lundi 17 mars 2014

Prendre en compte les inconforts

Ecrit sur le fil "Mon inconfort du moment" du forum Linecoaching.

Ce fil est une gigantesque découverte, qui a changé mon rapport au monde (oui, carrément !). J'ai été éduquée dans l'habitude de positiver, ce que je trouve très bien. Quand ça ne va pas, ce n'est pas grave, ça ira mieux. Du coup, les inconforts, pour moi, c'étaient des plaintes inutiles. Gnangnan j'ai mal aux pieds, gnangnan je suis fatiguée, gnangnan c'est dimanche soir faut reprendre le boulot demain, et j'en passe. Ma réaction, avant Linecoaching, c'était de repousser la pensée ou l'émotion négative. Sauf que ça ne la fait pas disparaître. Ca l'entasse dans le coin, avec les autres, celles de la veille, de l'avant-veille, de l'année dernière, d'il y a dix ans, vingt ans... Ces inconforts qu'on repousse, ce sont ceux qui nous font manger sans faim.

Quand j'ai commencé à lire cette partie du forum, je trouvais les inconforts décrits généralement très bénins. Ensuite, au fur et à mesure de mon avancée dans le parcours, j'ai réalisé. Le fait de VOIR ces inconforts, au lieu de les repousser dans un coin, ça permet de NE PAS les entasser. Ca ne les fait pas disparaître pour autant. Mais ça me permet de me prendre en compte dans ma globalité, avec mes pensées et émotions positives, mais aussi avec les négatives, que ça soit important ou pas. Je ne les repousse plus, je les REGARDE, je les NOTE, je les prends en compte. Avant, je ne le faisais pas. Mais avant, je mangeais sans faim systématiquement. J'attendais que l'"extérieur" améliore ma vie (par un régime, par exemple).

Ca n'est pas pour ça que ça m'empêche de positiver. Mais je positive sur la réalité, pas sur une fausse image de bonheur avec le gros tas d'inconforts repoussé dans un coin, à l'abri des regards, surtout du mien. Par exemple : je suis fatiguée, j'ai encartonné mes affaires pour le déménagement, même les boîtes congélation, et comment je fais maintenant pour congeler ? les prix des devis dansent dans ma tête, il faut encore attendre trois mois avant le déménagement, ET je suis satisfaite d'avoir abattu autant de travail, que les choses avancent, qu'on soit à deux pour faire tout ça, et de bientôt pouvoir me lever et aller contempler la vue somptueuse depuis la porte-fenêtre de ma maison à moi en buvant mon thé noir du matin.

4/02

Mon inconfort du moment, c'est que j'ai l'impression de ne pas arriver à trouver mon équilibre post-règles.

L'avant-règles s'était beaucoup beaucoup beaucoup mieux passé que d'habitude, mais là, j'ai l'impression de ne plus être assez patiente pour attendre ma bonne faim, de ne pas réussir à encaisser le fait de laisser une petite place, et même de ne pas respecter mes appétits spécifiques : hier j'ai mangé des lentilles, qui finalement ne sont pas aussi bonnes que je l'espérais (mais elles n'y sont pour rien, ces pauvres lentilles : mon mari les a trouvées délicieuses). Ce soir, j'ai mangé à nouveau des lentilles, sauf que j'avais envie de pommes. Donc j'ai mangé une pomme ensuite, alors que je n'avais plus faim. Hier, j'avais envie de pommes aussi, mais j'ai mangé une mousse au chocolat à la place (bon, j'en avais envie aussi, mais pas autant, ça n'était pas une envie du corps). Et le soir, pendant mon EME habituelle, j'ai pensé à manger une autre mousse, et finalement, j'ai dévoré deux pommes, avec délice. Des pommes pendant mon EME du soir... c'est une grande première ! A croire qu'en ce moment, c'est mon aliment tabou !

J'ai du mal à accepter d'avoir "perdu", même momentanément, les avancées que je sentais avant le week-end. Mais je m'accroche quand même, je tiens bon sur les fondamentaux : pause salle-de-bain en fin de journée, je me lave le visage en écoutant des mantras sur ma tablette. Puis RPC. Puis un temps de vide, entre la RPC et le retour à "l'extérieur". Ça me fait du bien, mais je ne trouve pas encore le mieux-être que je pouvais ressentir simplement en me connectant à moi-même plusieurs fois dans la journée, pour prendre conscience de mes inconforts et les accepter. J'ai l'impression d'être dans une course et de devoir attendre l'arrivée pour pouvoir me poser, et je me sens fatiguée.

(L'écrire va peut-être me permettre d'accepter de lâcher-prise. Parce que bon, ça fait juste depuis vendredi soir que je suis comme ça. J'ai l'impression que ça fait plusieurs semaines !)

En me relisant, je m'aperçois qu'en fait, c'est bien ça : les pommes sont mon aliment tabou du moment ! Ce week-end, je me suis chouchoutée avec du sucré (entre la douleur et les anti-inflammatoires, la seule chose très nette, c'était mon envie de sucre). Maintenant, je n'ai plus cette envie intense de sucre. Mais manger plus léger, ça me fait l'effet de ne pas "profiter encore un peu". Un vieux contrecoup d'ancienne régimeuse. En fait, "profiter", ça serait plutôt manger ce que j'ai envie de manger (envie dans le sens d'appétit, dans le sens qui fait qu'au goût, c'est aussi bon qu'à l'idée), et me laisser une petite place, ressentir à nouveau la bonne faim, et surtout me demander régulièrement dans la journée comment je vais, une ou deux inspirations/expirations en pleine conscience, en essayant de me laisser traverser par les émotions.

Ça secoue bien, quand même, les périodes de règles !

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D'avoir exprimé ça dans le fil des Inconforts, ça a permis à d'autres forumeuses de découvrir qu'elles aussi, parfois, ça les secouait au point de leur faire penser qu'elles décrochaient. Alors que c'est juste un inconfort, ça arrive, ça passe, ça reviendra. Et moi, ça m'a permis de me dire que bon, cet inconfort était vraiment puissant et qu'il revenait vraiment souvent. Autant essayer d'expérimenter des choses pendant mes règles. Ca m'a permis d'avancer le mois suivant.

1 commentaire:

Cicciotella a dit…

Une pomme comme aliment-tabou !...
Ça, c'est original ! :oD

J'ai fait au fil du temps le chemin inverse du tien pour les inconforts. Quand j'arrive à trouver ce qui me chiffonne, je ressasse beaucoup. Ça serait peut-être plus confortable de ne pas y penser, puisqu'on dit que ressasser n'arrange rien !

En tout cas, je te félicite d'arriver à t'être créé une sorte de rituel apaisant. Moi, je fais toujours ces choses une fois ou deux et après, ça me pèse, ça devient une contrainte de plus dans ma vie... Et pourtant...