Ecrit sur le forum des "Victoires du jour" de Linecoaching.
1/12/2013
Ma victoire du jour : j'ai passé le week-end chez mes parents, en famille, et je n'ai pas mangé au-delà de ma zone de confort.
Samedi
midi, j'ai su garder de la place pour le dessert, j'ai été la seule,
avec mon neveu (trois ans et demi) ! Il m'a d'ailleurs gourmandée, parce
qu'il a été choqué que je puisse manger mon éclair en commençant par la
crème. Il est en plein apprentissage des règles des repas en société (=
hors de chez lui, ou quand il y a des invités). Il m'a bien fait
comprendre que j'avais plutôt intérêt à manger aussi la pâte, parce que
ça ne se fait pas ! Je lui ai dit que si, si, parfaitement, j'avais le
droit, que je pouvais commencer par ce que j'aimais le plus, comme ça,
si ma faim disparaît, eh ben j'ai mangé le meilleur ! Mais que j'allais
rester polie et manger la pâte aussi, si j'avais encore faim. Il n'a pas
eu l'air convaincu par ma méthode, mais comme ses parents ne m'ont pas
contredite, il a accepté que j'avais le droit d'être bizarre (non mais
ho ! Est-ce que je lui fais des remarques, moi, quand il oublie de
fermer la bouche en mangeant, hein ?).
Je me suis arrêtée en gardant une petite place, ma belle-soeur a fini
le dernier tiers de mon éclair au chocolat. Je l'avais découpé en trois,
pour qu'il puisse être "réutilisé" après mon rassasiement gustatif.
J'avais
fractionné tout le repas pour tenter d'avoir la bonne faim pour le
repas du soir. Bingo, j'ai réussi ! Le soir, j'ai mangé une crêpe de
plus que ma faim, sans toutefois sortir de ma zone de confort. C'était
une crêpe liée à l'histoire familiale : on y met du sucre, et on ajoute
quelques gouttes de rhum, on roule, et miam ! Ma grand-mère faisait ça,
ma mère le fait, et j'adore ! Donc on a mangé notre crêpe, ma mère et
moi, en nous souvenant de ma grand-mère, qui prenait toujours une petite
lichette de rhum à la bouteille en la refermant pour la ranger (mon
neveu aurait eu des choses à lui dire !).
Le soir, j'ai eu mon EME
habituelle, j'ai mangé, tout en discutant avec mon frère des problèmes
de sommeil de son fils, qui a envoyé sa sucette avec la lettre du père
Noël. C'est la première fois que je mange toute seule "en public" (sauf
mon mari) lors de mon EME sans me sentir honteuse.
Le dimanche
matin, je n'ai pas pris de petit-déjeuner parce que je n'avais pas faim,
et j'ai mangé pile à ma faim au repas de midi. Je n'ai pas laissé de
petite place, parce que si je n'ai pas faim pour le repas de ce soir, ce
n'est pas grave, je suis chez moi.
Je ne me suis privée de rien,
je ne suis pas sortie de ma zone de confort, j'ai pris un moment pour
moi quand le bruit de mon neveu et de ma nièce est devenu trop fort pour
mes oreilles. Je me suis isolée dans ma chambre, dans le noir, avec le
mp3 de la RPC de fin de journée.
C'est la première fois que j'ai
pu passer un week-end entier chez mes parents sans sortir de ma zone de
confort. Manger en adulte chez mes parents, c'est une sacrée réussite !
Et ma mère a commencé à lire "Mangez en paix" du docteur Apfeldorfer, je le lui ai prêté.
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Une forumeuse m'a demandé ce que j'entendais par "zone de confort". J'ai répondu :
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Je l'ai lu quelque part (dans le forum ou dans un livre des docteurs
Zermati ou Apfeldorfer). Je ne sais pas encore trop le définir, c'est ce
que j'explore en ce moment. C'est comme ça que je comprends "se faire
plaisir dans la modération". La modération, pour moi, c'est entaché de
privation, comme mot. Ça veut dire, pour moi, qu'il ne faut pas se
laisser aller. J'étais donc assez rétive à la notion, parce que
justement, j'ai l'impression d'être trop dans la retenue, sauf quand ça
déborde. J'ai eu le déclic quand j'ai compris que c'était lié non pas à
la privation mais à la zone de confort.
