vendredi 8 novembre 2013

Etape 8 - Redécouvrir la satisfaction alimentaire

3/11/2013
11h

Le volet 1 de cette étape, c'est de remplacer son déjeuner par un aliment très calorique salé. Ca dure 4 jours. On doit se servir 100g de l'aliment choisi, et ensuite, si on a encore faim, on doit attendre une heure avant de prendre la collation de notre choix (le même aliment ou un autre, comme on veut).
On peut aussi se peser avant et après l'expérience (le but, c'est d'être convaincu par la preuve que si on respecte ce protocole, on ne grossit pas). Je n'ai pas de balance, et je ne souhaite pas me peser, donc j'ai coché que je ne veux pas. On doit manger l'aliment lentement, en dégustant, et arrêter, si on le peut, quand le goût change. Si on ne le peut pas, on ne doit pas dépasser les 100g.
En principe, si on arrête au bon moment, on doit ressentir une lassitude agréable du goût

L'objectif de l'expérience, c'est d'essayer de ressentir ce changement de goût. Il correspond au rassasiement spécifique, c'est-à-dire que c'est un message que notre corps envoie : "C'est bon, n'en jetez plus, j'ai pris tous les nutriments dont j'avais besoin, je ne veux plus cet aliment" et que notre cerveau traduit en disant "C'est moins bon".
Parfois, le cerveau prend sur lui de ne pas envoyer ce signal, parce qu'il voit qu'on n'est pas très bien dans son assiette, et que l'aliment est un bon doudou, il calme notre émotion. Donc même si le corps n'a pas besoin des nutriments présents dans l'aliment, le cerveau en donne envie quand même, pour qu'on puisse y puiser du réconfort. Et une fois pris le réconfort, il nous envoie le signal de moins bon.

C'est un signal ténu, il faut être en pleine conscience pour le ressentir. Il faut aussi s'autoriser à manger de cet aliment, parce que sinon, on risque de nier cet affadissement du goût, de se leurrer en projetant un bon goût (le cerveau fait ça très bien, quand on mange distraitement : il projette sur grand écran les sensations positives du début de la dégustation, au moment où l'aliment était succulent, et on croit que ce qui est projeté est vrai, parce que ça l'est... sauf si on y prête attention.)
Je trouve que les 100g, c'est bien. J'ai choisi les chips, comme aliment très calorique salé. Même avec une grosse envie, je ne pense pas que ça soit possible de manger 100g de chips en mode dégustation en ressentant du plaisir tout le temps. Il y a forcément un moment où le gras et le sel sont la seule sensation perceptible.
Et pourtant... je suis sûre qu'avant, j'aurais pu manger 100g de chips sans sourciller, et même davantage, et du chocolat après pour faire passer le goût du sel.

Donc samedi, premier jour de l'expérience, j'étais toute heureuse ! Ça a fait rire mon mari. On s'est souvenu d'il y a 6 ans, quand je suis revenue de chez une diététicienne en pleurant parce qu'on avait dû acheter des yaourt Danone au lait demi-écrémé (alors que c'est pas la mort... ils sont bons, ces yaourts).

 Les chips, c'est un rayon dans lequel je ne vais jamais jamais, que je connais juste parce qu'on doit passer devant pour prendre du coca ou de l'eau minérale (et maintenant, avec ma sodastream, j'ai moins envie de coca ou d'eau minérale). Bref, c'était presque une expédition exotique !

Il y a des tas et des tas de chips différentes ! J'ai choisi soigneusement. J'ai pris des bio, comme ça, pour voir. Des "éthiques", parce qu'elles étaient originales : des pommes de terres violettes et des bleues ! Je n'ai jamais goûté ces chips-là. Et un paquet de Vico au vinaigre balsamique. (L'expérience dure 4 jours, donc j'ai pris 4 paquets). Au passage, j'ai découvert des chips de légumes (betterave, patate douce, panais, carotte), et j'en ai pris (pour goûter, quand j'en aurais envie, après l'expérience).

J'étais impatiente de commencer, mais voilà : ma faim n'était pas là. J'avais eu mon EME du soir, et j'avais mangé sans faim et plus que d'habitude (enfin, plus que depuis quelques semaines, c'est-à-dire à peu près autant qu'avant de me lancer dans la méthode A/Z). Je m'étais réveillée un peu nauséeuse (moins que cet été, mais comme je suis plus sensible à mes sensations, et que je n'avais pas éprouvé celle-ci depuis longtemps, c'était bizarre.
Ma faim est revenue vers 16h.

