jeudi 29 août 2013

Etape un et demi : la pleine conscience

28/08/13

11h
J'ai terminé la première étape (le carnet Découverte). Ça déclenche un bilan automatique à partir des cases que l'on a cochées. C'est intéressant, mais pas concluant : comme je ne savais pas toujours quelle case cocher, ça tombe parfois à côté. Le côté automatique tient compte de ce qu'on répond, pas du fait qu'une personne (une instit, dirait mon mari !) a du mal à dire "Je ne sais pas", a du mal à ne pas vouloir ajouter une autre case, entre deux, pour être plus exact (une instit, quoi, dirait mon mari).
Je pourrais recommencer cette étape plus tard. Ils conseillent de laisser un peu de temps entre chaque reprise d'étape. J'ai regardé : la prochaine fois, ça durera 10 jours au lieu de 8 cette fois.

J'ai donc entamé la deuxième étape : la respiration de pleine conscience. Toujours rien à voir avec un régime ni un rééquilibrage alimentaire. C'est toujours une sorte de thérapie comportementale, et c'est exactement ce que je veux.

Comme pour la première étape, on me propose des défis, que j'ai déclinés pour le moment. Et puis ensuite un exercice, sans lequel la porte suivante ne s'ouvre pas. J'ai donc cliqué sur "Je m'engage".
Je me suis engagée à pratiquer, pendant deux jours, deux exercices de respiration de pleine conscience par jour, de 10 minutes chacun. Il y a trois outils audio pour aider : un qui dure 3 minutes, pour tester la chose. Et deux de dix minutes, un pour débutants, l'autre pour expérimentés.

En gros, ça consiste à se concentrer sur sa respiration, sans chercher à en faire quelque chose, juste être là, avec sa respiration, dans le moment présent. Quand une pensée, une émotion ou une sensation physique arrive, on doit la laisser venir, la contempler, l'accepter, et puis "gentiment mais fermement" (Apfeldorfer dixit) ramener son attention vers la respiration et le moment présent tout en cohabitant avec la pensée, l'émotion, la sensation physique.

L'image refuge sert à fuir une émotion trop forte. La respiration de pleine conscience (RPC, comme ils disent sur le forum) sert à l'accepter comme un fait, sans chercher à la fuir. C'est moins facile et plus long (dans le temps et dans l'apprentissage).

Ce n'est pas non plus de la sophrologie ou de la relaxation, qui, disent-ils, sont des techniques qui permettent de se soulager de ses émotions pendant un temps plus ou moins longs. La RPC vise à nous aider à accepter de vivre avec nos émotions.

J'ai fait la première, aujourd'hui. J'ai eu l'impression de ne rien ressentir de particulier. Des trucs vagues, au loin, mais rien qui s'impose. Je suppose que dès que la rentrée aura eu lieu, ça devrait changer nettement ("CORRIGER, PRÉPARER, MAUVAISE MAITRESSE, TRAVAILLE, TU ES INSPECTÉE"). Apfeldorfer dit que quand on s'aperçoit qu'on s'est laissé distraire de sa respiration par une pensée ou une émotion qu'on a suivie, c'est normal, c'est ainsi que l'esprit humain fonctionne, il faut s'en féliciter : ça nous permet de l'accepter, de la contempler, et de ramener "gentiment mais fermement" son attention vers la respiration. Je crois que je vais me féliciter souvent, à partir de lundi (enfin, plus probablement de dimanche).


21h45
Deuxième exercice de RPC. J'ai vraiment aimé ! Je m'étais mise dans la salle de bain, assise par terre, dans le noir, fenêtre ouverte (ça a l'air cool, comme ça, mais en fait, elle est ouverte sur la rue, où passent des camions - moins le soir). J'avais lu qu'au lieu de rectifier une position douloureuse illico, il fallait d'abord la contempler (bon, moi, ça me fait rire, ce genre de truc, contempler une position, une émotion... ça fait très gourou, mais j'apprécie quand même), et puis voir si on pouvait vivre avec. Du coup, je m'en suis servie ce soir, pour ne pas avoir l'impression de ne rien ressentir, comme ce matin. J'ai eu un doigt qui s'est crispé (mortel, comme observation, ça ferait pas la Une du Journal, m'enfin, moi, ça m'a bien occupée), alors hop, contemplation, acceptation de la petite angoisse et de l'humour (vais-je perdre ma phalange si je ne bouge pas mon doigt ?), et puis hop, reconcentration sur la respiration, en douceur pour tenter de ne pas la contrôler. Finalement, mon doigt s'est détendu, au bout d'un moment. Ensuite, j'ai pensé à la rentrée, c'est une émotion que je connais et que je peux contrôler (enfin, pour le moment), et hop, reconcentration sur la respiration.
A un moment, la voix d'Apfeldorfer s'était tue depuis un certain temps, j'ai eu une petite angoisse : et si la tablette s'était mise en veille ? Hop, contemplation de l'angoisse, et puis contemplation de l'angoisse à l'idée de contempler mon angoisse dans le vide, sans savoir quand les dix minutes seraient passées... Et la voix a repris... contemplation du soulagement, puis contemplation du fou-rire à l'idée d'être soulagée par un truc pareil, et hop, reconcentration sur la respiration.
A la fin, j'étais vraiment bien. Pas comme après la sophrologie, où j'avais l'impression d'avoir fait une sieste, mais j'étais bien. La reconnexion avec l'environnement, c'était intéressant à vivre.

Ca doit faire du bien à la récréation. M'enfin, c'est pas possible, pas 10 minutes. La récré dure 15 minutes, c'est le temps qu'il me faut pour jeter les retardataires dehors, faire une mise en place, corriger les cahiers d'un niveau, envoyer paître deux ou trois élèves téméraires qui viennent me parler d'un problème insoluble (genre : Machine, elle fait sa commandante à la BCD).
A midi, peut-être. C'est conseillé, pour savoir pourquoi on mange, mesurer son appétit, ne pas manger juste pour lutter contre l'anxiété. Enfin, à midi, je ne mange pas tout de suite. Je commence par jeter les retardataires dehors, et je tire sur ma cigarette électronique en corrigeant des cahiers ou en préparant mes tableaux. Après, je mange, toujours en corrigeant.
Je ne pense pas que je puisse tenir ce rythme jusqu'à 70 ans (c'est l'âge approximatif de ma retraite, selon la télé). Autant commencer par la RPC, juste après avoir jeté les retardataires dehors. Je pourrai toujours contempler mon intense envie de nicotine et mon angoisse à l'idée de ne pas avoir corrigé ce que je veux corriger avant 13h30.

2 commentaires:

Jo-Elle a dit…

La respiration c'est une très bonne base. Je l'utilise de manière empirique

Histoire de débloquer mon plexus solaire quand il y a trop de tensions;
2 ou 3 bonnes respirations ventrales profondes et ça repart (souvent)

Ne penser à rien, qu'à ma respiration, je ne sais si je saurais... je vais tester

Pattie a dit…

Ce n'est pas ne penser à rien, c'est encore plus compliqué. Il faut accueillir ce qui nous distrait, le contempler, l'accepter, et ramener son attention sur la respiration. Je pense (mais j'ai peut-être tort) qu'un des objectifs est de cohabiter avec les distractions (émotions, sensations physiques) tout en ne se laissant pas gouverner par ces distractions.