vendredi 9 mai 2014

Avant LC / Depuis LC

(Ecrit sur le fil "Accueillir un ressenti désagréable" du forum de Linecoaching).
24/04/14

J'ai eu énormément de mal à revenir au présent par petites touches. Et puis finalement, ça a marché quand je me suis dit que je n'avais pas à y revenir pour-de-bon-entièrement-pour-toujours. Juste y revenir comme ça, clac : quand j'y pense essayer de le faire. C'est ce truc, essayer de faire au mieux, qui me coinçait. Faire au mieux et voir que mon mieux, c'était juste ça, c'était dévalorisant. Du coup, j'ai opté pour "faire".

Et au final, ça ne marche pas si mal. Je n'ai pas la plénitude du contact du présent d'il y a quelques semaines, mais j'entre dans un jean que je ne pouvais pas mettre quand j'ai découvert cette plénitude, alors que ça fait une bonne semaine que mon repas de midi, c'est biscuits et chocolat, que je n'attends pas toujours complètement la bonne faim pour remanger, que je dépasse ma satiété à tous les repas et que j'ai toujours mon EME du soir. Donc je ne dois pas être si loin de mes sensations alimentaires.

La différence, c'est qu'avant, j'aurais mis entre parenthèse toute contrainte alimentaire en attendant la fin de ce moment d'attente. Maintenant, je n'ai pas de contrainte alimentaire, sauf celle de ne pas avoir mal au ventre, contrainte purement interne.
Avant, j'aurais liquidé les paquets de biscuits en une journée. Là, j'en fais la semaine (en partageant avec mon mari - d'après lui, la communauté de biens s'étend aux cigarettes russes...). Avant, j'aurais emmené mes biscuits et mon chocolat EN PLUS de mon pique-nique de midi. Maintenant, non. Tant pis pour le scorbut. J'ai beau regarder les oranges, elles ne me font pas envie (à la limite, confites et plongées dans un bain de chocolat...)

Je ne suis pas spécialement satisfaite de ce que je fais en ce moment. Mais clairement, j'ingère nettement moins de calories que quand je traversais ce genre de période avant LC : je n'ai plus peur de ne pas manger de légumes pendant une semaine (du coup, j'en mange quand même, un peu par-ci par-là, très peu), je n'ai plus peur de partir avec dans mon pique-nique deux biscuits et un morceau de Toblerone, parce que je sais qu'ils seront très rassasiants (et effectivement ! le soir, ma faim arrive tard !). Je prends maintenant plus souvent conscience de mes EME pour ce qu'elles sont : des EME, pas des ordres de  manger (et du coup, je ne mange pas, sauf en fin de repas. Entre les repas, je préfère préserver ma faim fragile).

J'ai un peu lâché prise sur la date du déménagement. Mon mari s'est démené pour que ça ait lieu pendant nos vacances de printemps. Mais si quelque chose coince, ça sera repoussé à après. On aura fait ce qu'on pouvait.
En attendant, j'essaie de vivre ce moment d'attente. Je regarde les pièces où on vit maintenant, pour encore quelques semaines. J'ai hâte de quitter cet appart, mais il y a de bons souvenirs, des moments-clefs de notre vie de couple. Je me dis que je peux vivre cette transition. Que la vie ne commencera pas dans notre nouvelle maison (genre je vais devenir Caroline Ingalls, cuire mon pain et méditer en écoutant le bruissement du vent dans les arbres et sur les épis de je ne sais quoi qui est planté dans les champs en face).

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