lundi 24 mars 2014

Aliments tabous mon amour

Ecrit sur le fil "Quels sont vos aliments tabous" du forum Linecoaching.

26/02

J'envisage petit à petit une panoplie de trucs à faire, pour mes aliments tabous, quand ils apparaissent. J'en pratique certains, et les autres, je me dis que si j'en ai besoin, je peux le faire.

- En avoir toujours à la maison, au moins une petite quantité (ce n'est pas un bon conseil pour tout le monde, ça, mais pour moi, c'est un besoin, celui de bien me montrer que je ne suis pas au régime)

- Prévoir (ou improviser !) un repas où je ne mange que ça, un peu comme pendant l'étape sur le rassasiement gustatif, et si je dépasse le rassasiement, eh ben tant pis, j'attends ma prochaine faim

- Si j'ai envie d'un repas ET de ça, alors je me laisse une très grande place pour le dessert (en général, ce sont des desserts, mes grosses envies), en me servant de micro-portions du reste, et en dégustant les micro-portions, un peu comme dans l'étape du fractionnement

- Être attentive au rassasiement gustatif, mais ne pas me mettre la pression pour le respecter. Juste le sentir, et ensuite me permettre de continuer à manger si je le souhaite. Explorer ce qui se passe après le rassasiement, me montrer encore une fois, et encore et encore, si besoin, bouchée par bouchée, que ça devient moins bon (comme quand on éduque un enfant, on répète beaucoup). Observer ma réticence à aller jusqu'à l’écœurement. J'ai vu que parfois, juste un peu avant d'arriver au rassasiement gustatif, j'accélère, comme si de manger plus vite allait me permettre de le semer pour manger davantage. Mais ensuite, je ralentis, parce que je n'ai pas envie de m’écœurer (je l'ai fait avec de la pâte spéculoos, et depuis, je n'ai plus eu envie de spéculoos, alors que j'aimais ça. Pas envie de me dégoûter d'autre chose !). C'est pour ça, je pense, que je dépasse mon rassasiement en mangeant un dessert entier, mais que je n'ai jamais eu l'envie (pour le moment) d'en prendre un deuxième (alors qu'avant LC, si).

- Observer le moment où j'ai vraiment envie d'un autre aliment. Ça arrive toujours. L'envie du dessert se fait moins présente, puisque je l'ai déjà sous la main ou dans la bouche. Et l'envie d'autre chose apparaît. L'envie du dessert reviendra (et c'est tant mieux, puisque c'est bon !), plus tard. Ça me montre que ça n'est pas une malédiction, que les envies vont et viennent, que mon corps veille au grain, et que j'arrive à l'écouter, même si j'ai pu faire la sourde oreille un peu avant.

- Me dire la vérité. Ça, c'est super difficile. Tout à l'heure, je me suis régalée de mon repas, j'ai choisi de ne pas prendre de dessert pour profiter du fromage avec mon reste de faim gardé exprès pour un gâteau. Et en rangeant la table, devant le gâteau, j'ai ressenti comme une petite faim. Sauf que ça n'était pas de la faim. J'ai eu du mal à me résoudre à me dire la vérité. J'avais presque la main sur le couteau pour m'en couper une tranchette. Je dis rarement des mensonges (le jour où j'ai découvert que je pouvais si bien mentir que je réussissais à m'enfermer dans le mensonge, que même ma mère ne pouvait pas le déceler, j'ai arrêté net !), mais je me mens à moi-même couramment. Me dire la vérité, c'est très dur, ça demande une certaine vigilance, et beaucoup de bienveillance (finis les "Ouais, t'as encore envie d'un gâteau, tu ne maigriras jamais ! C'est trop difficile !", maintenant, je me dis des "Bon, j'ai envie d'un gâteau, et même, carrément, je vais le manger. Mais quand j'aurai faim, il sera meilleur, ou sans faim, si je veux, mais dans un petit moment". Je n'en suis pas encore à me donner du "Pattie chérie", mais ça ne saurait tarder !smiley).

- Me laisser une demi-heure. Pour ma tranchette de tout à l'heure, je me suis dit : "une demi-heure", et j'ai respiré (une fois, ça suffit, en général). Depuis que je ne me dis plus "NON", que je me dis : "dans une demi-heure, si c'était vraiment de la faim, ou si j'en ai encore envie, même sans faim, mais dans une demi-heure, je peux attendre une demi-heure, je ne vais pas en mourir", ça va mieux.

C'est vraiment comme disait une forumeuse : je fais comme si j'étais mon enfant; mais je manque d'expérience, parce que je ne suis pas maman ! Mais en tous cas, pour le moment, le mensonge à moi-même est le plus difficile à gérer, parce que ça me partage en deux, voire en trois : l'enfant qui ment, l'adulte impitoyable qui le voit et accuse ou ne dit rien, et celle que je deviens, qui parvient parfois à rassurer l'enfant et à calmer l'adulte (et parfois non ! mais ce n'est pas si grave, puisque parfois oui, alors qu'avant : jamais !).

En tous cas, je prends une piste de travail, dans ce fil : je n'arrive pas à accepter la frustration facilement (voire, en fait, je n'y arrive pas), sauf en temporisant ("une demi-heure !"). Mais peut-être que je peux l'examiner, l'observer sous toutes ses coutures. Quand j'ai lu cette suggestion, j'ai eu l'image d'une dégustation : déguster sa frustration, comme on peut déguster un aliment pas forcément délicieux. Ça, je crois que je peux, au moins en partie, petit à petit.

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