mercredi 4 septembre 2013

L'odeur de la rentrée

02/09/13

La rentrée des classes, ça commence par une impression tout d'un coup, au mois d'août. On fait un truc normal, couper des tomates, buller, traîner dans un marché. Et puis tout d'un coup, il y a ce petit choc. La température, moins chaude, ou bien quelques feuilles d'un arbre qui a brûlé l'été par les deux bouts, ou des prunes qui apparaissent sur les étals, ou une odeur particulière dans un magasin (vêtements, chaussures). Quelque chose dans l'air. Et puis on trouve des indices partout : indéniablement, on est dans la troisième partie des vacances. La première, c'est le pur bonheur, le soir des vacances, de savoir que demain, après-demain, après-après-demain, il n'y aura pas de corrections, pas de préparations, pas à penser à comment on va faire pour faire comprendre les fractions à Bidule. Ça dure quelques jours. Ensuite, c'est la deuxième partie des vacances : on se coule dans le vide laissé par le trop-plein, on le remplit doucement d'activités calmes, lentes, plein de pour-soi. Et puis vient la troisième partie : le pressentiment que ça ne va pas durer. La nervosité à l'idée de devoir se replonger dans la bataille. Et à la fois, c'est agréable, cette impression de fin d'été. Et puis le début des préparatifs - moins agréables. Et puis en préparant la classe, en mettant les cahiers sur les tables, avec le nom des élèves, il y a comme une impatience de les revoir, d'apprendre à connaître les nouveaux.

Bon, après, je n'aime pas les premiers jours de la rentrée. J'ai l'impression qu'on ne travaille pas "pour de vrai", tout est lent, on répète, on répète, on fait preuve d'énormément de patience pour ne pas inquiéter les nouveaux. J'aime quand le travail commence, quand on commence à batailler pour trouver le moyen que chacun apprenne, qu'on remplit la journée avec le programme prévu au lieu de passer un quart d'heure sur la page de garde (et s'apercevoir que, de leur plus belle écriture, l'un a écrit "Chier du jour" et l'autre, emporté par l'application, a recopié soigneusement ce qui est écrit au tableau : "NOM, Prénom"... au lieu de mettre les siens ! (Bon, ok, j'ai envie qu'on rentre ! J'ai envie qu'ils écrivent des gros mots sur la page de garde avec le stylo-plume, j'ai envie de les voir ! Même si bientôt il me tardera les vacances !)


3/09/13

Hier soir, j'ai eu un coup d'EME. J'ai allègrement cédé. Bon, allègrement, c'est pas le mot juste. Ca m'a fait ma première EME typique et proche de la réalité de d'habitude à écrire sur mon carnet d'EME. Les autres, c'était des petites, des EME de vacances. Y avait de quoi céder, dans mon placard. M'enfin, même quand il n'y a pas de quoi céder, je trouve !
Sinon, rien de toute la journée de rentrée. Pas d'EME, j'ai mangé un sablé à la récré, deux bouchées de Snickers après la classe, parce que j'avais faim.

Mes élèves sont chouettes, les CM2 sont bien dans les rails, pour une rentrée, je trouve. On verra à l'usage. En tous cas, là, ils ont été efficaces. J'ai séché les CE2 avec un test de conjugaison mal placé dans la journée (trop chaud, digestion). Les CM sont restés complètement stoïques, même les dyslexiques : ils savent qu'on ne peut pas rater un test de conjugaison (ou d'autre chose), puisqu'on reprend ce qui n'est pas réussi ou pas fait plus tard. Donc ils se sont gérés, ils ont fait ce qu'ils savaient, ils ont posé les jalons pour ce qu'ils ne savaient pas (ils savent que s'il y a une réponse, même fausse, je peux guider, donc ils tentent le coup, ils ont compris que ça les aidait pour le deuxième round). Mais les pauvres CE2, ils ne savent pas encore. Ils ne me croient pas encore sur parole. On est allés faire sport, après, dans le parc à côté de l'école, pour s'aérer, ça nous a fait du bien à tous !
On a fait bien attention de fermer la porte à clef : on a eu une évasion, ce matin. Une petite section, nouvelle arrivante, qui trouvé l'opportunité de filer, mais elle a été coincée par un parent d'élève. Elle ne s'est pas laissée abattre pour autant : elle a profité d'un autre moment où la dame de la cantine venait faire l'appel pour filer à nouveau. Mais cette fois, elle avait carrément emporté son cartable. Elle a été ramenée à la mairie par un conducteur (l'école est tout près d'une route), et la secrétaire de mairie nous l'a ramenée. Maintenant, on psychote complètement sur le verrou. On se lève pour re-re-vérifier, on a demandé à mes élèves de vérifier que c'est bien fermé après chaque récréation, d'éloigner la petite de la porte, de l'amener au bac à sable ou aux trottinettes pour lui changer les idées. On essaie de positiver : elle n'est pas écrasée, elle n'a pas été enlevée... M'enfin, on a pas fini d'y penser. C'est notre première vraie évasion. En général, on s'en aperçoit bien avant qu'ils aient mis le deuxième pied dehors. On n'est jamais assez attentifs, même quand on croit qu'on l'est.

2 commentaires:

Jo-Elle a dit…

Une PS qui aura du mal à arriver jusqu'au CM2 ? Ou qui au contraire veut prendre déjà "les raccourcis" ???

Bon.. CE2, CM1 et CM2; c'est cela pour toi ?

Pattie a dit…

Oui ! 17 en tout.