samedi 28 septembre 2013

A/Z et les obésités sévères

J'ai lu que pour les obésités sévères (on dit "massive" ou "morbide", mais je préfère le mot sévère. Déjà, le mot "obésité" est pénible alors je vais pas ajouter d'autres trucs horribles !) les résultats de A/Z n'étaient pas toujours satisfaisants pour les personnes qui l'utilisent : le set-point (poids du corps au naturel, sans régime) est plus élevé.

Quand on prend du poids, qu'on dépasse de beaucoup son set-point, à partir d'un moment, les cellules qui stockent la graisse ont peur de ne pas pouvoir tout faire, et elles demandent du renfort. Elles se multiplient pour stocker davantage. (Elles sont nettement plus efficaces que les enseignants, niveau revendications ! Elles obtiennent ce qu'elles demandent, elles !)
Et ça ne disparaît pas, ces saletés-là. Ça se "vide", mais ça ne disparaît pas. Du coup, vu qu'elles sont là, elles se remplissent (plus vite) dès qu'on dépasse la satiété.

Quand on fait A/Z avec un poids pas très loin du set-point, les cellules ne sont pas très nombreuses, donc les résultats sont bons (à condition de suivre la méthode).
Avec un set-point élevé, ce n'est pas pareil, parce que la personne n'atteint pas toujours le poids qu'elle accepterait de faire.
Par exemple, si mon set-point est à 80 kilos, ça va m'agacer. Mais je relativise : déjà, si ça se trouve, il est à 85... Et puis même 85, ça ferait 10 kilos de moins, déjà.
Parfois, le set-point reste problématique pour la santé. J'espère que ça ne sera pas mon cas. De toutes façons, il faudra bien que je l'accepte.

J'ai lu aussi que dans certains cas de diabète, des chercheurs travaillent à comparer les résultats d'un régime anti-diabète par rapport à la méthode basée sur les sensations alimentaires (donc sans régime), en régulant avec de l'insuline. Les premières observations seraient plutôt anti-régime. Et quand je vois mon père, qui n'apprécie pas du tout son régime et ne le suis généralement pas, je me dis qu'en effet, la restriction, ce n'est pas la solution. Je ne sais pas si la non-restriction en est une (je ne parierais pas la santé de mon père dessus, mais il ne me demande pas mon avis, c'te tête de mule !), mais ça vaut le coup que les chercheurs cherchent.

En tous cas, toutes ces recherches, ça change la définition des choses. Notamment de l'obésité. J'ai corné la page de "Maigrir sans régime" de Zermati à cette page :

"La prise de poids résulte généralement d'un dérèglement des mécanismes de contrôle du comportement alimentaire qui conduit à manger plus que ce que l'organisme a dépensé. La difficulté à perdre du poids s'explique par l'existence d'une anomalie du tissu adipeux."

Je trouve cette définition extrêmement déculpabilisante.
Autre chose que j'aime dans ce livre : le set-point est comparé à la taille ou à la couleur de cheveux. Je mesure 1m50, je ne me suis jamais culpabilisé sur ça. J'ai des cheveux blancs depuis l'âge de 23 ans, et je ne me suis jamais sentie coupable pour ça (je teins, c'est tout). Alors que le poids, je culpabilise - et encore, nettement moins qu'avant, surtout depuis que j'ai commencé à lire ce livre (que je n'ai pas encore terminé mais que j'ai déjà envie de prêter à mon entourage !).

C'est pareil dans la société. Personne ne culpabilise les gens petits (sauf à l'école, c'est pas facile de protéger les pas-encore-grands des autres), personne ne culpabilise les gens parce qu'ils ont des cheveux blancs ou bruns ou plats ou frisés. Mais sur le poids, même quand il n'y a pas de surpoids, que le set-point est un peu élevé, ou simplement qu'on ne rentre pas dans du 38, on culpabilise les gens.

