dimanche 17 novembre 2013

Etape 8 - Volet 2 : Ajuster sa consommation à ses besoins

16/11

L'étape des 100g d'aliment gras et salé s'est extrêmement bien passée, même au boulot. J'ai mangé mes chips, je me suis arrêtée quand le goût changeait. Pas exactement quand il changeait. Un peu après, pour bien observer, déjà, et puis parce que j'en avais envie (une EME). Mais ce n'est pas très grave. C'est là que je réalise ma chance de ne pas être trop perfectionniste. Ne pas arrêter pile au moment où le goût change, ça veut dire ne pas respecter le protocole. Pour moi, ça n'a pas été très important. L'important, c'était de voir ce qu'était l'objectif, et de le sentir dans mon corps.

Et en effet : quand on mange un aliment gras et salé en y prêtant le maximum d'attention, on voit clairement que le goût change (sinon, il faut répéter l'exercice plusieurs jours, pour arriver à le percevoir). Et le goût change très vite. Au bout d'un moment, ce n'est même plus très intéressant de manger de cet aliment. Voilà pourquoi les mangeurs régulés arrivent à résister à des aliments qui nous rendent fous. Au bout d'un moment, leur corps ne le perçoit plus comme le même aliment.
Une chips est désirable et délicieuse. Au bout de quelques grammes, elle est désirable et bonne. Au bout de quelques dizaines de grammes elle est désirable, mais n'apporte pas de plaisir. Si on arrive à s'arrêter à ce moment-là, à se recentrer sur soi, la chips arrête d'être désirable, c'est comme si ça n'était pas le même aliment qu'au début.

Pour les mangeurs régulés, leurs capteurs sensoriels ne sont pas désorientés par des années de lutte contre soi, et du coup, ils perçoivent très rapidement que cette impression que "ce n'est plus le même aliment". Et en fait, c'est bien ça : au début, c'était l'aliment dont le corps avait besoin (pour se nourrir ou se réconforter). Et ensuite, ça n'est plus l'aliment dont le corps a besoin : il a pris tout ce qu'il avait à prendre de cet aliment.

Je suis passée au volet suivant, et horreur ! il s'agit de fractionner ! Comme l'étape qui m'avait paru la plus difficile.
Bon, après l'étape difficile, puis l'étape des chips, le fractionnement me fait moins peur. Et j'ai la chance de ne pas être trop perfectionniste, donc ça a été.
En gros, à la première étape du fractionnement, on doit enlever une petite partie de ce qu'on mange d'habitude.
Pour ce volet, il s'agit d'en enlever beaucoup. Par exemple, la moitié. Et de manger une collation si on a faim ensuite, en essayant d'ajuster la collation pour avoir faim au prochain repas. C'est un peu comme tenter de viser juste avec une fléchette. Au lieu d'ajuster le geste, on ajuste la portion qu'on consomme.
Au début, j'ai vu que j'y arrivais, et que j'avais un grand besoin de la collation, et d'une collation pas forcément légère, ou bien de deux ou trois collations légères à une demi-heure d'intervalle. Du coup, j'ai laissé une moins grande partie du repas, et j'ai baissé ma collation.

Maintenant, j'arrive à avoir faim pour le repas, à une demi-heure près. J'arrive à baisser ma consommation de nourriture pour avoir le ventre léger, ou à l'augmenter pour le sentir un peu plus plein. Ca dépend de ce que je veux ressentir. Parfois, le ventre léger, c'est parfait. Parfois, j'ai eu une journée inconfortable pour d'autres raisons que l'alimentation, et j'ai envie de sentir mon ventre un peu plus plein. En tous cas, ça n'a rien à voir avec le ventre tendu que j'avais avant en finissant mon repas.
J'arrive même, maintenant, à trouver assez inconfortable d'avoir le ventre "un peu plus plein". Même si c'est à peine un peu plus plein, je sens une différence. En fait : je sens mon ventre très présent, alors qu'avec le ventre léger, je sens mon corps bien. Ca ne m'empêche pas de ne pas souhaiter le laisser "léger" tout le temps. Mais c'est une évolution intéressante.

Hier, par exemple, j'ai préféré ne pas prendre le dessert à la fin du repas, pour garder cette sensation de ventre léger. Je n'ai pas ressenti de manque : le dessert était au frigo, il n'allait pas s'envoler.

Encore une fois, je précise : ça n'empêche pas mon EME du soir. Tout ce que ça change, ces étapes, c'est que je me sens infiniment mieux, même quand la journée est difficile. Je prends ma journée différemment, je prends ma soirée différemment, j'essaie d'identifier mes inconforts avant qu'ils ne deviennent des problèmes.

Parfois, l'après-midi, je me cuisine un gâteau pour le repas du soir, et je profite des effluves. Parfois, je me cuisine des haricots verts, et j'ai le même plaisir d'anticipation à profiter des effluves.
Aujourd'hui (samedi), on est allé faire les courses, on a envie d'une raclette pour ce soir. J'ai trouvé du cheesecake Gü en promotion, j'en ai pris. J'ai pris aussi de la salade mesclun en DLC. Et j'ai salivé tout pareil en m'imaginant manger des deux. C'est en grande partir pour ça, pour ce plaisir à manger autant des aliments très caloriques qu'à manger des aliments peu caloriques, que je me sens mieux en accord avec moi-même (et puis la RPC, aussi, quel outil !). Du coup, l'EME du soir, je ne focalise pas dessus. On verra bien plus tard ce qu'elle devient. Pour le moment, moi, je deviens plus zen et de bien meilleure humeur, plus ouverte à moi-même et aux autres, mieux capable d'encaisser les petits inconforts du quotidien.

2 commentaires:

Jo-Elle a dit…

C'est vraiment la psychanalyse de l'assiette...

C'est comme dans la blague ; perçoit-on une assiette à moitié PLEINE ou à moitié VIDE ????
Tu peux faire le contraire; en mettre TRES PEU puis en mettre le double...

Bon mais je comprends le but: réaliser que nos proportions habituelles ne sont pas celles qui nous nourrissent; que les nourrissantes sont autres et moindres

Finalement tu ne pèses pas mais tu te poses au moins bien autant de questions qu'aux WW... et tu dois trouver bien plus de réponses en fait

Quoique qu'aux WW On Line une rubrique sur le site m'a sauté aux yeux (et que je n'ai jamais ouverte, ni rempli donc pas "cogité" ----> ma Zone de confort...

Mon objectif pour cette semaine ???

Pattie a dit…

En fait, par rapport à WW, ce qui change, c'est l'intériorisation. Les règles ne viennent pas de l'extérieur de moi (un poids sur une balance alimentaire, un compteur, des règles de santé), ça vient de l'intérieur de moi (mes appétits spécifiques, mes sensations physiques, mes émotions). Pour moi, ça change tout : dans ma manière de prendre les choses, de les mettre en pratique, de souhaiter que ça dure pour toujours. Dans ma manière d'être.