samedi 17 mai 2014

Un seul carré de chocolat, moi ?

8/04/14

Une nouvelle forumeuse se demandait si c'était possible pour elle d'envisager un jour de manger un carré de chocolat sans finir la tablette. Elle demandait des expériences vécues.

Oh que oui, c'est possible ! Je suis aussi fan du sucre. Je suis inscrite depuis fin août, et j'ai appris, au fil des étapes, à ne pas avaler un carré de chocolat en une fois (mon minimum, quand je suis pressée, c'est quatre bouchées). J'ai appris que les deux premières bouchées sont dignes de mes espérances, et que les deux suivantes sont bof, et que le deuxième carré n'est vraiment pas terrible (autant prendre du chocolat bas de gamme sous plastique en bas du rayon). Et que si j'attends ma prochaine faim, le chocolat redevient délicieux (enfin, la moitié du carré). Pareil pour les gâteaux. Au fil des étapes, j'ai appris à les manger, et pourquoi en manger 10 si 9 n'ont pas de goût ?

Le goût est un excellent guide, surtout pour les gourmands, et surtout pour les aliments très sucrés et très caloriques.

A midi, cantine, il y avait du gâteau basque. Il n'était vraiment pas terrible, mais miam, du sucré ! A la moitié, il n'avait pas de goût, même avec la meilleure mauvaise foi du monde. Il y avait énormément de bruit, j'étais fatiguée, j'en avais marre, et mon attention était sollicitée toutes les 5 secondes. Les pires conditions pour écouter les sensations alimentaires qu'on apprend à connaître grâce à Linecoaching. Et pourtant, j'ai laissé un bon quart de mon gâteau. Parce que si le goût n'y est pas, ben le goût n'y est pas. Si j'aime les aliments sucrés, c'est pour le goût. Sans le bruit, la fatigue et les sollicitations, je pense qu'en deux bouchées, j'aurais abandonné le gâteau. Déjà, je ne me serais jamais servie une tranche "classique". Ma tranche aurait été plus fine. Et même... à ce moment-là, j'aurais adoré avoir une orange !

Ca, c'est pour les moments hors EME. Pendant une EME, quand je mange, le goût passe au second plan (mais il reste présent - ou absent !). Mais parfois, je m'arrête, perplexe. Je suis perdue, il n'y a plus le goût, je ne sais plus pourquoi je mange. Parfois, ça me déstabilise un peu, et du coup je continue à manger. Parfois, je m'arrête. Mais c'est un progrès gigantesque : avant, je ne me posais même pas la question. Avant de découvrir cette histoire (vraie !) du goût qui change, je croyais que ma tablette de chocolat était délicieuse d'un bout à l'autre ! Que seul mon estomac me limitait.



Sur un autre fil

Les portions qui ont un vrai goût, elles sont toute petites, et plus on y est attentif, moins on n'a envie de se contenter d'un fantôme de goût.

Vu de l'extérieur, on pourrait croire qu'on est au régime. La différence est purement intérieure, dans le bien-être que procure la petite portion. Au régime, quand je m'autorisais une pincée de chips, c'était un écart, et je regrettais douloureusement de ne pas pouvoir en prendre davantage. Maintenant, avec une pincée de chips, j'ai le bon goût. Avec la deuxième, c'est un goût fade. Sauf que moi, au lieu d'être en manque, je suis sur le petit nuage de ma dégustation, en pleine plénitude ! Une seconde pincée, ça serait comme si on me proposait un truc pas terrible que j'aime nettement moins. L'aliment n'est plus le même.



Encore un autre

Moi aussi, les expériences de rassasiement gustatif, je les ai trouvées spectaculaires, c'est le mot ! Abracadabra, sous vos yeux (enfin, papilles) zébahis, voici - roulement de tambour - la fin du plaisir gustatif d'un aliment adoré !

La semaine dernière, j'ai vu ma nièce d'un an et quatre mois déguster sa première fraise Tagada. Première bouchée. Les yeux qui s'agrandissent, elle regarde son père, attrape sa main qui tenait le bonbon, au cas où il aurait l'idée saugrenue de la retirer : "Aco !" On a rigolé ! On l'imaginait en train de se dire "Quoi ? Vous m'aviez caché ÇA ??? Un an que vous me donnez des bib', des purées et des compotes alors que ÇA existe !"

Cette surprise, je l'ai eue pendant l'étape du rassasiement gustatif. Quoi ? Vous m'aviez caché ça ??? Trente-cinq ans que je veux perdre du poids et personne n'a eu l'idée de me dire "Déguste, concentre-toi sur ta bouche... Tu sens que le bon goût disparaît ?"

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