Sur le poids, la société ressemble à l'école primaire.
Dans son blog, Caro écrit : "Alors je peux le dire, Dukan pour moi représente tout le néfaste, tout le négatif et le grouillant du domaine de la nutrition, et A. et Z. sont les deux paladins nobles et brillants (si si !) du même monde. J’aimerais bien qu’il y ait une prise de conscience collective. Pour que personne n’ait à passer par là où nous passons par centaines. Pourquoi cette souffrance ? En vertu de quoi ?" 
Ca m'a fait rire, le côté paladin. Mais plus j'avance dans leur méthode, plus la comparaison me paraît juste. Bon, ok, il y a peut-être une part de transfert, vu que même en ligne, c'est une thérapie comportementale, et que quand je serai grande, je me marierai avec la voix du docteur Apfeldorfer (trop bien, les audio de RPC !)... enfin, si mon mari est d'accord.
Mais dans une société de plus en plus culpabilisante, ce sont les premiers que j'entends dire que l'obésité n'est pas la faute de l'obèse et que la solution n'est pas la volonté.

4 commentaires:

Jo-Elle a dit…

Au XIX ème l'embonpoint était une preuve de réussite sociale; les bourgeois et bourgeoise sont enrobés.
Les descriptions des pauvres en littérature sont " enfants éflanqués, femmes à la poitrine creuse..."

A Bollywood, les actrices se doivent d'être charnelles. Et je ne te parle pas de Rubens et de ses modèles...

Depuis le mannequin TWIGGY on n'est pas nées à la bonne période. Et surtout nous nous regardons trop le nombril...

Mais cela évolue... on commence à voir à la TV, des présentateurs colorés et des chroniqueuses enrobées...

Reste le problème de santé et bien-être; taille et cheveux blancs n'alourdissent pas les genoux et les hanches.... la chaise roulante a été inventée pour déplacer les "vieux" (enfin ceux qui n'étaient pas morts avant 48 ans, moyenne au XIXème !) et qui étaient remplis d'arthrose des genoux !!!

Là c'est la généalogiste et "l'arthosique" qui s'exprime...

Pattie a dit…

Le truc, c'est que dans notre société, les gens réagissent même bien avant que le moindre souci de santé soit à envisager dans un futur lointain. Dès qu'on ne ressemble pas à la norme (et parfois la norme basse), on est en surpoids. J'ai joué avec le truc d'IMC, et à un gramme (bon, plutôt 100 grammes) près, on passe de normalité à surpoids. C'est un peu comme si on prenait des antibiotiques quand on tousse. Parfois, on a juste un chat dans la gorge. Le régime s'est tellement normalisé ! Du coup, la norme n'est plus d'écouter ses sensations, ses besoins. C'est de mesurer ce qu'on mange et de le classer qualitativement.

Jo-Elle a dit…

Là dessus les WW ont "vache...." évolué aussi
Avant c'était presque le diktat !!!
Maintenant non seulement la fourchette est large mais on peut choisir de s'arrêter à un poids supérieur hors de cette fourchette

L'avantage du système OnLine (hors réunions) c'est que l'on est tranquille de ce côté là

Et sur la définition des normes on pourrait discuter bien longtemps

Pattie a dit…

Je me souviens que ma grand-mère était allée à des réunions WW, quand j'étais petite, et elle avait détesté. Quand on perdait, on était applaudie, quand on prenait du poids, c'était la honte. Je ne sais pas si c'est elle qui l'a vécu comme ça ou si c'était une forme de "motivation" de groupe (la psychologie a fait des progrès, depuis l'époque où j'étais petite !) Je ne sais pas non plus si c'était tous les groupes ou seulement celui de ma grand-mère, mais du coup, pour moi, WW, c'était une belle bêtise. J'ai bien changé d'avis, il y a 6 ans !(Mais je n'ai jamais assisté aux réunions)
WW ne me convient pas, mais c'est un système qui sait évoluer, et qui cadre bien les choses, je trouve. Ce qui m'a le plus aidé, c'est le réseau de blogueuses.