mardi 19 novembre 2013

Etape 8 - Volet 4 : Maîtriser sa consommation d'aliments très caloriques

17/11

Ça y est, j'ai rempli mon compte-rendu hier : pas de collation. Ce qui est assez étonnant, vu que je n'avais mangé que 50g de Palmito, et pas de petit-déjeuner. J'ai commencé à avoir faim à 18h30, comme d'habitude, et la bonne faim vers 19h-19h30.

On a mangé de la raclette, un vrai régal ! J'ai fait attention à me servir de petites portions, pour bien en profiter. A la fin, il me restait de la place, j'ai mangé de la salade. Et à la fin, il ne me restait pas de place, mais je n'étais pas au-delà de la satiété, j'étais pile dedans ou à peine un peu dépassée. J'ai eu très envie d'un carré de chocolat, alors je l'ai pris. Il n'était pas aussi bon que ce que j'attendais, mais je suppose que c'est parce que je n'avais plus faim.

Me voici donc à l'étape suivante. L'exercice est exactement le même que pour les chips et les biscuits : remplacer son déjeuner par un aliment gras. En principe, on doit prendre le même aliment pendant les 4 jours de l'expérience.
Sauf que là, la barrière des 100g est levée : je peux en manger autant qu'il me faut, en arrêtant quand je sens que le goût change. En gros, c'est pour lever le tabou. Les 100g, c'est comme les petites roues du vélo, c'est encore un contrôle extérieur. En enlevant les "petites roues", on apprend à consommer sans peser. La balance, c'est le rassasiement gustatif. Ça apprend à faire confiance à son corps, à se servir de lui comme baromètre.

Autre changement : le protocole impose de prendre le même aliment pour la collation, si on a besoin d'une collation. Je suppose que ça permet de lâcher l'aliment plus facilement. Ça rassure la faim émotionnelle.

Donc j'ai réfléchi à comment j'allais aborder cette étape.
Déjà, un problème : je n'ai pas envie d'aliment gras, salé ou sucré. Aujourd'hui (dimanche), j'avais envie de salade verte. Très envie. J'ai eu beau invoquer mes idoles habituelles, y a rien eu à faire, même l'idée de chocolats de Noël au praliné ne m'a pas détournée de mon envie de salade verte. A la limite, même : beurk, les chocolats de Noël. Le Kiri, à la limite, pourquoi pas. Mais pas envie d'en manger comme repas. Juste envie de manger un Kiri, comme ça, un seul.

Donc j'ai décidé de repousser ça à lundi. Aujourd'hui, on est quand même allés acheter ce qu'il fallait dans un supermarché ouvert le dimanche matin.
On est passé devant le rayon des chocolats de Noël, qui fait comme une haie d'honneur dès l'entrée depuis plus d'une semaine. Et bof. J'ai quand même regardé s'il n'y avait pas une petit boîte de chocolat de Noël Lindola, mais il n'y en avait pas. Au bout de la haie d'honneur, je vois les frigos, et là, j'ai une envie de maki qui me saisit. Je vais voir s'il y en a, et hop, j'en prends une boîte (ils sont meilleurs au resto, mais je n'avais pas envie d'aller au resto pour ça : envie de makis et de salade verte, c'est dommage de gaspiller un resto pour ça !).

Ensuite, bon, ben prescription des docteurs, hein, je me dirige vers le rayon des biscuits. J'avais décidé de refaire une semaine de biscuits, parce que déjà c'est bon, même si je n'en ai pas encore à nouveau envie, et ensuite parce que ça avait été plus difficile à gérer pour moi, par rapport à l'aliment gras et salé. En gros, je voulais des biscuits pour faire une révision, m'entraîner à savoir les manger.

Pour aller des makis aux biscuits, on traverse le rayon fruits et légumes. Je jette un oeil vers la salade, mais j'en ai qui m'attends à la maison (slurp !). Et là, une odeur enchanteresse m'attrape par le nez et me fait faire demi-tour.

Je me retrouve face à face avec l'étalage de pommes ! Hein ? Quoi ? C'est quoi c' t' arnaque ? Je viens pour acheter des biscuits au chocolat bien gras, et l'odeur des pommes me détourne de mon objectif ??? Je commence à lever un pied, pour passer mon chemin (non mais quand même, hein, je vais pas acheter des pommes ??? Des pommes qui ne sont même pas celles de la dame chez qui on achète nos légumes, qui ne sont même pas des Goldrush - les Goldrush sont d'excellentes pommes !)

Mais c'était pas possible de partir de là, ça sentait trop bon. J'ai commencé à regarder ce qui s'étalait. Et là, j'ai vu une étiquette, sur une Golden : "Cueillie à maturité". Bon, allez, j'en prends une. Mon mari arrive, et il dit "Ah tiens, oui, une Granny", alors j'ai aussi pris deux Granny. Et puis j'ai vu les Chanteclerc, et elles étaient jolies et petites, alors j'en ai pris une. Et puis à côté, il y avait les Canada, j'en ai pris une petite aussi. Et puis une rouge, aussi, parce que tant qu'à acheter des pommes, autant que ça fasse joli, et puis c'était la seule de la collec' que je n'avais pas !

