jeudi 19 septembre 2013

Les enfants

J'ai lu hier un fil de forum sur le thème "Manger ce qu'on veut... Zermati et les enfants". C'était intéressant. En gros, la méthode de A/Z aide les gens à reconstruire leurs perceptions des sensations alimentaires. Or beaucoup les ont perdues très jeunes, à force de régime. Du coup, elles sont très sensibles à préserver ces sensations chez les enfants, tout en devant composer avec la nécessité d'en faire des humains sociologiquement corrects, qui savent se tenir à table.
Une des mamans (il n'y avait pas de papas, je crois) a rappelé que ce n'était pas tout à fait "manger ce qu'on veut", la méthode A/Z, mais manger ce dont notre corps a besoin et qu'il nous réclame.

L'un des enfants décrits (moins de 6 ans - 4, je crois) avait passé un nombre de mois assez impressionnant (je ne sais plus combien, mais plus de 6) sans manger de légumes, exceptées quelques rares tomates au barbecue, alors qu'avant, il en mangeait volontiers. Et maintenant, il mange de tout. Je retournerai lire ce fil, je l'ai trouvé intéressant. Et ça, un enfant qui mange zéro légume, ça m'intrigue. Ca doit être stressant pour les parents, sans parler de la pression du reste de la famille.

L'une des intervenantes a rapproché A/Z de Montessori, mais je connais mal Montessori (de très très vagues souvenirs de l'IUFM). Je chercherai (plus tard !). Mon amie Léna est très intéressée par Montessori, je lui en parlerai. En gros, si j'ai bien compris, ça revient à permettre à l'enfant d'expérimenter. Évidemment, l'expérimentation est contrôlée par les parents (ou l'enseignant, en classe). Je suppose que pour l'enfant qui ne mangeait plus de légumes, les parents devaient lui proposer d'autres aliments qui apportaient des vitamines. Le médecin de famille avait dit à ma mère qu'un enfant ne se laissait jamais mourir de faim, et donc de laisser mon frère gérer sa faim comme il l'entendait. De juste lui proposer à manger.

Sur un blog (ou un forum, je ne sais plus), une maman disait que sa fille (qui n'avait pas de problème de poids) était dingue de bonbons. La mère avait fixé la limite à 5 crocodiles. Après les 5, la petite faisait une crise de colère, mais la mère tenait bon, ce qui leur gâchait bien l'ambiance des vacances. Et un jour, elle a tenté : elle lui a donné tout le paquet, pour voir. La petite en a mangé 7, et puis elle a laissé le paquet et elle est allée jouer. Et la mère s'est dit : "Un été fichu pour 2 crocos..."
Depuis, elle laisse sa fille gérer, en restant attentive.

Une autre maman disait qu'elle donnait ce qu'ils demandaient à ses enfants, quand ils le demandaient. La seule règle : s'asseoir à table pour le manger au calme. Elle disait que du coup, c'était très rare qu'ils mangent entre les repas : ils préféraient jouer. Et que quand ils décidaient de s'arrêter de jouer pour manger à table, ça devait vouloir dire qu'ils en avaient besoin pour de vrai.

Une maman racontait que quand il va chez ses grands-parents, son petit est nourri à l'amour sucré. Elle laisse faire sans aucun problème (l'enfant n'a pas de problème de poids). Et elle a remarqué que quand il revenait de chez ses grands-parents, il n'avait plus envie de manger sucré pendant quelques jours. Du coup, elle a même dit aux grands-parents de ne pas le limiter (genre "Pas plus d'une tranche de brioche"), puisqu'il se régule tout seul. Comme ça, ça lui évite d'apprendre que la brioche est un aliment à part, un peu interdit, donc désirable. C'est juste un aliment.

Chez une autre maman, la petite peut laisser une partie de son repas "pour demain" si elle le souhaite. Ca évite qu'elle mange tout même sans faim. Drame : un jour, la grand-mère, de passage à la maison, n'a pas pris le "pour demain" au sérieux, elle a pensé que le fond de crème dessert serait perdu, que la petite n'y penserait plus, alors pour pas gâcher, elle l'a mangé. Sauf que la petite, elle y pensait. Elle en a vite déduit qu'il fallait tout manger pour pas que mamie le lui pique. Donc les parents ont expliqué à la grand-mère, ont expliqué à la petite que mamie ne savait pas, mais que maintenant, elle savait, et la petite a accepté de retenter le coup, en insistant beaucoup pour qu'on lui laisse son reste. J'ai trouvé ça amusant. Pauvre grand-mère !

Ca m'intéresse, toutes ces pratiques pour les enfants. Ca ne doit pas être facile pour les parents de faire la part des choses. Ce que je trouve rassurant, c'est que les mamans que j'ai lues n'ont pas la prétention de détenir LA méthode. Elles tâtonnent, en tentant de coller à leurs principes de base (et quand elles donnent leurs règles de base, elles sont bonnes, c'est loin de l'éducation permissive à tout va). Elles réfléchissent, s'adaptent, cherchent, se remettent en question. Des parents, quoi.

2 commentaires:

Jo-Elle a dit…

Sur ce plan là je pense n'avoir pas "râté" l'éducation de mes enfants...
Je n'ai "rien" mangé jusqu'à l'âge de 12 ans passés... puis de tout

Alors, j'ai donc proposé de tout à mes enfants souvent sous forme ludique; ma dernière était friande des rondelles de carottes crues que je lui proposais par jeu
Au final, à plus de 30 ans, ils sont tous minces, jamais en surpoids, sont friands de cuisine, prennent des cours, sont à l'affût des "bons" produits... jamais eu envie de "junk food" chez eux, malgré 1 an aux USA tous ensemble(mais ceci explique peut-être cela!)

Ma petite-fille - 9 mois aujourd'hui !- n'est nourrie (par son père) que de soupes et desserts maison... et est "interdite" de séjour devant la télévision en plus... elle ne mangera peut-être pas devant la tv ??? ou alors tout son contraire; qui sait
???

Mon frère qui mangeait de tout petit a eu 2 garçons très, très difficiles au niveau nourriture tout petits. Mon neveu a été initié "aux goûts" par un de son copain étudiant et... marocain. Maintenant, adulte, il n'aime que l'épicé...

Pas facile tout çà; le fait de "nourrir" véhicule tant d'autres choses... et en vieillissant je m'aperçois à quel point la générations qui précède la mienne (mes parents, beaux-parents, oncles, tantes...) ont été marqué par la guerre et les restrictions durant leur enfance et adolescence...
d'où notre propre éducation au respect, au " on ne jette rien", "on finit tout"...
ce qui a un peu freiné notre SATIETE naturelle que je redécouvre avec ma petite-fille...

Pattie a dit…

C'est tellement vrai ! On a beaucoup appris de nos parents et grands-parents, et on a encore beaucoup à apprendre de nos enfants (enfin, moi de mes neveux et nièces !)