En gros, on n'attend pas
pour aller aux toilettes, pour boire, pour dormir (encore que là, moi,
si, j'attends), et donc on n'attend pas trop pour manger ni pour se
détendre quand on est tendu.. Et quand on arrête de manger, on doit être
dans la zone de confort aussi : plus de faim, le ventre pas tendu, pas
de sensation de lourdeur. L'impression qu'on pourrait éventuellement
manger encore un petit quelque chose, mais sans savoir trop quoi. On n'a
plus faim et nos appétits sont comblés. La nourriture devient moins
intéressante, sans être écoeurante.
On peut attendre pour
satisfaire ses besoins physiques (on est civilisé !), mais un peu, pas
trop. C'est la modération : ni trop, ni trop peu. Ça permet d'éviter
certains inconforts, d'ajouter des tensions, de rendre les sensations
confuses. Par exemple au retour du boulot : si on a soif, faim et envie
d'aller aux toilettes en même temps, sans parler des tensions accumulées
dans la journée, ça peut exploser. Si les sensations sont modérées
parce qu'on a tenté de rester le plus possible dans sa zone de confort
tout au long de la journée, ça s'apaise. Les besoins sont là, mais
tolérables.
Mais ça n'est pas facile. J'explore. Quand je
m'aperçois trop tard que j'ai dépassé ma zone de confort, au moins,
j'essaie de voir ce qui s'est passé, c'est déjà ça. J'essaie aussi de
bien voir ce qui se passe quand j'arrive à y rester, pour que
l'impression que j'en retire me serve de guide pour les moments où je
"m'oublierai". C'est comme quand on essaie de mémoriser un trajet (là, y
a un café, là un magasin, je tourne à gauche, j'arrive au feu
rouge...). Ça donne "là, je me sens bien, voyons comment est mon ventre,
voyons ce que j'ai mangé, l'envie que j'en avais, le niveau de
dégustation, mon humeur..." Ou bien "Je ne suis pas bien, que se
passe-t-il ? que faire pour être mieux ? que s'est-il passé pour que
j'en sois à ce niveau d'inconfort ?"
En espérant qu'un jour, j'adapte
mon comportement à mes besoins de manière plus instinctive (tout en
restant civilisée !).
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2 commentaires:
C'est une belle réussite, dis donc !
Moi, par contre, je ne sais pas si je serais parvenue à ne pas manger l'éclair en entier. Ce n'est pas si gros, un éclair qu'un 1/3 en plus ou en moins fasse la différence ; c'est ce que je me serais raconté...
La différence n'est pas énorme, clairement ! Par contre, l'effet en bouche est complètement différent. Du délice du début, il n'y a plus qu'une pâte informe, du plâtre dans du carton, avec un goût beaucoup trop sucré. Si je ne l'avais pas découpé proprement avant, peut-être que je l'aurais quand même mangé, sur le mode "Boah, ce n'est qu'un mauvais moment à passer". Ce qui est quand même dommage pour un éclair au chocolat !
Et puis c'était important pour moi de redéclencher ma faim au moment du dîner. Et pour ça, j'avais besoin d'être au plus juste dans le respect de ma faim de midi.
En fait, ma réussite, ça n'est pas tellement de ne pas l'avoir mangé en entier, c'est d'avoir eu le courage de le découper en public, au risque d'avoir des réflexions. Même la petite réflexion de mon neveu m'a perturbée, je me suis sentie un peu coupable et tout de suite après en révolte. J'avais envie de lui faire entendre raison, de lui prouver que c'est moi qui avais raison et pas lui. Mais bon, il a 4 ans, le pauvre ! C'est pas de sa faute si Tatie Pattie est une flippée de l'affirmation de soi en public !
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