jeudi 10 octobre 2013

Midi

8/10/2013

Ça fait quatre jours d'école que je n'ai pas faim à midi. Ni à midi et demi. Ni parfois à une heure.
J'ai une légère faim à 11h30, et puis plus rien

Jeudi dernier, j'ai attendu jusqu'à midi trente, et j'ai mangé sans faim. Pas cool, dans la tête et dans le corps. Je ne sentais pas mon ventre tendu, mais dans ma tête, je n'étais pas à l'aise. Et je savais bien que du coup, la faim n'allait pas reparaître de sitôt, or c'est drôlement bon, ce qu'on mange avec la vraie faim ! Tout paraît fade, à côté.
Le soir, à 20 heures, une légère faim, mais pas la bonne, celle avec laquelle c'est un plaisir de manger. Mais j'ai mangé quand même. C'est pas facile de savoir s'arrêter avec la petite faim, donc j'ai trop mangé (pas beaucoup, mais un peu). Et le soir, EME traditionnelle (donc beaucoup).

Vendredi dernier, toujours pas faim, même pas à 11h. J'ai attendu jusqu'à midi 45, et puis j'ai mangé quand même. Mais toujours pas à l'aise.
Le soir, je n'ai pas eu faim, mais pas de stress du lendemain-école, donc je n'ai pas mangé. La faim, la vraie, la bonne, est arrivée à minuit 45. Je me suis régalée ! Pas d'EME, ça a coïncidé avec mon repas avec faim. J'ai pris mon cachet juste avant de manger. Mais du coup, comme il a commencé à agir rapidement, j'ai dépassé ma faim.

Le week-end, j'ai respecté ma bonne faim, j'ai fait des crêpes, on avait acheté un petit pot de Nutella et une bombe de chantilly. En repas normal, une crêpe me suffisait, et j'ai dépassé ma faim (de peu, mais dépassé) à chaque repas. En EME, sans faim, je mangeais deux crêpes. Par contre, j'avais le ventre tendu, je n'étais pas à l'aise. Le lendemain, j'attendais ma bonne faim.

Lundi (hier), je n'avais pas faim du tout à midi, ni à treize heures. Alors je n'ai pas mangé. J'ai eu une petite faim à 13h15, soit 5 minutes avant de prendre mon service. J'ai mangé deux biscuits. Il en restait un dans le paquet, alors je l'ai mis dans ma poche, au cas où je défaillerai d'inanition pendant le cours de musique et le cours de sport qui suivait (la musique a lieu avec une intervenante dans une autre salle, et je fais le sport dans le pré près de l'école). Ca me rendait nerveuse, de prendre ma classe sans avoir mangé "pour de vrai" (faut assurer, quand même : les élèves ne se lèvent pas le matin pour subir les aléas des lubies nutritionnelles de leur instit). Du coup, j'ai trituré le biscuit, ça faisait de la poudre dans la pochette plastique, mais bon, en cas d'inanition, la poudre de biscuit, ça marche !
Et bon, musique, et puis sport, et toujours pas faim.
Récréation, géographie pour les CM2, production d'écrits pour les autres et moi toujours pas faim.

Et tout d'un coup, à 16h35, le temps de virer les retardataires à coups de balai (5 minutes pour quitter la classe ! Quels escargots !), une faim assez forte. J'ai mangé deux bouchées de gâteau, et le temps de m'interroger pour savoir si ça me suffisait, une élève est venue me signaler un blessé, donc je suis descendue, j'ai cherché le numéro des parents, j'ai appelé, puis j'ai pris mes élèves du soutien, et niveau faim, rien à signaler.
C'est revenu vers 17h30, un quart d'heure après le départ de mes élèves du soutien, pendant mes corrections. J'ai mangé une autre bouchée de gâteau, et je me suis interrogée : encore faim, pas encore faim ?