Ensuite, ah oui, c'est vrai, les biscuits ! Bon, tant que j'y suis, je vais chercher du Kiri... Et puis ensuite, je m'attaque aux biscuits. C'est la première fois que j'en achète sans la ferme intention d'en manger le plus rapidement possible. J'ai choisi des tranches napolitaines, parce que ça faisait partie de mes envies de la semaine dernière (c'était numéro 5 sur ma liste de 4 aliments, donc je ne l'avais pas acheté). Ensuite, j'ai pris des Rochers Suchard noirs. Et puis un pot de crème Spéculoos (c'est comme du Nutella, mais au Speculoos). Et là, ben plus d'envie. Je me dis que je vais voir au rayon frais, peut-être des mousses au chocolat ou du riz-au-lait ? Et je tombe devant ma grande folie, aliment purement oublié tellement je me le suis interdit : des M&M's, des vrais, les originaux, avec la cacahuète. Je prends un paquet. Euh... bon, non, un kilo, non, c'est pas possible. Mais les petits sachets sont trop petits, il en faut trop... Allez, hop ! 500 g !

Pfiou mission accomplie ! J'ai mes quatre aliments, ils sont bien caloriques et ce sont tous des aliments que je me suis interdits pendant des années.

Me voici donc avec une envie de légumes et un placard rempli de trucs caloriques. Ce programme est hallucinant !!!

En fait, je me tâte encore. Je pense que peut-être, je ne vais pas recommencer l'exercice de la semaine dernière. Je sais déjà ce qui va se passer : j'ai une envie très moyenne de l'aliment, je ne vais pas en manger plus de 50 g, 60 au pire. Je n'ai pas besoin de me tester là-dessus pour le moment. Plus tard, quand l'envie de gras sucré sera revenue, peut-être.
Là, je sors du repas, et le point culminant, ça a été quand j'ai mangé le premier quartier de ma Golden "cueillie à maturité". Mon mari m'a fait goûter une cuillerée de son cheesecake Gü chocolat-vanille, et c'était une tuerie, mais sur mon échelle de midi, la pomme le dépassait nettement en plaisir, c'est dire. Au point que j'ai refusé la deuxième cuillerée qu'il m'a proposée. (Ma grand-mère serait pliée en deux de rire.)

Donc je pense que je vais changer l'exercice. Déjà, parce que je n'ai pas envie de donner un truc qu'il n'a pas envie de manger à mon nouveau copain le corps. Vu ce qu'il est capable de me donner comme plaisir quand je mange un truc dont il a envie, j'aime autant ne pas le contrarier !
Je pense que je vais attendre mercredi, pour me tester sur autre chose : arrêter dès que le goût change. C'est plus difficile à faire à l'école, parce que oui, je peux prendre une collation, mais pas forcément dans de bonnes conditions, pas forcément au moment où j'ai faim, et pas forcément dans le calme, et pas forcément lentement. Du coup, je mange toujours trop, pas assez pour ne plus avoir faim (avec cet exercice, je m'arrête toujours en ayant faim, la faim disparaît au bout de 5 ou 10 minutes, et elle revient au bout de 2 ou 3h, c'est-à-dire un peu trop longtemps avant la récréation).

Mercredi, ça sera plus simple : mon mari travaille à midi, donc je peux me concentrer uniquement sur l'aliment. Et je ne travaille pas dans la journée, donc je peux prendre ma collation quand je veux (je me vois mal avec mon pot de crème Spéculoos et ma cuillère pendant la récré). Et le soir, j'aurais le temps de me préparer le plat que je veux (en principe, j'ai envie de légumes, après ces exercices).
J'envisage de recommencer samedi et dimanche, si je suis à la maison et si j'en ai envie.

Ca ne respecte pas le protocole de l'exercice, puisqu'il faut le faire sur 4 jours consécutifs, avec possibilité de sauter un jour, mais je ne le respecte déjà pas en choisissant des aliments différents au lieu du même pendant 4 jours.
Je pense que le plus important, dans l'exercice, pour moi, c'est d'apprendre à lâcher l'aliment dès que le goût change. C'est ce que je n'ai pas encore réussi à faire, soit avec les chips parce que c'était tellement nouveau d'avoir le droit d'en manger, soit avec les chips et les biscuits parce que j'étais à l'école, et que c'est moins facile d'accepter d'avoir faim quand on sait qu'on ne pourra pas prendre la collation avant que la faim soit grande (et c'est inconfortable, les grandes faims, je suis plus agressive, moins patiente, ça n'est pas compatible avec les enfants).
De plus, l'objectif principal de ce programme, c'est d'apprendre à écouter son corps et à lui faire confiance, d'accepter qu'il sache mieux que les nutritionnistes ce qu'il lui faut, et de savoir le lui donner dans la bonne quantité. En ce moment, il veut du varié et des légumes. Je ne vais pas lui donner des rochers Suchard. Je suis sûre que mercredi, il en voudra !

1 commentaire:

Cicciotella a dit…

Ton article m'a fait beaucoup rire.
Ça ne m'est pas souvent arrivé, mais je confirme que ça peut arriver, ce drôle de tour de nos envies, quand on a décidé de se lancer dans une orgie calorique ("bonne bouffe bien pornographique", dirait Benacquista), d'avoir soudain des envies d'ascète d'une désuétude qu'on ne trouve plus que dans certaines illustrations de magazines féminins !