Ecrit sur le fil "Accueillir un ressenti désagréable" du forum de Linecoaching.
6/03
J'essaie de le faire, en ce moment : de me faire assez grande à
l'intérieur pour pouvoir accueillir un ressenti désagréable, et assez
poreuse pour qu'il puisse entrer et sortir.
Avant, je me crispais,
pour être sûre qu'il ne rentre pas (sauf que comme il est déjà dedans,
déguisé en EME, il vaut mieux entrouvrir la porte pour qu'il puisse
sortir quand ça sera le moment pour lui de sortir !)
Mon ressenti
désagréable, c'est que j'ai eu faim, il y a deux soir, et qu'en fait, ce
n'était pas de la faim.
J'avais mangé normalement à midi (enfin,
normalement depuis LC), et en principe, ma faim se déclenche à peu près à l'heure du
repas. Là, une vague petite faim. Donc j'ai attendu. Quand elle m'a paru
être la bonne faim, j'ai mangé. Mais rien n'avait de goût, ni le léger
ni le gras sucré. Au final, c'est comme si ma faim avait disparu en deux
minutes, comme si je n'avais aucune envie particulière, sauf celle de
manger. Ça m'a déstabilisée, et j'ai continué à manger.
Le
lendemain, j'ai fractionné un peu plus, et ça a fait la même chose. Mais
j'ai moins mangé, parce que comme j'attendais un peu cette impression
de disparition subite de la faim, de fausse faim, du coup, j'étais
inconfortable mais pas déstabilisée.
Hier, du coup, je me suis
organisée différemment. Je me suis laissée aller à me fier au
rassasiement gustatif à midi, ce qui a fractionné drastiquement : un
morceau de chou-fleur cru avec du fromage blanc et de la moutarde, un
yaourt, et un carré de chocolat pour me réconforter de ne pas avoir plus
faim que ça, j'ai respiré pour accueillir tout ça, l'impression d'avoir
fait un repas vraiment trop léger, mais d'être contente de m'être
écoutée.
Le soir, la faim est arrivée, indéniable, la vraie, qui
ne disparaît pas si vite que ça. Je me suis servie des petites portions,
mais j'ai quand même eu l'impression de dépasser ma faim très vite.
Comme j'ai dégusté, j'ai pu ne pas céder entièrement à l'EME de fin de
repas. Quand j'ai senti que j'étais en train de la satisfaire, cette
EME, j'ai reposé la moitié restante du yaourt et j'ai pris du chocolat,
pour me réconforter. J'ai mangé tout le carré, alors que la moitié avait
suffi à me réconforter. Du coup, ça a un peu cassé le réconfort, j'ai
de nouveau eu cette impression de limitation, de ne pas pouvoir assez
manger. J'ai respiré, en constatant que ça n'était pas une limitation
extérieure, comme pour un régime, mais intérieure, liée à ma faim.
Ce
qui m'a le plus inquiétée, c'est cette faim du premier soir qui ressemblait à la bonne
faim, en plus fugitive cependant, et surtout sans appétit spécifique, et
sans goût des aliments. Je croyais bien connaître la faim.
Je
suppose que mon corps régule ce que j'ai mangé avec faim pendant les
règles. J'ai toujours davantage faim, à cette période. C'est peut-être
pour ça que j'ai moins faim maintenant.
En tous cas, c'est un
grand pas, pour moi, d'avoir la démarche d'accueillir mon impression
désagréable plutôt que de simplement me lamenter intérieurement de la ressentir, ou
de la nier en positivant. C'est encore une démarche titubante, mais
c'est totalement nouveau.
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2 commentaires:
Je vis un peu ça en ce moment, c'est-à-dire que je perçois parfaitement mon degré de faim et de satiété... puis j'ai l'impression de dépasser (un peu pour toi, carrément et dans les grandes largeurs pour moi).
Je me sens très déçue et découragée.
C'est ce que je ressentais aussi au moment où je vivais et écrivais ça. C'était un moment assez déprimant. Quand j'ai eu passé ce moment, ça allait beaucoup mieux. Mon appétit n'a pas beaucoup augmenté, mais je le vis complètement différemment.
Ne te retiens pas de trouver tout ça décourageant. Ça l'est !
Ce qui a fait que je n'ai pas "trop" dépassé, c'est que juste avant, j'avais commencé à accepter ma frustration. Mes dépassements étaient liés à des problèmes d'ajustement(l'appétit qui se réduit de plus de la moitié, ça destabilise). Et puis côté émotion, c'était le sentiment d'injustice : c'est pas juste d'avoir un si petit appétit.
Ce qui m'a donné envie très vite de réduire pour retrouver mes sensations, c'est que même quand je me disais "C'est trop dur, je ne vais pas y arriver", je n'envisageais pas de vivre différemment. Vouloir manger sans faim, c'est encore plus injuste que d'avoir un tout petit appétit. Et illogique. Du coup, je ne vois pas quoi faire d'autre.
En ce moment, ce que je trouve dur, c'est la somme d'émotions que je ressens et qu'il faut que j'accepte. Mais c'est pareil : ok, c'est dur. Mais comment faire autrement ?
C'est comme quand on ouvre les volets et qu'on voit qu'il pleut. C'est pas juste de devoir remettre le gros manteau et la capuche, mais comment pourrais-je me résoudre à sortir en tee-shirt et lunettes de soleil ? Une fois qu'on sait comment fonctionne la faim, une fois qu'on a vécu dans son propre corps et dans son propre esprit que la négation des émotions était vraiment plus difficile que d'essayer de vivre l'émotion, comment faire comme si on ne savait pas ?
Par contre, ça ne veut pas dire ne plus jamais manger sans faim, ni ne plus nier une émotion (c'est trop dur, de toutes les accepter). Ca veut dire essayer encore, et encore. Mais à petite dose. Y a rien qui presse. Je le dis à mes élèves qui s'attardent à vouloir finir vite vite un travail à midi : "Ne t'inquiète pas, tu le retrouveras au retour, il n'y a pas de petit lutin magique qui va le faire à ta place". Aucun lutin magique ne va perdre mes kilos, j'ai le temps de le prendre à mon rythme. Personne non plus n'est là, la montre à la main, à me dire "Eh ben, quoi, c'est pas déjà fait ?"
Vivement le retour du soleil. Ca devrait déjà améliorer ton moral et te permettre de retrouver de l'énergie.
Aujourd'hui, j'ai mis un de mes nouveaux pantalons ! J'ai réussi !
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