J'ai pesé mes 100g de chips (les bio, pour avoir le goût des chips auquel je m'attendais, sans vinaigre ni pommes de terre colorées). Ca fait une sacrée assiette !
J'ai mangé en dégustant, très lentement. J'aime manger les chips par trois, comme un mini-sandwich feuilleté. Donc je les ai mangées par trois, comme j'aime, mais en prenant le temps de déguster entre chaque trio. Le goût a commencé à changer vers la moitié de l'assiette. Puis il est devenu juste salé. L'arrière-goût de pomme de terre était encore très bon. Puis il a changé aussi, et j'ai arrêté un moment. J'ai regoûté, pour être sûre. Et bof, rien d'intéressant. J'avais encore envie d'en manger, mais plus de plaisir. Donc j'ai arrêté. Le plus difficile, c'est que j'avais encore faim. Sans l'étape du fractionnement, je n'aurais pas pu m'arrêter en ayant faim comme ça.
J'ai pesé ce qui restait : 57g. J'ai picoré deux ou trois chips de plus, mais bof.

J'ai patienté, puisque je devais attendre une heure avant de calmer mon reste de faim. Et en fait, il a disparu ! Je ne me sentais pas lourde, pas écoeurée, je n'avais absolument plus du tout envie de chips (sans en être dégoûtée), j'avais envie d'orange et de gâteau (j'ai fait deux cakes banane/gingembre et une tarte aux poires - pas terrible, mais j'ai envie de manger toutes les poires qui sont dessus !)

Je me suis dit que zut, ma faim n'allait pas reparaître de sitôt ! Et en fait, si. A 19h, elle était là. A 19h30, elle était suffisante pour que je mange. J'ai mangé une orange (un vrai délice) et une bonne part de cake banane/gingembre. J'ai arrêté. J'avais encore une toute petite faim au bout d'une dizaine de minutes, alors j'ai mangé du chocolat. Un demi carré au piment... un demi carré à l'orange... puis le reste du carré à l'orange. Et puis le reste au piment... Et là, c'est bon, j'étais bien, je n'avais plus faim, je n'avais pas trop mangé.

Ma faim est revenue à nouveau à l'heure de l'EME. J'en ai profité pour manger du fromage, encore du gâteau, un petit morceau de tarte aux poires (avec moins de pâte que de poire, et quand je dis petit, c'est vraiment petit, ça rentre dans une cuillère à soupe). La faim a disparu, mais j'avais envie de chocolat, donc j'en ai mangé, au-delà de ma satiété, donc, mais bon, tant pis ! Ce matin, café sans sucre (j'ai apprécié de le prendre sans sucre, pendant l'étape du fractionnement, donc tant que ça ne redevient pas désagréable, je continue : ça fait une prise alimentaire de moins, ça me rapproche de ma future bonne faim pour le déjeuner), et j'attends ma bonne faim pour manger mes chips !

Au menu : "Brut de chips" Vico, saveur vinaigre balsamique.

Je garde pour les jours d'école (demain, c'est la rentrée) les paquets de chips "éthiques" violettes et bleues, parce qu'ils font pile 100g (les autres font 125g, et je ne compte pas emporter ma balance à aliments à l'école !). J'ai aussi prévu des salades de fruits (des toutes prêtes, mangue, ananas, papaye) pour la collation de l'école, si j'ai faim après les chips. (Quand je suis plus active, la faim est parfois plus présente).

C'est une chouette étape, en tous cas !

3 commentaires:

Jo-Elle a dit…

Alors là.... manger des chips si on n'a pas l'habitude d'en manger...

mais bon j'aurais fait comme toi je serais allée vers des variétés originales... quoique mon petit magasin ne vend pas tant de variétés que cela... et aurais-je roulé 2 X 15 km pour aller à CA..... OUR ?

Le protocole t'a-t-il suggéré une liste de produits salés et caloriques ?
Car à part les chips et les cacahouètes... humm les noix de cajou aussi j'aime

Pattie a dit…

Ils ne suggèrent rien. Ca repose sur ce que nous on perçoit comme gras et salés. Ca correspond souvent à un produit sur lequel on craque, parce qu'on se l'interdit le plus souvent.
J'ai survolé un forum sur lequel les Linecoachés évoquent l'aliment qu'ils ont choisi. C'est souvent du fromage.

Jo-Elle a dit…

Bon tu vois ce WE c'est effectivement le fromage qui m'a plombée; Saint Nectaire fermier vraiment délicieux et ce soir un camembert juste fait à coeur comme on les adore...

Ma solution juste qu'à présent; ne plus acheter de fromages ou un seul à la fois
Mais plusieurs sur un plateau, c'est impossible à gérer pour moi ( rappel mes parents, gds parents , oncles vendaient tous du fromage...)

Je vais tester la prochaine fois (mais seule et pas en convialité) si pour moi les bouchées de fromage changent "de vie" dans ma bouche au bout de plusieurs; il va falloir dissocier le goût et les sensations de l'affectif et des souvenirs...