Et là, Juliette, une de mes CM2 de l'année dernière, est venue frappé à la porte, et on a discuté, et sa mère est venue me demander si je ne lui donnerais pas des cours de maths, parce que la décomposition des nombres décimaux en fractions, c'est pas ça. Mais je ne fais pas le "service après vente". Surtout que Juliette, je l'ai souvent prise en soutien maths, et bon, c'est pas les moments les plus agréables que j'ai passé avec elle (qui est une enfant super, mais mathématiquement stressante. Je préfère quand elle me montre ses dessins - c'est une artiste ! ou qu'elle me raconte les potins et sa philosophie de la vie, qui me charme). Mais bon, Juliette était précise dans ses questions, donc j'ai vu que ça lui tenait à coeur. Et jamais elle n'avait montré cet intérêt pour les maths (même si elle a un don naturel pour la géométrie) donc j'ai craqué, j'ai fait un exemple au tableau. Juliette est restée sans réaction, mais sa mère a dit "Ah d'accord ! Mais c'est tout simple ! Il suffit qu'elle fasse un tableau !". Et là, Juliette a compris qu'elle n'y échapperait pas ! Après deux ans de maths avec moi, qui l'obligeais à faire des tableaux de numération, voilà que sa mère allait lui en faire faire ! La maman m'a remerciée - pas Juliette ! Elle a préféré me raconter comment une autre de mes élèves avait envoyé paître un dragueur pas doué (au collège, ils sont rarement doués, les pauvres), et que la 6e était dure pour une autre de mes élèves, dyslexique. Et puis qu'elle, elle ne voulait pas embrasser un garçon, parce que c'est plein de microbes. Et qu'elle avait eu 16 en anglais, à l'oral. Qu'elle avait la boule au ventre quand elle a été interrogée, mais qu'elle y était arrivée. Et que... mais sa mère partait, donc la suite au prochain numéro ! Sacrée Juliette ! J'espère qu'elle aura une belle vie !

Le soir, j'ai eu une vraie bonne faim (même un peu forte), à 19h20. J'ai dépassé ma faim, et le soir, j'ai eu mon EME habituelle.

Aujourd'hui, pareil : pas faim à midi. J'ai eu une petite faim à 13h, j'ai mangé une part de gâteau et un carré de caramel beurre salé (j'amène de la nourriture barbare, maintenant, dans mes pique-niques !), et puis plus faim. C'était facile d'arrêter, parce que j'avais des corrections en attente.
J'ai eu faim à nouveau à 16h30, puis à 17h30. Mais ce soir, je n'ai toujours pas faim. Donc je ne mange pas. De toute façon, il y aura mon EME du soir. Autant ne pas me forcer avant ! Si ce soir elle peut coïncider avec une vraie faim, ça ne serait pas une EME, ce serait cool ! Sinon, tant pis. J'attendrais une bonne faim pour manger demain.

Mais bon, j'aime bien avoir faim entre midi et une heure 20. Je suppose que ça reviendra, de temps en temps. Et si un jour j'arrive à ne pas manger pendant mon EME du soir, c'est sûr que ça se recalera. Mais bon, une chose à la fois, et je ne vais pas commencer par la plus difficile !

2 commentaires:

Jo-Elle a dit…

Depuis que je te lis j'ai vraiment l'impression de (presque) toujours manger sans faim !!!!

Pattie a dit…

Ben moi aussi ! Depuis que j'ai commencé A/Z, je vais de surprise en surprise. Pour moi, les problèmes, c'était quand je mangeais des glaces l'après-midi en vacances, ou mes EME du soir. Et en fait, j'ai découvert que je petit-déjeunais sans faim, et qu'à midi, je n'avais pas vraiment faim. Parfois une petite faim, mais pas "la" faim. Bien sûr, vu l'EME du soir, ce n'est pas étonnant que mon corps ait son compte d'énergie à brûler. Mais je ne m'étais jamais posé la question. C'est l'heure, on mange. Alors qu'en fait, l'heure, c'est quand on a faim.
Manger aux heures "normales", ça se fait grâce à l'appétit prévisionnel, qu'ont naturellement les mangeurs régulés, et ça, ce n'est pas facile pour une mangeuse pas encore régulée.