vendredi 27 septembre 2013

Envie

25/09/13

J'ai commencé à relativiser ma faim, suite à mon expérience de la faim retardée. Je ne stresse plus quand je commence à avoir faim, je ne cherche plus à la satisfaire rapidement, j'attends davantage de signaux.

Le matin, je ne prends toujours pas de petit-déjeuner. Un café, un sucre, ça me suffit (vu que la nuit, il y a eu une EME, toujours). J'ai même acheté une cafetière italienne plus petite que celle que j'ai depuis une bonne dizaine d'année, pour mieux doser et éviter le trop fort ou l'eau de vaisselle.

A la récréation, je n'ai rien pris depuis lundi. Lundi, j'avais faim, mais pas une grande faim (pas comme la semaine des règles). Donc je n'ai rien mangé, en me disant qu'au pire, je pourrais prendre un truc pendant les maths, tant pis. Vers onze heures et demie, j'ai ralenti un peu le rythme : je me suis assise, j'ai parlé plus lentement, plus calmement. Et à midi, j'ai fait une RPC centrée sur les sensations de faim, et ça allait. J'ai mangé (parce que là, c'était la bonne faim, un peu dépassée).

Après la classe, je n'avais pas faim, donc je n'ai pas mangé. J'ai mangé le soir, à 19 heures - 20 heures, à satiété, depuis lundi.

L'EME du soir est toujours bien vivace. Parfois, j'ai un peu faim, mais je dépasse toujours cette faim. Parfois, je ne sais pas si j'ai faim, parce que le cachet me coupe un peu de mes sensations physiques. Mais j'ai mangé tous les soirs en dépassant ma faim, qu'elle soit là ou pas.

Par contre, j'ai changé mes repas : je mange ce que je veux. Je n'essaie plus d'inclure des légumes. Mercredi, je suis allée travailler dans ma classe. J'avais amené une part de gâteau et une mousse au chocolat, pour le pique-nique de midi. Une réjouissante aberration diététique !
La mousse, je l'ai dégustée, après une RPC, en prenant mon temps, en attendant que ma bouche n'ait presque plus la sensation de la bouchée précédente avant de prendre la cuillerée suivante. Un régal ! J'ai fait une autre RPC, plus courte, et j'ai mangé le gâteau.

Le soir, il y avait du chou rouge. J'ai commencé par manger du saumon fumé, parce que je m'en régale depuis lundi, dans mes pique-niques de midi. Ensuite, le chou. J'en ai pris un petit peu (je prends juste un peu de tout ce que je mange, quitte à en reprendre). Et puis j'y suis revenue (un petit peu). C'était délicieux, j'en avais envie. Et puis ensuite, je me suis servie des épinards, et là aussi, c'était vraiment ce dont j'avais envie. J'ai apprécié le saumon, mais ce qui m'a le plus satisfaite, c'était le chou et les épinards. Et pour la première fois, il n'y avait pas une once de raison là-dedans, je n'en ai pas pris parce qu'il "faut" des légumes, surtout après un déjeuner composé d'une part de gâteau et d'une mousse au chocolat. J'en ai pris parce que c'était vraiment délicieux, presque comme la mousse. Même que si j'avais su, j'aurais commencé par ça, quitte à zapper le saumon, parce que j'en aurais volontiers mangé davantage, mais je n'avais plus faim.

C'était les premiers légumes depuis lundi. Et même mon EME du soir n'a pas été comme d'habitude : au lieu d'aller vers les 3 mousses qui restent, j'ai eu envie de raisin, de prunes - et de chocolat, mais je n'ai pas touché aux mousses : je veux pouvoir en avoir chez moi, donc j'évite d'y toucher en EME. J'ai pris le chocolat aux pommes de la dame éco-protectrice chez qui on achète les légumes.

Ce qui m'a décidée à faire un pas de plus dans la méthode A/Z, c'est la lecture du blog "Pensées by  Caro". Elle a attendu d'avoir à nouveau envie de légumes pour en manger. Et cette envie est revenue. Alors j'ai essayé. Et oui, cette envie est revenue, forte, avec un grand plaisir gustatif, et aucune arrière-pensée "saine" en vue : juste le plaisir gustatif. Je savais qu'il m'arrivait d'avoir très envie de légumes, mais il y a toujours une arrière-pensée "C'est bon pour la santé". Mais là, c'était purement pour le plaisir.

J'ai encore du chemin à faire, dans l'écoute de mes envies, quand même. Je n'ai pas spécialement envie de gâteau, en ce moment. Mais ça ne m'empêche pas d'en manger. Par contre, la part que j'ai amené dans mon pique-nique de midi était plus petite que d'habitude, parce que même si je ne peux pas ne pas en amener, je sais bien que j'en ai moins envie. Ce que j'avais envie de manger, c'était le raisin (là, j'avais emporté une grande grappe). Mais après mon sandwich pain de mie-fromage de chèvre frais-saumon, j'ai hésité, et puis j'ai mangé le gâteau. Ca a le goût de l'interdit, de la longue privation. Je suis loin de l'explosion de goût de la première fois (samedi), mais le goût de l'interdit, c'est fort. Je me dis qu'au bout d'un moment, ce goût-là sera moins fort, puisque ce n'est plus interdit.
J'ai quand même utilisé un peu de mon reste de faim pour grapiller trois grains de raisin ! (Alors qu'avant, je grapillais le gâteau !)

Au niveau poids, je ne sais pas ce que ça donne. Je ne vois aucune différence quand je ferme mes pantalons. La seule différence, c'est que pendant mes règles, ils fermaient comme d'habitude, alors qu'en général ils ferment moins bien à cette période.

Au niveau santé, ça me préoccupe davantage (pas encore vraiment, chaque chose en son temps). Je ne pense pas manger plus de sucre que d'habitude. La différence, c'est qu'au lieu de tout manger le soir, en EME, je disperse dans la journée. Mes EME sont chargées, mais moins que cet été. Je passe aussi de longues périodes à ne pas manger (entre les repas, quoi, puisque je n'ai plus faim pour des collations). Cet été, je n'avais quasiment jamais faim, je mangeais toujours un petit truc, un fruit, une glace, un bout de fromage, du chocolat...
Pour le moment, je fais comme je le sens. Je demanderai à mon médecin de me prescrire une prise de sang, et je verrai bien ce que ça donne.

En attendant, pour la première fois de ma vie, j'ai trois mousses au chocolat dans le frigo, deux petits pots de crème de marron dans le placard et un demi-Snicker (qui va être vieux, d'ailleurs) dans le tiroir de mon bureau à l'école, et je ne me suis pas jetée dessus. Et ça, sérieux, c'est énorme. Je ne me gendarme pas un seul instant pour ne pas les manger. Je n'en ai pas envie, c'est tout, et il n'y a rien de raisonné là-dedans, pas de "bonne résolution".
Si ça se trouve, les mousses y passeront ce soir, mais ce n'est pas grave. L'important, c'est qu'elles ont passé la journée d'hier, la nuit dernière, et que je n'ai même pas eu l'idée d'en emporter une à l'école ce matin, dans mon pique-nique. Et là, j'y pense sans avoir envie d'en manger.
Étonnant.

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