieux. Je n'ai pas refait de séance de RPC formelle, avec l'audio et tout, mais je me reconnecte davantage et mieux à mon corps et à mon ici et maintenant.

En fait, j'ai fait une grosse crise d'EME. Mais c'est la première que j'observe si attentivement, en ne cherchant pas à l'éviter, en ne cherchant pas à faire mieux, juste en la laissant prendre la place qu'elle veut prendre, sans la laisser prendre complètement les commandes.

Je ne sais pas encore ce que ça va donner. Sur la balance, je sais : deux kilos de moins, je peux mettre un jean que j'ai acheté il y a un an, dans lequel je n'avais jamais réussi à rentrer, mes os du cou sont devenus un peu plus saillants (les salières, je crois ?), j'ai une forte envie de légumes et de fruits. Comme quoi, le contrôle, les régimes, c'est bel et bien un ramassis de "fichaises" !

C'est au niveau émotionnel que je me demande ce que ça va donner. Est-ce que cet épisode va m'aider à lâcher-prise plus facilement ? Est-ce que c'est un premier point vers la sortie du comportement binaire ? Est-ce que ça va m'aider à mieux accepter le prochain moment de panique quand il se présentera dans ma vie ?

Je vais reprendre le fil des publications de mes anciens posts. Ils ont été écrits entre le moment de lâcher-prise et aujourd'hui, où je me sens mieux connectée à moi-même.

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